b) Eau
L'accessibilité en l'eau en quantité et en
qualité suffisantes pour satisfaire les besoins humains
fondamentaux est une condition préalable pour obtenir un meilleur niveau
de santé et un développement durable.
L'eau est un facteur de contamination de plusieurs
maladies, car c'est un véhicule qu'empruntent beaucoup de germes ou
de leurs vecteurs. Cette contamination se fait par contact avec l'eau
souillée.
Les maladies liées à l'eau sont une des
principales causes du mauvais état de santé chez les populations
des pays sous-développés. Selon l'OMS, (1997), près
de la moitié de la population mondiale souffre de maladies
associées à une pénurie d'eau ou à l'eau
contaminée. Elle est aussi exposée à un risque de
maladies transmises par l'eau et les aliments parmi lesquelles les
maladies diarrhéiques.
La qualité et la disponibilité de l'eau
ont un impact sur les maladies diarrhéiques des enfants par le
biais de la consommation, la préparation des aliments,
l'hygiène personnelle et l'hygiène dans le ménage. En
effet les ménages disposant de l'eau de bonne qualité
(traitée) et d'une source interne d'approvisionnement avaient la
prévalence diarrhéique la plus faible par rapport aux autres
(Diamé, E. et al. 1986 cités par Béninguisse, 1993).
c. Environnement immédiat
L'environnement immédiat par ses éléments
agit sur la santé et la mortalité des enfants. Plusieurs
études ont établi une association significative entre ces
éléments et le risque de mortalité ou de
morbidité des enfants dans certains pays Africains (Akoto et Tambashe,
2002). A ce niveau, nous retiendrons la source d'approvisionnement en
eau, la promiscuité et le mode d'évacuation des
déchets comme variables opérationnalisant l'environnement
immédiat.
c.1 Source d'approvisionnement en eau
La source d'approvisionnement en eau nous donne une
idée sur la quantité de l'eau disponible dans le
ménage. Afin de clarifier le rapport entre l'approvisionnement
en eau et l'incidence de plusieurs maladies, White classe ces maladies en
quatre catégories.
La première catégorie est celle des maladies
d'origine hydrique `waterborne deseases' qui regroupe les maladies de l'eau
sale (choléra, typhoïde, poliomyélite, méningite,
hépatite A et B, dysenteries...), dont les maladies
diarrhéiques font partie. Elles sont causées par un agent
pathogène utilisant l'eau comme habitat principal pendant une
période essentielle de sa vie (...). Certaines de ces maladies
sont liées à l'absence de drainage des eaux qui
stagnent et l'accumulation des ordures.
La deuxième catégorie est celle des maladies
à support hydrique `water-based deseases'. Ces maladies dites
d'infection intestinale ou parasitaire sont liées à la
qualité de l'eau. Ce sont les maladies qui ne sont pas mortelles
en général (draconculose, paragonimose, clonorchose,
schistosomiases...); mais la morbidité associée à ces
maladies a des conséquences importantes en termes de pertes
économiques, en réduisant les capacités de travail
des malades. Elles sont le résultat d'une contamination de l'eau
par substance utilisant l'eau comme porteuse, suite à
l'insalubrité provoquée par la non évacuation des
déchets solides et liquides aux alentours des logements,
à l'insuffisance de l'assainissement à
l'intérieur, au manque de système de raccordement aux
égouts etc.
La troisième catégorie est les maladies
dues au manque d'hygiène `water-washed deseases'. Cette
catégorie renferme les maladies qui apparaissent en situation de
pénurie d'eau salubre et se développent dans de mauvaises
conditions d'hygiène (trachome, lèpre, tuberculose, coqueluche,
tétanos, diphtérie...). La transmission de ces infections
se fait essentiellement à travers les mains sales.
La quatrième catégorie est celle des
maladies transmises par les vecteurs liés à l'eau
`water-related insect vector' dont les vecteurs se développent
et vivent dans l'eau ou à sa proximité. Ces maladies
se transmettent généralement par la piqûre
d'insectes vecteurs (moustiques, mouches tsé-tsé...).
En fait on note deux types d'approvisionnement : celui qui se
fait à l'intérieur et celui qui se fait à
l'extérieur du logement. Lorsque l'approvisionnement se fait à
l'intérieur, on note une disponibilité en général
de l'eau en quantité contrairement à celui qui se fait
à l'extérieur du logement. Cependant pour la qualité
c'est le type d'approvisionnement qui le détermine. En fait, la
qualité de l'eau est fortement corrélée à sa source
d'approvisionnement. En effet les ménages qui consomment l'eau des mares
et des rivières sont exposés au risque de contamination par les
germes pathogènes.
L'approvisionnement en eau à partir des bornes
fontaines publiques ou forages est généralement plus sain
que celui qui se fait au niveau des puits qui souvent sont
directement contaminés par les eaux de ruissellement non
salubres. Ces sources d'approvisionnement extérieur par rapport aux
sources à l'intérieur du logement ont plus d'incidence
négative sur la santé en fonction de leur éloignement.
Rappelons par ailleurs que la qualité de l'eau se réfère
à l'eau traitée ou non traitée. La catégorie eau
traitée comprend : l'eau du robinet, l'eau provenant des bornes
fontaines ou des puits à pompe publique; celle non traitée
comprend l'eau provenant des puits sans pompe et non protégée,
marigots, rivières et autres, (Béninguisse, 1993).
C.2. Mode d'évacuation des
déchets
L'assainissement du milieu de vie est fonction de la
gestion des excréments (selles et urines). En plus de la gestion
des ordures, l'évacuation pose un problème majeur de
santé. En effet, les ordures constituent un gîte pour les
microbes et les vecteurs ou agents pathogènes comme les mouches,
les cafards, etc. Le paludisme et les infections intestinales parasitaires sont
beaucoup plus courants chez les enfants dans des habitations dont les abords
sont malsains.
Le type d'installation sanitaire intervient
également dans l'incidence des maladies diarrhéiques
à travers les conditions d'hygiènes du milieu qui sont un facteur
de contamination de l'eau. Plusieurs études ont montré la place
de l'assainissement dans les différences de morbidité
diarrhéique.
C.3. Promiscuité
La promiscuité, situation de voisinage est un
facteur déterminant de la propagation des maladies infectieuses
contagieuses. La transmission des diarrhées peut aussi être
facilitée par la promiscuité. La promiscuité est
abordée à deux niveaux : au sain des ménages et
entre les ménages. En effet, la forte concentration de personnes dans
une même habitation augmente les risques de contamination et par
là même les risques de mortalité par la diarrhée
(Barbieri, 1989), cité par Desgres Du Lou, (1996).
|