V.2.2- PARcELLE EN jAcNERE (DEFRicNEE ET iNciNEREE)
Dans le même transect, les expériences ont
montré qu'après incinération 3 espèces seulement
ont résisté aux feux, il s'agit d' « Alokantala » de la
famille d'ACANTHACEAE, Dichrostachys sp. (Ambilazo) et Acacia
sp. (Fatipatiky ou Anadroy). En revanche, les espèces nouvellement
apparues sont constituées majoritairement d'herbes : les POACEAE et les
ACANTHACEAE dominent. Cette étape correspond à un stade
pionnier (photo 16). Les nouveaux occupants peuvent être des
héliophytes et /ou des plantes envahissantes (tableau 26).
Rien ne semble empêcher leur extension dans ce secteur
où l'équilibre naturel est déjà rompu par l'Homme.
DURANTON (1975) traduit que l'équilibre dynamique existant entre les
conditions et l'environnement des groupements culturaux et post-culturaux et
leur composition floristique est en constante succession. De ce fait, à
ce stade nous avons une évolution linéaire ou progressive, la
flore tend vers un climax.
Tableau 26 : Espèces nouvellement
apparues
Noms vernaculaires
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Noms scientifiques
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familles
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Fibitsoakanga
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Indét.
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Indét.
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Fotivovona
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Hypoestes phyllostachys
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ACANTHACEAE
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Andrarezo
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Trema orientalis
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CELTIDACEAE
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Pitsipitsiky
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Pennisetum polystachium
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POACEAE
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Tsiboraky (lahimira)
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Enneapogon cenchroides
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POACEAE
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Lengosay
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Paederia grevei
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RUBIACEAE
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Angama
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Tridax procumbens
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ASTERACAE
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Telosampa (Tsingriftory)
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Achyrocalyx decaryi
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ACANTHACEAE
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Vahimena
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Digoniopterys microphylla
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MALPIGHIACEAE
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Lalilaly
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Schizachyrium sp.
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POACEAE
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Beravy (hafotry)
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Dombeya sp.
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MALVACEAE
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Bredy
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Lactuca sp.
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ASTERACEAE
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Ahipody
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Rhynchelytrum repens
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POACEAE
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Hygrophylla pubescens
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ACANTHACEAE
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Mavoantitsy (Kotika)
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Ruellia detonsa
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ACANTHACEAE
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Phyllantus sp.
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EUPHORBIACEAE
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V.2.3- LE CLIMAx
En vérité, le terme climax divise les avis des
chercheurs. En 1936, PERRIER DE LA BATHIE l'a utilisé pour
désigner uniquement la végétation primitive qui couvrait
jadis l'Île tout entière. EMBERGER et MORAT (1973)
définissent le climax par rapport à l'Homme mais leurs points de
vue divergent. Le premier (in MORAT, 1973) argumente : << l'homme
appartient au milieu au même titre que le vent, les orages ou les
termites ; donc toute végétation en équilibre avec le
milieu est un climax ». Par contre, le second définit le
climax comme étant le potentiel végétal maximum qui peut
être réalisé dans un milieu donné en dehors de
toutes actions humaines, il réfute l'idée d' EMBERGER en se
justifiant ainsi : << un champ cultivé pendant longtemps
serait un climax ». Toutefois, PERRIER DE LA BATHIE (1936)
préfère le mot « subclimax » pour
évoquer les successions végétales au cours desquelles un
bois est progressivement transformé en (<< prairie
») savane. Les groupements maintenus par les feux sont parfois
qualifiés de « pseudoclimax ».
Le processus comprend trois phases :
un stade pionnier conditionné par une diversification
maximale de la composition floristique. Le maximum est atteint après la
récolte. C'est une végétation post-culturale,
une phase restrictive et sélective marquée par un
appauvrissement et une uniformisation de la composition floristique. Les
espèces moins compétitives seront éliminées, enfin,
arrive le stade << subclimacique »
caractérisé par une communauté typique de
la station qui n'est autre que la savane (photo 16). A ce
point, la situation parait probablement
irréversible et la flore perdra à jamais son climax
originel.
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