7-6. ACTION DE L'HOMME
Les formations végétales situées à
proximité des agglomérations sont sans cesse
altérées puis reconverties en terrain urbanisable, toutes les
manifestations de l'urbanisation et de ses conséquences se traduisent
par une transformation radicale de la formation végétale
touchée. L'Oranie connaît les effets de l'urbanisation à
partir du 16ème siècle avec la naissance des petites
agglomérations induites par la sédentarisation de la population.
Ce phénomène commence à devenir inquiétant
dés le 19ème siècle avec l'installation massive
des colons, de leur regroupement et de la politique de l'occupation de l'espace
qui font naître l'intensification du réseau de liaison. En 1847
seuls 15% des colons étaient agriculteurs, en 1863 le taux passe
à 25%, de tout temps la population urbaine était
supérieure à la population rurale et l'urbanisation s'imposait de
plus en plus.
C'est le type d'habitat qui a un impact certain sur la
végétation, la dispersion et l'expansion (ou extension) sont la
source des effets néfastes de l'urbanisation. " L'habitat épars
est le facteur de trouble, de désorganisation de l'occupation de
l'espace et de dégradation de la végétation naturelle. Il
se développe et a atteint un stade où une réelle
maîtrise devient indispensable si on espère y remédier"
avons nous souligner en 1983. Dans la région, le pourcentage d'habitat
épars augmente en allant du nord vers le sud et
généralement les habitations isolées constituent le point
de départ de la constitution d'agglomérations situées le
plus souvent à l'intérieur des grands massifs forestiers dans des
enclaves. Il représente plus de 15% de la population de la région
et constitue une menace pour le milieu naturel. Plus de 47% des
agglomérations et de l'habitat épars sont situés à
proximité où à l'intérieur des terrains forestiers
avec une action certaine sur ce milieu.
L'urbanisation se traduit sur les formations
végétales par l'action que causent les pistes, les routes, les
constructions autant de facteurs de défrichement et d'altération
de la végétation. Sur les 150.000 hectares l'urbanisation
détruit en moyenne 26.000 ha soit 18% se traduisant par une perte
annuelle de l'ordre 2.600 ha.
7-6.1. La population
Les particularités de la population de la région
sont marquées par les conditions naturelles qui justifient les ordres de
grandeur de la densité qui varie de 2 à 28 habitants au
kilomètre carré en moyenne avec un maximum de 43. Les conditions
écologiques, le type de végétation et la vocation
97
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
de chaque zone n'ont aucune influence sur la
répartition de la population, seules la localisation des terres
cultivables et l'infrastructure de liaison agissent directement sur la
population. Cette dernière a sensiblement doublé en Oranie en
l'espace de 25 ans, cela confirme dans la région étudiée,
sa répartition par activité donne:
- 37% sans occupation,
- 23% éleveurs,
- 19% travailleurs agricoles,
- 11% employés de l'administration,
- 10% commerçants.
L'analyse de ces chiffres laisse apparaître un ensemble
à dominante rurale caractérisé par une population de
faible importance, une forte natalité et un habitat épars
remarquable. Les principales occupations sont des travaux agricoles et
forestiers connus pour être saisonniers. L'élevage traditionnel
occupe une frange importante de la population rurale. Cet ensemble est en
liaison permanente avec la végétation car c'est là que se
prélève le bois de chauffage et de cuisson, c'est là que
le chef de famille travaille quelques mois par an et c'est là que le
troupeau de la famille retire sa nourriture au moins pendant plus de 8 mois sur
12. Le second ensemble est à dominante semi-urbaine où la
densité est nettement plus élevée, l'habitat épars
faible et un taux d'occupation de la main d'oeuvre assez élevé.
Dés que l'agglomération devient assez importante et que le mode
de vie change, la forêt est exclue de la participation à
l'économie et les troupeaux disparaissent. Cet ensemble n'exerce que
rarement une pression sur les formations végétales.
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