TROISIEME PARTIE
INTRODUCTION
L'étude des écosystèmes forestiers
transite nécessairement par une connaissance de leur composition,
physionomie et de leur structure pour apprécier leur dynamisme. Devant
les nombreuses approches dans ce domaine il est utile de faire un bref rappel
de la terminologie employée. Devant la multitude d'école dans la
notion de description et de succession des formations végétales
une mise au point est indispensable et constituera le premier volet de ce
chapitre.
8- ASPECT PHYSIONOMIQUE DE LA VEGETATION.
8-1.GENERALITES.
Les termes de physionomie et de structure sont employés
par les phytogéographes, les phytoécologues et surtout les
forestiers pour désigner avec précision les aspects des diverses
formations végétales. PAYETTE et GAUTHIER (1972)
définissent ces deux termes: " La physionomie définit le
contenant ou l'aspect global de la végétation, la structure
concerne, plus particulièrement le système aérien
différencié de la masse végétale. La physionomie
correspond à l'expression de la structure." BOUCHON (1979)
précise: " La structure existe indépendamment de l'observateur
alors que la morphologie n'est que la formalisation, par l'intermédiaire
d'un modèle de la structure existante". GALMICHE in KADIK (1983)
considère la structure: "...comme un tout organisé, et est la
conséquence des effets du traitement ou de l'absence de traitement qui
ont été appliqués aux peuplements forestiers". On peut
affirmer que physionomie et structure sont étroitement liées,
dans le sens où, la morphologie et la physionomie ne sont que
l'expression fidèle de la structure qui elle même n'est que la
résultante de l'agencement, de la distribution et de
l'interdépendance de certains facteurs à une échelle
donnée.
A propos d'utilité de la connaissance de la structure
des formations végétales BARBERO et al (1988) note: " La
connaissance de la structure de la végétation et donc de la
densité respective des différentes espèces dans les
formations végétales est capitale pour apprécier les
risques d'inflammabilité. Plus l'architecture du tapis
végétal et sa stratification est complexe plus les risques de
montée en puissance des feux sont aggravés". Nature des
espèces, recouvrement et stratification sont des caractéristiques
majeures pour identifier des modèles de résistance et des
modèles de stabilité soit façonnés par l'action de
l'homme volontairement ou par les facteurs dégradants ou tout simplement
par une évolution naturelle qu'elle soit progressive ou
régressive.
"Le développement des formations
végétales depuis le sol nu jusqu'au climax, qui est l'état
mature et stable de la phytocénose, est analogue à la croissance
d'un organisme." Note CLEMENTS in LEPART et ESCARRE (1983). L'étude de
la physionomie et de la structure de la végétation passe
nécessairement par une approche de la nature permettant de mieux la
connaître. DASNIAS (1987) note qu'il y a "trois manières d'aborder
l'étude de la nature, et associer à chacune d'elle une tendance
de l'écologie." Il y aurait donc les néoclémentsiens qui
considèrent que la nature est merveilleuse et complexe et qu'elle est
à admirer, les réductionnistes qui se base sur le détail
et la compréhension pour comprendre la nature et en dernier les
sociologues qui se basent sur la classification, l'organisation et la
systématique.
Les résultats écologiques et biologiques de
l'action qui s'exerce sur les formations végétales sont
représentés fidèlement par la physionomie et la structure.
Donner l'image, la plus juste et la plus fidèle avec le maximum de
clarté, des principaux groupements végétaux font que la
description basée sur la physionomie et la structure avec la composante
floristique ligneuse revêt un caractère capital. Les objectifs
assignés à cette identification et description correcte de la
végétation se résument à une maîtrise des
paramètres pouvant identifier les différentes formes de structure
et de physionomie que connaissent les groupements végétaux en
contact de leur environnement.
La structure de la végétation est nécessaire
pour comprendre la dynamique et identifier les
interventions, le problème est certes complexe mais
abordable car la physionomie dans un
100
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
premier temps est facilement identifiable et permet de
préciser des critères de sélection structuraux.
Cet élément définit
précédemment ne peut être cerné qu'en se basant sur
quelques paramètres propres aux espèces arborescentes, arbustives
et buissonnantes prépondérantes dans la détermination de
la physionomie.
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