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Aspects physionomico-structurauyx de la végétation ligneuse forestière dans les monts de Dhaya et de Tlemcen (Algérie occidentale )

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par Khéloufi BENABDELI
Université Djilali liabes de Sidi Bel Abbes Algérie - Doctorat d'état en sciences 1996
  

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7-3. L'EXPLOITATION FORESTIERE

Nous considérons que cette activité forestière peut être, au regard de la réalité de sa pratique, considérée comme un facteur de dégradation des peuplements exploités car dans la plupart des cas le fonctionnement des écosystèmes forestiers est totalement méconnu et toutes intervention n'a pour conséquence qu'une perturbation d'un équilibre déjà précaire. L'homme avant d'inventer l'outil, a toujours utilisé la forêt en prélevant le bois d'abord pour se chauffer, pour se nourrir puis pour se servir de cette matière première qu'est le bois. Ces prélèvements deviennent avec le temps de plus en plus importants et touchent toutes les catégories de bois dans leurs divers diamètres sans distinction aucune si ce n'est l'usage. La notion de gestion des peuplements et des forêts en général devient complexe avec ce paramètre significatif mais imprévisible et difficile à maîtriser.

La production de bois a de tout temps marqué la gestion forestière de tous les pays du Maghreb par une contradiction entre les potentialités et le volume de bois retiré ou prévu. Sur une superficie de 9 millions d'hectares répartis à raison de 5 millions au Maroc, 3 en Algérie et 600.000 en Tunisie. Plus des deux tiers est dégradé et sans aucune valeur économique malgré que la production de bois rond industriel est passé de 400.000 mètres cubes en 1960 à 1 million de mètres cubes en 1986 soit une hausse de 171%. (BUTTOUD 1986).

7-3.1. Historique sur les exploitations

Différents rapports sur la région, le plus souvent anonyme (rapport administratif), datant de la période 1800-1850 donnent un aperçu sur les exploitations moyennes programmées annuellement et dont le produit à retirer était chiffré entre 70.000 et 90.000 stères. En deux ans seulement (1840-1842) l'exploitation rapporta à l'état prés de 4 millions de francs ce qui correspondait à un prélèvement de l'ordre de 400.000 stères (le stère avait une valeur commerciale de 10 francs).

Les forêts de la région étudiée ont fourni durant la période 1840-1850 (chiffres recensés de diverses statistiques et fascicules de gestion):

- 75.000 mètres cubes de bois d'oeuvre,

- 250.000 poteaux de mine,

- 600.000 stères de bois de chauffage,

- 420.000 quintaux de charbon,

- 1.000 quintaux de liège.

Cela se traduit par une exploitation assez remarquable car le prélèvement moyen par hectare et par an est de l'ordre de:

- 0,501 mètre cube de bois d'oeuvre,

« Aspects physionomico- structuraux de la végétation forestière ligneuse face à la pression anthropozoogène dans les

monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie occidentale)

 

1996

 
 

- 1,6 poteau de mine soit 0,003 mètre cube,

- 4,1 stères soit 1,306 mètres cubes de bois de chauffage,

- 2 stères pour le charbon soit 0,653 mètre cube.

Ce qui représente un prélèvement moyen confondu de 2,4 mètres cubes par hectare et par an en dehors des coupes sanitaires et surtout des coupes et exploitations illicites évaluées à 0,300 mètre cube par hectare et par an ce qui porte le total à 2,7. Sachant que seules 60% des forêts étaient exploitables (1.800.000 hectares sur 3.400.000), les prélèvements réels par hectare sont donc le double soit 4,5 mètres cubes par hectare et par an. Ce rythme d'exploitation semble être maintenu sur toutes les formations forestières jusqu'en 1948, la fin de la deuxième guerre mondiale, et les 3 années de relance de l'activité industrielle qui suivirent. Le bois quelque soit sont diamètre était utilisé comme source principale d'énergie. La surexploitation durant une assez longue période sans tenir compte de possibilités des peuplements constituait une agression exceptionnelle dont les conséquences persistent de nos jours encore.

