7-1.2.6. Groupement du chêne zeen
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« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
Se présentant généralement sous l'aspect
d'une futaie dense et élevée caractérisée par un
sousbois peu abondant, ce groupement n'occupe qu'une faible surface et le
risque incendie est minime. Il est résistant à la concurrence
exercée par les autres espèces par sa grande faculté de
rejeter et de coloniser rapidement l'espace là où les conditions
écologiques lui sont favorables. Doté d'un accroissement tant en
hauteur qu'en diamètre assez élevé par rapport aux autres
essences, cette espèce occupe le plus souvent la strate la plus
élevée. Après incendie il rejette abondamment de souche et
arrive à concurrencer le chêne vert, seule espèce pouvant
entraver son expansion. Peu sujet aux feux de forêts au regard des
conditions climatiques et de la composition floristique
caractérisées par une humidité élevée; le
faible taux de recouvrement des strates arbustives et buissonnante surtout et
la présence d'espèces difficilement inflammable justifient la
faiblesse du risque incendie dans ce groupement végétal.
Le feu endommage le plus souvent la strate arbustive et
buissonnante qui sont faiblement représentées, la strate
arborescente est généralement à une hauteur importante
échappant de ce fait aux feux bas alimentés par la combustion des
buissons qui n'offrent qu'une faible biomasse. C'est surtout la modification de
la structure parés incendie qui est importante car la vitesse
d'accroissement en hauteur naturelle de cette essence est redynamisée
par l'élimination de la concurrence et la forte luminosité. La
durée moyenne nécessaire à ce groupement pour se
réinstaller après le passage du feu (pourvu que des souches
soient présentent) n'est en moyenne que de 8 à 10 ans. La
résistance au feu et la faculté remarquable de recolonisation de
l'espace par le chêne zeen face à des essences principales et
secondaires comme le chêne vert, l'arbousier, le viorne tin, font de ce
groupement végétal une formation forestière
intéressante mais dont l'extension ne peut se faire que dans des zones
localisées commandées par des conditions particulières de
sol et d'humidité.
7-1.2.7. Groupement du thuya
La callitraie est encore plus robuste et vivace, elle se
défend mieux que l'illicaie vis à vis de l'incendie grâce
à son exceptionnelle faculté de rejeter et de créer des
taillis denses. Ce taillis s'il permet de diminuer le parcours des troupeaux en
faisant obstacle par sa forte densité est cependant une source de
propagation des incendies. La callitraie a besoin d'une protection de 15 ans au
moins pour se régénérer et atteindre l'âge de
fructifier, sans cela c'est une régression irréversible qui est
engagée et encouragée par la dégradation du sol.
Très tolérant vis à vis des conditions édaphiques
le thuya accepte des sols secs et pauvres et cette résistance
physiologique lui permettent de surmonter des épreuves que d'autres
espèces.
Dans les conditions extrêmement difficiles de sol et de
climat le thuya constitue souvent la seule armature végétale
encore capable de coloniser l'espace. Dotée d'une faculté de
rejeter, après incendie aussi intéressante que celle du
chêne vert, le thuya demeure dans son aire une essence
irremplaçable pour se réinstaller après le passage du feu.
Malgré la faiblesse de son accroissement, qui n'est pas toujours aussi
faible que l'on pense comme le confirment les travaux de BENABDELI (1992), ce
groupement végétal doit mériter plus d'attention car son
comportement après incendie est intéressant.
Après incendie on observe une abondance de rejets de
souche dont le nombre diffère et est proportionnel à l'importance
en diamètre et à l'âge de la souche-mère. Au bout de
la 6ème année parés incendie le diamètre
minimal des rejets est de 1 cm et le maximum avoisine les 3 cm avec des
hauteurs correspondantes de 40 et 120 cm. Ces mensurations moyennes classent le
thuya parmi les essences à accroissement intéressant si on prend
en considération sa résistance au feu et aux diverses agressions
et sa reprise végétative. La strate buissonnante est
dominée par souvent par l'espèce principale
(Tetraclinis articulata), les autres espèces
fidèles sont: Stipa tenacissima, Quercus coccifera,
Rosmarinus tournefortii, Pistacia lentiscus, Cistus villosus Phillyrea
angustifolia
Le feu malgré son intensité ne perturbe pas la
composition floristique puisque dés la 6ème
année
on retrouve toutes les espèces ligneuses de la formation
initiale où dominent dans un ordre
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
décroissant : Tetraclinis articulata, Cistus
villosus, Quercus coccifera, Rosmarinus tournefortii, Pistacia lentiscus, Stipa
tenacissima, Phillyrea angustifolia
La modification structurale est remarquable puisqu'on passe
d'une futaie claire à fort sous-bois xérophile et dense à
une formation se rapprochant d'un matorral clair vers la
10ème année après incendie. C'est
Tetraclinis articulata suivi de Pistacia
lentiscus, de Phillyrea angustifolia et
de Quercus coccifera qui sont déterminantes
dans la nouvelle composition et structure.
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