VI.2.4- INTERtT socIo-EcoNoMIQUE ET !iLAN
L'usage des plantes est devenu une activité
génératrice de revenus qui s'étend à
l'échelle nationale. La mangrove présente un intérêt
économique considérable. Elle favorise l'extension de la terre
aux dépens de la mer par suite d'une sédimentation accrue. Les
écorces à tannin de Rhizophora, de
Bruguiera,... sont exploitables pour la commercialisation. Avec les
formations terrestres et marécageuses, elles sont devenues une plaque
tournante de flux monétaire en milieu rural comme en milieu urbain.
Leurs produits sont acheminés d'une façon quotidienne dans les
marchés de Toliara. Ils peuvent être des plantes
médicinales, des matériels de construction (Vondro, bois,...), de
bois d'énergie, des fruits, des tubercules sauvages,... Le milieu est
aussi écologiquement touristique même si cette potentialité
est en voie du développement.
VI.2.4.1- Le bois de construction :
- des cases
La quantité de bois nécessaires pour construire
une case de 3 m de long sur 2 m de large s'élève à 150. Il
s'agit de ligneux qui se répartissent en deux catégories : nous
avons chiffré 140 gaulettes (diamètres compris entre 2,5 à
5 cm) et 10 bois pour les poteaux et les supports transversaux
(diamètres compris entre 7 et 8 cm). Les hauteurs varient de 2 m
à 3,25 m. Ce qui correspond à un volume moyen de 0,22
m3 de tiges pour une case en terre battue. Le prix d'achat d'une
gaulette varie de 20 Ar (100 Fmg) à 50 Ar (250 Fmg) ; or selon FELICITE
(1995), elles étaient vendues pour 15 Fmg l'unité en 1990.
Ensuite, le prix d'un poteau ou d'un support transversal se trouve entre 300 Ar
(1500 Fmg) à 600 Ar (3000 Fmg). Sans tenir compte des frais de transport
et du prix d'achat de la paille pour le toit, le coût total pour
l'ensemble revient de 5800 Ar (29000 Fmg) à 13000 Ar (65 000 Fmg).
Les maisons en « Vondro » sont démontables
et transportables. Le montage se fait sans difficulté et sans trop de
dépense. Pour une case de 3 m de long sur 2 m de large, la valeur
minimale est de 25000 Ar (125000 Fmg). Elle nécessite l'usage de
graminées « Bararata » ou Phragmites mauritianus dont
le paquet de 20 tiges se vend pour 800 Ar (4000 Fmg) et 1000 Ar (5000 Fmg). Ces
prix sont établis en fonction de l'état des tiges. La
quantité de bois pour ce type de construction se réduit à
44. Les gaulettes sont au nombre de 34 (diamètre de 4,5 cm et les
hauteurs sont de 1,5 et 2 m) et les supports verticaux et transversaux sont de
10. Le volume obtenu pour la case est en moyenne de 0, 11 m3.
Une case peut durer de 2 à 6 ans et cela dépend
des matières de construction. Les toits sont en général
les premiers à être renouvelés.
- des clôtures
Une bonne clôture de 20 m de long sur 20 m de large
nécessite 850 bois de diamètre compris entre 5 et 7 cm (photo
17). Le prix unitaire varie de 300 Ar (1500 Fmg) à 600 Ar (3000 Fmg).
Pour une hauteur de 2,5 m, la potentialité en bois à valoriser
sera de 3,06 m3. Ce volume exclut le portail ou la porte.
Avec ce coût élevé, la plupart des
habitants préfèrent les clôtures en gaulettes
(diamètre 2,5 à 3 cm). Le prix d'une gaulette s'évalue de
20 Ar (100 Fmg) à 50 Ar (250 Fmg). Les tiges sont faciles à
obtenir et donc moins chères. Pour les mêmes dimensions, la
quantité de tiges est estimée à 2884. Pour renforcer
l'équilibre de la clôture, on a encore besoin d'au moins 24
poteaux (diamètre moyen 7,5 cm). Le volume global des boqueteaux varie
de 1,81 m3 à 2,73 m3. La qualité du bois et
le lieu de provenance sont tenus en compte dans le marchandage. La vente des
gaulettes, du bois et des cases en paille est une activité
économique en plein essor. On voit ces matériaux acheminés
en grande quantité sur les pavillons droits de la route de Sakama, sur
celle de Mitsinjo qui mène vers HASYMA, pour être vendus.
En résumé, les matériaux naturels de
construction moins coûteux remplacent le ciment, le fer, le sable, les
tôles. Ils facilitent la construction des bungalows qui, sans
dépenser trop de fortunes, fournissent des revenus importants.
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