3.4.2. L'ASPECT CONTROLE DES OPERATIONS DE PRODUCTION
Fait saillant, sur son site internet, la société
PERENCO RDC souligne que sa seule production a atteint 28.000 bbl/j pour
l'année 2008 grâce à un investissement sur deux ans d'un
montant de 75 millions de dollars alors que les statistiques de production de
pétrole brut détenues par les ministères des Hydrocarbures
et du Portefeuille font état, pour tout le bassin côtier, d'une
production journalière de 22.513,17 bbl cette même
année.
Le même site internet fait état d'une
augmentation de la production de 4.500 barils de pétrole brut par jour
en 2009 marquant l'achèvement avec succès d'un projet
réalisé en 2007/2008 par PERENCO RDC. Les chiffres détenus
par l'Etat présentent en vrai une hausse de production en onshore comme
en offshore mais pas dans les proportions soutenues par cette entreprise
(voir tableau en annexe B).
Curieusement, il est noté, dans un rapport
d'audit(1) soumis au Gouvernement par la firme d'audit KPMG, que la
production offshore n'est pas mesurée par un compteur, mais
déterminée indirectement par différence entre la
production onshore et le jaugeage des citernes du tanker de stockage. Le
constat est identique en ce qui concerne le comptage à l'exportation :
l'existence d'une jonction centrale dans le pipeline en amont du tanker de
stockage suscite des doutes quant à une utilisation appropriée
des compteurs à l'exportation.
Tous les constats qui précédent, prouvent
à suffisance que les données fournies à l'Etat par les
pétroliers producteurs pourraient différer
énormément de la réalité.
L'opportunité du contrôle ne doit pas être
vue comme une volonté d'attraper les compagnies
pétrolières les mains dans le sac mais par contre de s'assurer
que l'Etat reste toujours dans ses droits en ce qui
1 KPMG, Audit du secteur pétrolier en
République Démocratique du Congo, volume I, cité par
F. KABUYA KALALA, TSHIUNZA MBIYE, Ressources naturelles, gouvernance et
défis d'une croissance soutenue en RDC in L'Afrique des Grands Lacs.
Annuaire 2008-2009, Paris 2009, p. 155.
concerne la quantification et la valorisation de la production
ainsi que pour la valorisation et le paiement de sa part de pétrole
brut.
Toujours dans le cadre de contrôle, en ce qui concerne
la perception de la part du pétrole brut revenant à l'Etat que ce
soit en nature ou en espèces, nous suggérons l'installation d'un
comptable des matières conformément au décret n°
011/09 du 05 février 2010 qui aura la charge d'inventorier en permanence
cette part par nature, quantité et prix.(1)
Cette mise en place est indispensable d'autant plus que sa
nécessité a été exprimée par ce
décret et car nul n'ignore le caractère dissuasif de la
comptabilité.
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