- La pirogue et la charrette
La pirogue et la charrette présentent une source de
revenus pour les fabricants ainsi que pour les utilisateurs. Le bois est
coupé vers Ifaty puis vendu aux constructeurs de pirogues. Pour limiter
les dépenses ou par manque des moyens, le pêcheur se transforme en
bûcheron et en un fabriquant de pirogue. Dans ce cas, le prix a payer ne
sera que pour le transport. En général, les pirogues sont
fabriquées a proximité de la zone littorale. Toutefois, un site
un peu éloigné de la mer est repéré a Antsary
(Commune de Maromiandra). Une pirogue de 4 a 5 m est vendue a 50000 Ar (250000
Fmg), mais ce prix peut atteindre 1000000 Ar (500000 Fmg) selon les dimensions
de la commande. En ce qui concerne les charrettes, leur fabrication a lieu en
plusieurs endroits, par exemple a Ankorotsely (Commune Behompy), a Maromiandra
(près du chef-lieu de la commune),...
En définitive, ces « engins » de transports
assurent l'approvisionnement des produits dans la ville de Toliara. Ils
remplacent les voitures et les canots qui demandent de l'argent pour le
carburant dont le prix est en hausse. En plus, le loyer est cher.
- Les ignames sauvages et les fruits
Les principaux produits qu'on découvre sur le
marché, le long de la R.N 7, ... sont le « Ovy »
(Dioscorea alata), et les fruits du baobab (Adansonia
sp.).
Durant la période allant d'avril a août, il est
habituel de rencontrer de petits enfants et des femmes vendant du « Ovy
» cuit a raison de 100 Ar (500 Fmg) a 200 Ar (1000 Fmg) le morceau. Une
tige fournit une seule igname déterrée a une profondeur de 40 a
50 cm. L'extraction n'est pas réglementée et ne demande pas
d'investissement. Pour ces raisons, elle est moins chère et remplace les
aliments coûteux. Son bon goût par rapport aux autres, le classe
parmi les tubercules sauvages les plus génératrices des revenus
supplémentaires. Il faut noter qu'il est rare de la trouver sur le
marché a l'état brut, sinon la vente ne sera pas rentable.
Les fruits d'Adansonia sp. (« Za ») sont
les plus évoqués par les populations lors des enquêtes
socio-économiques. Ceci montre l'intérêt économique
de ces plantes dans tout le secteur du Sud-Ouest. Pendant la période de
récolte, les fruits abondent dans les marchés de chaque village.
On les voit tassés a même le sol en forme de pyramide et le prix
d'achat est abordable a tout le monde, le prix minimal dans le marché
est de 100 Ar. D'autres fruits comme « Raketa » (Opuntia
sp.) et « Goavy » (Psiduim guyava) sont aussi vendus
dans les marchés.
- Les plantes médicinales
Les plantes médicinales sont très vendues dans
la ville de Toliara, certaines sont extraites puis transformées en baume
de massage et commercialisées dans les pharmacies de la ville (exemple
du baume de Katrafay). «... il s'agit d'une alternative pour les
malgaches dans l'incapacité d'acheter des médicaments
coûteux » (
Armees.Com, 2006). Elles sont aussi
source de revenue supplémentaire non seulement pour les vendeurs mais
aussi pour les guérisseurs. Mais elles pourraient présenter des
conséquences immédiates ou à long terme (un danger
sanitaire) car bon nombre d'entre elles n'ont pas encore fait l'objet d'une
étude scientifique ou sont en voie d'expérimentation.
- Le « Fihamy » de Miary
Le secteur du tourisme n'a pas encore connu un
développement qui puisse le transformer en principale source de revenu
dans la sphère prospectée. Le seul espace reconnu est le jardin
d'Ampihamy de Miary. Il abrite le fameux « FIHAMY » ou Ficus sp.
décrit par LUPO (2000) ainsi : « Fihamy géants sont
des temples majestueux bâtis par la nature qui imposent le recueillement
et le respect : une atmosphère sacrée plane autour et à
l'intérieur de ces temples aux colonnes végétales et
à la voûte d'étoile ». Une autre source d'un
journal anonyme confie que c'est un véritable sanctuaire et en passant
par Toliara, les amoureux de la nature et les amateurs d'aventure ne peuvent
pas s'empêcher de faire une petite virée dans la commune de
Miary,...Ce peuplement naturel riche en Ficus sp. est sacré.
Pendant les Week-ends, les jours fériés et les vacances, les gens
viennent prendre de l'air, prier, formuler leurs voeux dans cette
réserve naturelle calme, endroit idéal pour le repos. Ces
caractéristiques attirent de nombreux visiteurs et attisent les curieux.
Etant donné que l'entrée est payante, la réserve constitue
une source de revenus pour la commune rurale de Miary. Les nationaux y
accèdent pour la somme de 500 Ar (2500 Fmg) et les étrangers 1500
Ar (7500 Fmg).
Cependant, en associant les résultats sur
l'état actuel de la flore, le bilan ethnobotanique et
socio-économique avec le rythme présent de la croissance des
besoins de l'Homme, il est certain que ce dernier, parfois mal
intentionné, expose la flore en danger par son gaspillage. Cette
situation renforcée par les conditions naturelles et hostiles du milieu
se traduit par des pressions et des menaces permanentes. Notre économie
basée sur l'agriculture n'en est plus épargnée.