- Le charbon
La carbonisation est un travail d'une personne mais aussi
d'un groupe. Pour ce dernier, le produit est partagé ou alors le groupe
s'accorde pour une entraide sociale. Dans un autre cas, un charbonnier commande
le bois chez un bûcheron et effectue lui seul le travail ; sinon, un
propriétaire terrien cherche un employé. La coupe dure 2 à
3 jours et la carbonisation une semaine.
Une meule de 2 m de long sur 1,5 m de large et 0,5 m de
hauteur correspond à 0,51 m3 de bois. Après
transformation, il fournit 12 à 13 sacs de charbon, soit
l'équivalent d'un sac de 50 kg de ciment. Le prix de vente d'un sac est
de 800 Ar (4000 Fmg) à 1000 Ar (5000 Fmg) dans le terroir
d'exploitation. Il varie en fonction de la demande. Le charbon de Behompy est
acheté par des hommes venant de Toliara ville ou de Miary pour
répondre aux besoins énergétique du centre urbain et de
ses environs. La consommation moyenne y est de 10, 4 kg/personne/mois selon les
APN (1999). Contrairement aux autres communes, un droit de ristourne
forestière 2000 Ar (10000 Fmg) est versé dans la commune de
Behompy. Mais cela échappe parfois à la règle et par
avantage, le charbon est vendu encore moins cher.
En milieu urbain, le charbon est plus apprécié
par rapport au bois de chauffe (Toliara ville : charbon de bois : 60,68 % et
68,00% - bois de chauffe : 34,24 % et 29,33 % d'utilisation, source : Eaux et
Forêt et FELICITE, 1995). Son prix est relativement abordable par rapport
à celui d'une bouteille de gaz butane qui peut aller jusqu'à 42
000 Ar (210000 Fmg). Sachant que le salaire minimum à Madagascar est de
50600 Ar (253000 Fmg) alors utiliser l'électricité comme
combustible est hors prix (source : RAMBELO, 2007). Encore, le charbon de bois
du Sud-Ouest est plus économique que celui des Hautes Terres car il
brûle lentement et ne demande pas une consommation très
élevée.
Du côté des cultivateurs, la vente du charbon
permet d'éviter les récoltes précoces. Elles sont en
partie responsables de la perte de la qualité des produits agricoles
dans le marché. Cette activité est aussi un moyen de survie pour
ceux qui n'ont pas du travail. Cependant, ces avantages économiques
génèrent parfois des conflits entre charbonniers : confusions
limitrophes. Ils sont confrontés à des problèmes de vol.
Enfin, intempérie et carbonisation ne font pas bon ménage.
- Le bois de cuisson
Pour le bois de cuisson ou « Kitay », dans un foyer
de 3 à 6 personnes, la consommation moyenne est évaluée
entre 7,85 cm3 et 0,013 m3/jour. Par an, elle
s'élève de 0,0029 m3 à 4, 7 m3. Une
personne brûle en moyenne, selon les APN (1999), 0,04
stère /mois. Cette consommation va de pair avec la taille du
ménage, la qualité du bois et la ration quotidienne.
L'alimentation de base constituée de manioc, de maïs et du pois du
cap exige un temps important pour la cuisson.
Quoi qu'il en soit, 98% des ménages utilisent des
matériaux d'origine végétale comme combustible de cuisine.
L'insuffisance de ressources financières et l'absence d'alternative en
milieux rural et urbain font que 71,9 % des ménages optent pour le bois
ramassé (EPM, 1997 (BDE)). Le bois de coupe destiné
à la vente occupe le second plan : 18,4 % d'utilisation, un chiffre qui
dépasse largement la moyenne nationale : 9,8 % (tableau 30).
Tableau 30 : Principales sources
d'énergie