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Aspects physionomico-structurauyx de la végétation ligneuse forestière dans les monts de Dhaya et de Tlemcen (Algérie occidentale )

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par Khéloufi BENABDELI
Université Djilali liabes de Sidi Bel Abbes Algérie - Doctorat d'état en sciences 1996
  

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11-3. Processus de dégradation.

La règle générale qui préside les phases successives de la dégradation de toutes les formations végétales réside dans la capacité de résistance qu'offrent les espèces composant les différentes strates face aux facteurs de dégradants. Chaque facteur, selon la composition floristique, la structure, la physionomie et le type de formation végétale contribuent chacun selon son impact au processus de dégradation.

11-3.1. Processus classique.

Généralement le processus de dégradation se défini par la modification de la composition floristique par la disparition ou la diminution des espèces, les plus sensibles sont les plus touchées, une perturbation de la structure se traduisant par une altération partielle ou totale de la stratification et une diminution de la fréquence des espèces.

Ce processus est conditionné par la disparition d'espèces constantes de la formation végétale et leur remplacement par d'espèces de second ordre et sans intérêt prépondérant sur la structure et la physionomie qui sont les paramètres déterminants pour apprécier ce processus.

LONG (1960) résume le mécanisme de dégradation classique: " L'homme qui supprime les espèces ligneuses pour se constituer une réserve de bois de chauffage et qui, de temps en temps, pratique le système si bien connu des cultures occasionnelles (schifting cultivation ) est, avant l'animal herbivore, le principal responsable de l'état de désolation dans lequel se trouve la végétation des terrains semi-arides de la région méditerranéenne".

L'utilisation abusive simultanée par l'homme et par l'animal des formations végétales conduit selon la qualité des conditions édapho-climatiques à différents stades de dégradation allant de la simple altération partielle de la composition floristique à une perturbation totale de la structure, de la physionomie et de la composition floristique à tel point que toute dégradation devient aléatoire.

Le schéma de dégradation le plus fréquent identifié dans la région comporte six phases ou stades facilement décelables:

Phases

Description du mécanisme

 

I

Stade en pré-équilibre représenté par une forêt plus ou moins dense avec espèces para-climaciques, présence des trois strates. C'est une forêt dense.

des

136

« Aspects physionomico- structuraux de la végétation forestière ligneuse face à la pression anthropozoogène dans les

monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie occidentale)

 

1996

 
 

II

Stade légèrement en déséquilibre, généralement une strate est faiblement

représentée se traduisant par une diminution de la présence de certaines espèces très sensibles. C'est une forêt claire.

III

Altération importante de la strate arborescente ou arbustive. Même si la composition floristique semble constante la physionomie est perturbée par la dégradation d'espèces déterminantes. C'est un maquis arboré ou haut.

IV

Formation ouverte caractérisée par une absence totale ou partielle remarquable d'une des deux strates arborescente ou arbustive. Les espèces buissonnantes sont assez bien représentées et impriment au paysage végétal une physionomie particulière. Il s'agit d'un matorral haut.

V

Seule la strate buissonnante est présente, les deux autres strates ne sont présentes que par des reliques ou des espèces regroupées en bouquet isolé. C'est généralement les espèces qui rejettent fortement de souche qui forment cette phase. C'est un matorral bas.

VI

Disparition quasi totale de la végétation ligneuse où persistent cependant quelques espèces éparses de la strate buissonnante sous forme de coussinet. Forme ultime de dégradation représentée par l'erme.

Un autre processus de dégradation souvent identifié est présent et diffère de celui décrit, processus dont l'action débute par la disparition des strates inférieures et des espèces secondaires. Assez présent dans la région ce mécanisme peut être schématisé comme suit:

Phases

Mécanisme de transformation

I

Disparition partielle ou totale de la strate arbustive constituée d'espèces feuillues et de jeunes sujets des espèces arborescentes fragiles et facilement destructibles.

II

Destruction partielle ou totale des espèces déterminantes de la strate

buissonnante avec une faible présence de la strate arbustive;

III

Dégradation de la strate arborescente où toutes les espèces peu résistantes physiologiquement et morphologiquement sont éliminées.

IV

Formation très dégradée, claire où toutes les strates quand elles arrivent à se maintenir ne sont que très faiblement représentées.

Le dernier processus assez fréquent se distingue par le type de formation finale obtenue issue d'une pression très intense axée essentiellement sur la strate arbustive et la strate buissonnante. Ce mécanisme n'est représenté que par trois phases car le stade de dégradation atteint est extrême et seule la strate arborescente joue encore un rôle de couverture végétale.

Phases

Mécanisme de transformation

I

Elimination quasi totale de la strate buissonnante qui n'est représentée que

faiblement par quelques espèces rejetant de souche.

II

Destruction presque totale de la strate arbustive, seules quelques espèces

persistent et n'arrivent pas à reconstituer cette strate à cause d'une forte pression permanente;

III

Présence d'une strate arborescente de très faible densité sans sous-bois, forêt fossile ou prairie, dés disparition de la strate arborescente c'est un terrain nu qui suit.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus