V.2.4- LES SAVANES (photo 25)
Deux inventaires sont effectués sur le même site,
l'une sur colline arrondie et l'autre sur un versant à pente de 25
°. Le premier se situe sur 23°15'03.3»de latitude Sud et
043°51'55.4» de longitude Est à une altitude +/- : 176 m. Par
contre le second est à 23°15'03.8»de latitude Sud et
043°51'49.9» de longitude Est sur une altitude +/- :148 m. La
distance séparant les deux placeaux d'inventaire est de 126 m.
- Caractéristiques :
L'espace non occupé par la végétation est
affleuré par des roches calcaires et des sols nus. Le recouvrement
herbacé varie de 30 à 35 %, celui de ligneux est de 2 %, c'est
une savane herbeuse. Pendant la période d'observation (mi-mai), les
graminées étaient jaunes et les feuilles devenues
sèches.
Graphique11 : Graphique12 :
82%
Courbe d'aire minimale
0 1 2 4 8 16 32
nombre d'especes
14
12
10
4
8
6
2
0
aires en m2
Abondance numérique des espèces
18%
graminnées herbes et ligneux
L'aire minimale est atteinte à 8 m2 pour 11
à 12 espèces (graphique 11). La hauteur maximale retenue est de
1, 75 cm. Elle correspond à Andropogon sp. (Tongolakata) de la
famille POACEAE. Sur 17 espèces rencontrées, 18 % seulement sont
graminéennes. Le plus grand nombre d'espèces est constitué
d'herbes à cycle court appelées « espèces
accessoires » mais aussi de ligneux disséminés. Les
herbes abondent dans cette communauté mais la formation
graminéenne domine sur terrain (graphique 12).
Cette savane se caractérise par la présence de :
- strate graminéenne largement dominée par
Andropogon sp. (« Tongolakata »), ensuite Pennisetum
ploystachium (« Pitsipitsiky ») et Lepturus
anadabalavensis (« Volontrandaky ») de la famille POACEAE. La
longueur des chaumes varie de 40 cm à 1,75 m.
- strate herbacée inférieure, à dominance
de Paederia grevei ou « Lengosay » qui assure son
développement en s'enlaçant sur les graminées.
Vernonia sp. ou « Saripeha », Dioscorea fandra ou
« Anjiky », Evolvulus alsinoïdes, Jasminium sp.
ou « Vahinamalo »,... peuvent s'y ajouter.
- strate ligneuse très pauvre, constituée de
Dichrostachys sp. (Ambilazo), Cedrelopsis sp. (Katrafay) avec
des tailles faibles (20 à 50 cm).
La présence des ligneux appartenant à la
forêt dense sèche ou épineuse dans ces savanes
témoigne le recul de notre forêt. Elle peut aussi résulter
d'une dispersion des graines par les animaux qui y habitent exclusivement. Il
reste à savoir le type de savane qui se rencontre dans la zone
d'étude.
- Origine :
Les observations des cartes de couverture
végétale, l'analyse évolutive de la flore, la
présence des ligneux à port élancé asphyxié
et les restes de troncs de bois consumés par les feux appartenant
à la forêt dense sèche sont des indices pour justifier une
savane d'origine anthropique et d'autant plus que ces
formations s'observent en grande partie sur d'anciennes exploitations. Cette
confirmation n'est que partielle puisque l'origine des savanes malgaches est
controversée. VIANO (2004) cite différents écrits sur ce
sujet : Perrier de la Bâthie, 1921 et << 1936 >>, Humbert,
1927 et 1949, << Morat, 1973 >>, Gade, 1996, Burney, 1997, Klein,
2002. Ensuite, il poursuit les arguments de Klein (2002) : << deux
thèses s'opposent, à savoir, d'une part, les "néo
malthusiens" qui prônent la théorie d'une origine anthropique
à cet état de végétation et qui accusent notamment
le feu et l'accroissement démographique ; et d'autre part, les
défenseurs de l'hypothèse d'un changement climatique ».
Enfin, il combine ces deux hypothèses en concluant sur une origine des
savanes plutôt liée à une combinaison de facteurs biotiques
et abiotiques.
- Physionomie :
Physionomiquement, la hauteur maximale de croissance (120 cm)
dépasse le seuil fixé par DURANTON (1975) pour qualifier les
savanes. Cette communauté végétale est alors une
savane haute. D'une façon générale,
<< il est rare que la strate graminéenne des savanes malgaches
dépasse 1 mètre » MORAT (1973). Cette hauteur trouvera
probablement sa réponse sur l'état du pâturage et le type
de savane.
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