11-2. Les principaux groupements
végétaux identifiés.
Le nombre de groupement végétaux est important,
cela se répond à la diversité des conditions
écologiques et des actions humaines. La rusticité des
espèces arborescentes, arbustives et même buissonnante face aux
pressions qui s'exercent sur elles est également à l'origine de
la multitude de groupements végétaux identifiés. La
synthèse des différents groupements végétaux
déterminés basée sur l'affinité et la ressemblance
qui reposent sur la composition floristique et les espèces
prépondérantes permet de dégager seulement 16, ce chiffre
peut être considéré comme un nombre minimal admis dans la
région sans prendre en considération ni la physionomie
imposée par les pressions ni les espèces imprimant un
faciès particulier. (Tableaux annexe N° 111 à 124).
Les principaux groupements appartenant à la
série du pin d'Alep et à la série du chêne vert,
souvent il est difficile de faire une séparation entre des groupements
appartenant à l'une ou l'autre série. Dans ces cas il faut faire
appel à une troisième espèce dominante et
déterminante si possible qui permettra d'affiner la dénomination
et d'identifier avec précision le groupement végétal. Ces
espèces sont celles définies dans le sous-chapitre traitant des
principales espèces déterminantes dans l'appréciation de
la physionomie et surtout la structure. Par étage bioclimatique et par
strate les espèces pouvant caractériser les groupements
végétaux sont:
Etage semi-aride:
Pinus halepensis, Quercus rotondifolia, Quercus
coccifera, Phillyrea angustifolia, Rosmarinus tournefortii, Cistus villosus,
Stipa tenacissima.
Etage subhumide:
134
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
Quercus rotondifolia, Quercus faginea, Arbutus unedo,
Ampelodesma mauritanicum, Chamaerops humilis, Cistus
salvifolius.
Toutes les espèces qu'elles soient arborescentes ou
arbustives forment des groupements végétaux mixtes dans presque
toutes les conditions édapho-climatiques et souvent grâce à
l'intervention irréfléchie de l'homme. La dégradation des
conditions édaphiques sous l'effet conjugué de plusieurs et de la
dégradation partielle de la composition floristique justifient
l'abondance des groupements mixtes par les possibilités offertes aux
espèces ligneuses à pouvoir coloniser l'espace
libéré par les espèces détruites totalement ou
mutilées avec des potentialités donc amoindries. C'est les
espèces à forte capacité de résistance et de
colonisation du milieu qui arrivent à jouer un rôle
déterminant dans la physionomie et la structure même de ces
groupements. Les espèces colonisatrices contribuant à la
formation de ces groupements sont: Pinus halepensis, Quercus
rotundifolia, Juniperus oxycedrus et Quercus faginea.
11-2.1.Les formations végétales.
Les systèmes forestiers se succèdent selon le
degré d'anthropisation comme le font remarquer BARBERO et QUEZEL (1989),
au système forestier potentiel à caducifoliés
(modèle de stabilisation) a succédé par anthropisation des
systèmes forestiers à chêne vert résistant aux
perturbations humaines et des systèmes préforestiers arbustifs
dont les espèces elles même appartenant au modèle de
résistance. (BARBERO et LOISEL, 1990). Les formations
végétales sont le reflet de la dynamique de la
végétation essentiellement ligneuse dans la détermination
d'une physionomie et d'une évolution. REY (1960) définie les
formations végétales comme: " Groupement botanique
caractérisé par sa forme biologique dominante, expression
actuelle de conditions de vie déterminées". Les principales
formations, déjà définies précédemment,
sont: la forêt, la forêt mixte, le perchis, le taillis, le taillis
arboré, le matorral, la steppe arborée, la steppe auxquelles il
faut ajouter le maquis, le buisson et la garrigue.
Le nombre de formations végétales
identifiées est largement supérieur par rapport au nombre de
groupements végétaux, c'est la composition et la hauteur qui sont
des paramètres déterminants facilitant l'identification des
principales formations végétales. Le comportement des principales
espèces face aux pressions est souvent pris en considération pour
cette identification qui devient complexe; on dénombre plus de 70
formations végétales sur les 16 groupements, ce qui
témoigne d'une diversité physionomique élevée et
d'une pression diversifiée :
- Les formations pures: le type de formation
dans cette classe est relativement simple à identifier puisque les
principales espèces pouvant contribuer à construire une formation
ne sont qu'au nombre de 26 mais très rarement que ces espèces
sont seules. Les formations végétales pures sont
constituées essentiellement par strate des espèces suivantes:
Tableau 58 : Espèces constituant l'ossature des formations
forestières
Strate arborescente
|
Strate arbustive
|
Strate buissonnante
|
Pinus halepensis
|
Quercus rotondifolia
|
Ampelodesma mauritanicum
|
Quercus faginea
|
Quercus faginea
|
Stipa tenacissima
|
Quercus suber
|
Tetraclinis articulata
|
Calycotome villosa
|
Tetraclinis articulata
|
Pinus halepensis
|
Quercus rotondifolia
|
Quercus rotondifolia
|
Arbutus unedo
|
Chamaerops humilis
|
Seules 14 types de formations végétales pures ont
été localisés dans la région où dominent la
forêt, le maquis et le matorral.
- Les formations mixtes : la situation est plus
complexe car presque toutes les espèces entrent
en compétition,, 20 espèces dans le semi-aride et
18 dans le subhumide. Toutes ces espèces
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
s'agencent par strate pour former 83 formations mixtes dont les
plus présentes (taux de présence supérieur à 25%)
sont par ordre d'importance:
- Forêt de pin d'Alep et chêne vert,
et alfa, et genévrier, et chêne vert et genévrier, et
thuya, et calycotome et romarin, et chêne vert et thuya, et lentisque et
filaire.
Maquis de pin d'Alep et lentisque, et thuya, et
genévrier.
Matorral de pin d'Alep et romarin, et alfa, et chêne vert,
et thuya.
- Forêt de chêne vert et genévrier, et
chêne kermès, et lentisque, et diss.
Maquis de chêne vert sur genêt, et alfa, et
chamaerops, et genévrier.
Matorral chêne vert et chêne kermès, et
calycotome, et ciste, et diss, et romarin. - Forêt de thuya sur
alfa, et genêt, et chamaerops,
Maquis de thuya sur lentisque, et lentisque et filaire, et
chêne kermès, et alfa.
Matorral de thuya sur calycotome et genêt, et romarin et
ciste.
- Forêt de chêne liège sur
bruyère, et chêne vert, et chêne zeen.
- Forêt de chêne zeen sur chêne vert,
et viorrnetin, et bruyère.
Maquis de chêne zeen sur chêne vert, et
genêt.
Matorral de chêne zeen sur diss et chêne vert, et
chêne vert, et ciste.
Soit 4 formations mixtes identifiées, les plus
représentatives où maquis et matorral dominent ce qui confirme le
stade de dégradation atteint par les diverses formations. Toutes les
formations connaissent une évolution régressive, plus de 50% de
ces formations sont dégradées, maquis et matorral dominent avec
une prédominance d'espèces caractéristiques des stades de
dégradation.
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