7-7 CONCLUSION
Pendant des siècles les rapports entre
l'élevage, l'agriculture et la sylviculture ont évolué
dans un seul sens caractérisé par une augmentation permanente de
la pression humaine sur le milieu forestier. Cette pression, sous diverses
formes, est présente encore de nos jours car le parcours constitue la
base de l'économie familiale de toute la population rurale. La
dégradation extrême des principales formations
végétales est due à deux facteurs principaux: l'extension
des terrains agricoles et le parcours pour entretenir les troupeaux.
L'Oranie bien que naturellement la moins arrosée et la
moins boisée de toute l'Algérie septentrionale connaît la
déforestation la plus intense par ses conséquences. Il y a
à peine un siècle des rapports attestent que cette région
possédait une armature végétale ligneuse honorable de
nature à assurer l'équilibre écologique et même
économique car le taux de boisement
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
avoisinait les 40%. L'importance du tribu payé par la
couverture végétale des monts de Tlemcen et des monts de Dhaya au
cours des différentes colonisations qu'a connu cette région se
justifie par le classement officiel des formations forestières en terres
agricoles grâce aux défrichements et la transformation en terrain
de parcours de toutes les forêts dégradées et
situées en terrain accidenté inutilisables par l'agriculture
où les populations locales ont été refoulées.
Les incendies, les travaux forestiers et les diverses
opérations sylvicoles entreprises ont achevé les restes des
formations végétales en rupture d'équilibre, se
régénérant difficilement. La végétation
malgré sa résistance et son adaptation souffre de l'action
destructrice de l'homme et ses agressions permanentes et multiples. Toutes les
formations ont été modifiées dans leur composition et dans
leur structure ce que confirme leur physionomie.
A la lumière de l'analyse des conséquences et de
l'importance de l'impact dégradant de tous les facteurs
appréciés on retiendra les faits suivants:
- la couverture végétale régresse à
un taux impressionnant,
- c'est le facteur de dégradation humain qui vient en
tête,
- les techniques d'intervention sont indéfinies,
- la sylviculture est absente,
- les formations végétales sont très
hétérogènes,
- aucune association agriculture- sylviculture et
élevage.
Toutes les formations végétales sont en lutte
perpétuelle avec plusieurs facteurs dégradants, en conflit avec
le climat, l'homme et son environnement, elles réagissent
biologiquement. Malgré cela elles ont perdu de leur vitalité, de
leur pouvoir de rejeter et elles se rapprochent d'une rupture
d'équilibre avec les conditions qui leurs sont imposées.
" La situation est, il faut le reconnaître, plus que
dramatique, et seules des méthodes draconiennes permettront de sauver
les lambeaux de forêts qui subsistent, ou de préserver quelques
zones qui sont encore restées miraculeusement à l'abri de ces
destructions" résume la situation QUEZEL (1976).
Toutes les forêts représentatives, retenues, des
différentes formations végétales présentes dans la
région sont agressées à diverses intensités par
tous les facteurs dégradants identifiés. Le degré
d'intensité et d'agressivité de ces facteurs est variable et
conditionné par le type de végétation, sa structure, sa
composition et la nature de son environnement (climat, sol, population ...).
En fonction de leur degré d'agression et de leur impact
sur les paysages végétaux, les facteurs de dégradation
identifiés et analysés peuvent être classés comme
suit:
1- le parcours,
2- les incendies,
3- l'exploitation,
4- les opérations sylvicoles,
5- les travaux forestiers,
6- les défrichements,
7- les attaques parasitaires,
8- les effets de l'urbanisation.
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« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
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