VI-2- Valeur économique des PFC
VI-2-1- L'écoulement des PFC
L'écoulement des produits se fait par le biais du
commerce dans les différents marchés que sont celui de Keur
Socé, de Keur Madiabel et de Kaolack. Ainsi, la plupart des produits
sont vendus au détail à l'exception des gousses d'Acacia
nilotica qui sont vendues par sacs de 50 Kg.
VI-2-2- Les lieux d'écoulement des PFC
Les lieux d'écoulement des produits sont les
marchés et les « Loumos ». Ainsi, tous les 36 acteurs
répertoriés dans le terroir villageois de Sambandé
écoulent leurs produits dans le marché de Keur Socé.
Cependant, 9 acteurs fréquentent en plus du marché de Keur
Socé, celui de Keur Madiabel et enfin, il y a 6 acteurs parmi les 36,
qui fréquentent à la fois le marché de Keur Socé,
de Keur Madiabel mais aussi celui de Kaolack.
L'attraction de Keur Socé est liée a sa
position géographique par rapport au terroir de Sambandé (moins
de 2 km entre Sambandé et Keur Socé). Mais aussi par la
présence de l'axe Kaolack Keur Madiabel.
En effet, Les femmes y écoulent leurs produits
à côté de la route. Sur cette dernière, leurs
principaux clients sont les voyageurs. Une fois qu'un véhicule y
effectue un arrêt pour descendre ou prendre un client, les femmes se
précipitent tout autour de la voiture avec leurs plats remplis de
produits stockés dans des sachets de 0,5 kg (surtout pour le cas de
Zizyphus mauritania, Balanites aegyptiaca, Diospyros mespiliformis...)
exposés aux clients.
45 Diop N, A (2007) ; p148
Graphique 22: les différents
marchés d'écoulement des PFC
nbr de vendeurs
|
40 30 20 10 0
|
|
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K, Socé K,Madiabel Kaolack
marchés
Ainsi, on voit nettement que la presque totalité de la
production écoulée n'est pas vendue ni dans le chef lieu
d'arrondissement (Koumbal) ni dans le chef lieu de communauté rurale
(Keur Baka). Cela s'explique par leur enclavement par rapport à
Sambandé mais aussi elles ne disposent pas de marché.
Enfin, pour les gousses d'Acacia nilotica, les Bana
Bana se déplacent jusqu'au village pour acheter le produit.
VI-2-3- Estimation des revenus
Les revenus tirés de l'exploitation des PFC restent
très limités. Ainsi, nos enquêtes ont montré que
durant la saison 2008, les revenus tirés de l'écoulement des PFC
par les populations de Sambandé, tournent autour de 3 651 750 F
CFA. Cette estimation rejoint plus ou moins celle de Fall et Ndione en
2007 soit 3 200 000F CFA et celle de CHARPIN en 2004 soit
3 389 025F CFA, cité par les 2
premiers46.
Tableau 23 : estimation des revenus
tirés de quelques PFC à Sambandé
46 Fall, M et Ndione, P.D. (2007) ; p112
Produits
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Quantités
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Revenus
|
Balanites aegyptiaca
|
4910 kg
|
982000
|
Diospyros mespiliformis
|
2585 kg
|
517000
|
Tamarindus indica
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1350 kg
|
810000
|
Acacia nilotica
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80 sac
|
80000
|
Zizyphus mauritania
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2339 kg
|
467800
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Adansonia digitata
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2365 kg
|
473000
|
Ficus gnaphalocarpa
|
150 kg
|
11250
|
Cordyla pinnata
|
2450 kg
|
306250
|
Zizyphus mucronata
|
15 kg
|
5250
|
TOTAL
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3651750
|
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Cette somme de 3651750 F reste en effet dérisoire par
rapport à la mise en défense mais aussi par rapport aux
populations.
Par rapport à la mise en défense de 1045 ha,
elle ne représente qu'a peu près 3500 /ha/an, ce qui est faible
et explique en partie le manque de moyens mais aussi de motivations des membres
de la CAC d'où ces propos de son président « je suis le seul
à y dépenser mon énergie, mais je le fait par amour, on me
paye rien »
Pour la population, si on considère que toute la
population de Sambandé s'adonne à la cueillette des produits
forestiers, on se retrouve avec 6700f /an/individu. Si c'est seulement les
femmes, cela rapporte 12000F /An/femme, c'est-à-dire 1000f /mois. Ainsi,
on voit nettement que l'exploitation des produits forestiers de cueillette dans
le terroir villageois de
Sambandé mérite encore une plus grande
valorisation pour qu'elle puisse générer plus de revenus pour les
populations. Cependant, si on considère seulement les acteurs de la
cueillette, cela donne 101437F /An/Acteur soit 3381F/Mois, ce qui est encore
faible.
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