La production de bois issue d'exploitation des forêts de l'Oranie selon MARC (1916) n'est pas

maîtrisée et est sujette à discussion au regard des contradictions entre l'exploitation et les prévisions. L'exploitation de ce fait n'était ni réglementée ni suivie convenablement, laissée le plus souvent à l'initiative des responsables locaux dont le niveau technique laisser à désirer dans le domaine. Les chiffres avancés par MARC (1916) ne reflètent pas la réalité en matière d'exploitation; entre 1899 et 1915 c'est seulement 19.875 arbres moyens par an qui étaient abattus soit un volume de 1.430 mètres cubes, quantité inacceptable en comparaison avec d'autres statistiques et surtout des possibilités qu'offraient les formations ligneuses. En se basant sur ces chiffres le volume moyen de l'arbre exploité était de 0,072 mètre cube soit un diamètre inférieur à 18 cm et une hauteur maximale de 3 mètres. L'arbre moyen abattu ne répondait en aucune manière aux normes sylvicoles et dendrométriques acceptées et autorisant une exploitation. Toujours d'après MARC (1916) en comparant le volume de bois retiré d'une surface donnée, l'exploitation par hectare devenait de plus en plus importante en volume et témoigne d'une surexploitation. Le volume moyen retiré par hectare à travers les années était de:

- 0,71 mètre cube en 1890,

- 0,93 entre 1891 et 1895,

- 1,39 entre 1896 et 1900,

- 2,48 entre 1901 et 1905 et 2,51 entre 1906 et 1910,

- 2,86 entre 1911 et 1913.

Soit une augmentation de l'ordre de 200% en 20 ans ce qui confirme que l'exploitation n'obéissait qu'à l'atteinte d'un objectif fixé au préalable pour répondre à des besoins économiques.

La période 1978-1979 a connu une production de 60 à 78.000 mètres cubes de bois d'oeuvre, celle de 1981-1984 prés de 100.000 mètres cubes et c'est la plus élevée (à cause d'une surexploitation pour répondre à des besoins précis dictés par une politique de rentabilisation des écosystèmes forestiers dont les investissements improductifs commençaient à peser lourdement sur le budget de l'état).

Entre 1981 et 1989 la forêt algérienne a produit: (YADI, 1995).

Tableau 22 : Production de bois

Années

Type de bois

Volume moyen

Unité de mesure

1982-1985

Bois d'oeuvre

10.000 à 35.000

mètres cubes

1981-1987

Bois trituration

17.000 à 134.000

stères

1981-1989

Bois de chauffage

10.000 à 70.000

stères

1980 - 1985

Perches

35.000 à 705.000

mètres linéaires

1981-1985

Poteaux de mine

6.000 à 56.000

unités (2,20 m)

89

« Aspects physionomico- structuraux de la végétation forestière ligneuse face à la pression anthropozoogène dans les

monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie occidentale)

 

1996

 
 

Ce qui est sur c'est que durant la décennie 1980-1990 la mobilisation de matière ligneuse a atteint son maximum comme le confirme les chiffres suivants retirés du rapport de la F.A.O (1990): entre 1985 et 1990 les formations forestières ont fourni en moyenne 145.000 mètres cubes par an (35.000 mètres cubes de bois d'oeuvre et 150.000 stères), entre 1980 et 1990 le bois d'oeuvre retiré est estimé entre 20 et 35.000 mètres cubes alors que le bois de trituration est passé de 18.000 stères en 1981 à 134.000 stères en 1987. Les possibilités de production de matière ligneuse (inventaire national des forêts) sont évaluées à 1.275.000 mètres cubes par an répartis entre le pin d'Alep (850.000), Eucalyptus (145.000) et chêne zeen (125.000). L'E.N.A.E.B (1993) estime ces possibilités à 704.000 mètres cubes alors que BENABDELI (1994) les situe à 250.000. Les possibilités annuelles selon la F.A.O (1990) seraient de:

Tableau 23 : Relation surface-production

Espèces

Surface
en HA

OFFRE
M3/an

OFFRE
M3/ ha

Pin d'Alep

881.000

856.000

1,1

Chênes

48.000

127.000

2,5

Eucalyptus

43.000

145.000

3,4

Pin maritime

32.000

28.000

1,0

Cèdre

16.000

67.000

0,2

Thuya et chêne vert

108.000

52.000

2,0

Total

1.128.000

1.275.000

1,7

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