1.4 Facteurs socioculturels
Cette approche est centrée sur trois facteurs
principaux que sont la religion, le niveau d'instruction et l'ethnie
de la mère. Ces trois facteurs jouent un rôle important
dans le comportement sanitaire et nutritionnel des femmes en particulier, par
conséquent, influencent la santé de leurs enfants.
a) Ethnie
Elle peut être définie comme un groupement humain
qui se singularise par sa culture et sa langue. Le rôle de l'ethnie dans
la morbidité tient aux divers modes de vie que chaque groupe ethnique
adopte (Missang, 2001). L'ethnie étant le lieu de reproduction des
valeurs culturelles et le cadre privilégié de l'exercice des
pratiques traditionnelles et croyances, les comportements individuels
s'interpénètrent en terme de déviance ou de conformisme
à la collectivité. D'après les résultats obtenus
par Desgres Du Lou (1996), à première vue, la mortalité
néonatale ne dépend pas de l'ethnie. Mais la prise en
compte de l'ethnie augmente de façon significative la valeur
prédictive du modèle. Etant donné que la morbidité
est un déterminant proche de la mortalité, on peut
également faire un rapprochement à ce niveau par rapport à
cette thèse de Desgres Du Lou. Dans l'ensemble, concernant les
décès liés aux maladies, selon cet auteur, les
différences entre ethnies sont faibles et il est probable que,
lorsqu'elles existent, elles soient dues à d'autres facteurs tels
que les différences géographiques, la faible distance entre le
village considéré et le poste de santé, plus
qu'à des différences culturelles. Selon Akoto,
(1993), la culture opérationnalisée par la variable ethnie
influence la mortalité des enfants par l'intermédiaire des
modèles culturels (organisation sociale, environnement, etc.), des
normes, des croyances, des idées et attitudes qui sont
véhiculées par les individus de la société.
L'ethnie des parents au Cameroun, selon Missang, M., (2001), est un des
facteurs les plus déterminants de la mortalité diarrhéique
infantile.
b) Religion
Définie comme « un système
institutionnalisé de croyances, de symboles, de valeurs et de pratiques
relatives aux sentiments de la divinité (Akoto, 1993), la religion
régit la vie des fidèles, tant sur le plan des comportements que
des pratiques. L'influence de la religion sur le recours à la
médecine moderne dépendra du groupe auquel on appartient.
Il en est de même pour le comportement sanitaire moderne. A la
place des causes surnaturelles, elle remplace la guérison sociale par la
guérison individuelle... » (Akoto, 1993).
Comme les perceptions et les comportements varient suivant les
religions, on observe une différence de morbidité selon
l'appartenance religieuse. Au Cameroun les chrétiens ont plus de chance
de bénéficier de l'éducation moderne dans le cadre des
écoles missionnaires (Noumbissi, A., 1993); la même situation
est observée au Sénégal. En Afrique noire de
façon générale, la religion est une variable qui
sert à approcher d'autres variables telles que l'instruction, la
profession, etc. (Mudubu, L., 1996).
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