III.3.1.5- Le semis
Pendant la même campagne, en ce qui concerne le
maïs, le semis peut se faire une ou deux fois. La date varie selon
l'espèce, la température du mois de semis et le lieu de
production. On peut distinguer le semis précoce ou « Katray »,
effectué avant l'arrivée des premières pluies, le semis en
saison normale au début de la saison pluvieuse et le semis tardif. Le
semis en ligne est le plus courant, surtout dans les petits jardins. Pour les
haricots, l'espace retenu entre semences est de 10 à 15 cm. Les cultures
peuvent être associées à d'autres plantations à
cycle court ou à cycle long.
III.3.1.6- Les soins
Les paysans effectuent une surveillance permanente des semis
contre les diverses attaques des animaux. Le sarclage constitue le principal
soin apporté aux cultures. Il a comme objet d'éliminer la
végétation adventice. Le désherbage est
réalisé à main levée ou avec des outils manuels. Le
traitement se renouvelle jusqu'à 5 fois selon le type de culture, par
exemple : 2 passages pour le maïs et 3 à 5 passages pour le coton.
Les mauvaises herbes sont entassées en dehors des cultures pour
être brûlées. Ces soins conditionnent la production de
l'année.
III.3.1.7- lie la récolte à la
commercialisation (tableau 22)
Les périodes de récolte varient suivant les
produits. Le cycle végétatif peut continuer jusqu' à 8
mois. Les paysans ne stockent que leur vivre pour prévoir le « KERE
» et parfois leurs semences. En remboursant leurs dettes, ils finissent
par épuiser leurs réserves de semences. Rappelons que la non
maîtrise de la protection des denrées alimentaires par les paysans
entraîne souvent la perte de leurs produits
Quant à la commercialisation, deux cas peuvent se
présenter :
- dans le premier cas, le paysan producteur apporte
directement ses produits aux transformateurs de Sakama et/ou du village. Le
prix varie en fonction de la qualité, de l'abondance du produit dans le
marché et du trajet à parcourir,
- dans le second cas, des collecteurs des communes voisines
et/ou de Toliara ville viennent à la recherche des producteurs. La
transaction se fait alors au village. Dans cette filière, le troc peut
se produire, des collecteurs venant de Toliara apportent des sacs de riz, des
vêtements pour échanger contre du maïs.
Une fois arrivés dans les marchés de Toliara, les
produits sont vendus aux consommateurs.
Tableau 22 : Les prix de quelques principaux
produits
Produits
|
Unité de mesure
|
Prix au producteur en ariary
|
Prix dans le marché en Ariary
|
Revenu brut/ha en ariary (Toliara)
|
Rendement moyenne/an (Toliara)
|
Patate douce
|
tas
|
|
100 à 400
|
484400
|
4,51
|
charrette
|
30000 à 40000
|
40000 à 50000
|
Canne à sucre
|
Tige de 2 m 100 à 200
|
(Tranche <1 m) 100
|
111000
|
33,5
|
charrette 10000 à 15000
|
Manioc
Pois du cap
Coton
Maïs
kapoak
tas
Kapoak
charrette
charrette
Kilogramme
Source : auteur
25000 à 35000
200 à 300
750 à 1000
400 à 600
50 à 60
80000 à 90000
400
60 à 80
30000 à 40000
80000 à 120000
1000 à 1500
Source : Monographie Régionale Sofia
(2001)
202000
834000
21800
89000
S.R.E. et P.T.(1999/2000)
0,87
5,83
1,72
Ce tableau montre que le produit le plus rentable est le
manioc, vient ensuite la patate douce. Le produit à fort rendement est
la canne à sucre. Les prix peuvent varier d'une année à
l'autre pour diverses raisons surtout climatiques mais aussi
politico-économiques, par illustration, prenons le cas de maïs
(tableau 23).
Tableau 23 : Evolution des prix du maïs
Prix du maïs en ariary par kapoak suivant les
années
|
Années
|
10 ans passés
|
2005
|
2006
|
Prix
|
20 à 30
|
80 à 100
|
60 à 80
|
L'année 2005 coïncide avec le passage du cyclone
ERNEST, une chute de production était enregistrée dans les
secteurs touchés. Le maïs était rare sur le marché.
Cela traduit cette hausse de prix (100 ariary). L'augmentation du prix de
maïs après 10 ans est une conséquence de la
dévaluation de l'ariary ces dernières années.
|