7-1.2.4. Groupement du chêne vert dans
l'étage subhumide
Les conditions climatiques et édaphiques où
évolue ce groupement végétal font que le
tempérament et la vitalité de l'espèce principale sont
remarquables. Les espèces secondaires qui accompagnent le chêne
vert sont à forte proportion constituées de feuillues jouant un
rôle déterminant dans la résistance aux dégâts
causés par les feux. Les espèces concurrençant le
chêne vert dans cet étage ne sont pas nombreuses exception faite
du chêne zeen. Les autres espèces éliminant le chêne
vert parés incendie se limitent au genévrier oxycèdre et
au pin d'Alep lorsque le chêne vert est totalement éradiqué
ce qui est rarement le cas. Le fort recouvrement dû à une
densité élevée de la strate arbustive élimine la
strate buissonnante la plus sensible au feu. Le rôle déterminant
de la strate arbustive qui est composée d'espèces feuillues
à fort recouvrement comprend: Arbutus unedo, Pistacia
lentiscus, Quercus faginea, Rhamnus alaternus, Quercus rotondifolia, Viburnum
tinus
Cette situation ne permet pas une présence remarquable
et dangereuse de la strate buissonnante qui constitue un palier indispensable
au déclenchement de l'incendie. Le feu n'agit dans ce groupement
végétal que sur la structure et sur une période
relativement courte puisque dés la dixième année
après incendie toutes les espèces de la strate arbustive, la plus
déterminante, ont atteint une hauteur appréciable (celle d'un
maquis bas) et justifie la présence du groupement de chêne vert
par le biais de la stabilité des espèces caractéristiques
de l'étage subhumide et liées à la présence du
chêne vert.
C'est le groupement végétal qui semble le mieux
disposé à résister au feu et le plus rapide à se
reconstituer pour atteindre en moins de 15 ans le stade d'équilibre avec
les conditions écologiques du milieu.
7-1.2.5. Groupement du chêne liège
Localisé essentiellement dans l'étage subhumide,
précisément sur les monts de Tlemcen et le versant nord des monts
de Dhaya où cependant l'espèce principale est absente
malgré la présence de son cortège floristique et
d'espèces caractéristiques et de conditions
édapho-climatiques. Groupement très sensible à l'incendie
par l'abondance du sous-bois et l'absence totale de
régénération naturelle due aux conditions
édaphiques (sols trop léger, siliceux) et à une pression
animale intense et permanente. Le feu achève généralement
le processus de dégradation entamé, l'élimination du
sous-bois et la carbonisation des glands et des souches de l'espèce
principale entravent à l'extrême toute possibilité de
reprise de la végétation après le passage du feu.
La composition floristique moyenne de ce groupement
végétal se caractérise par l'abondance d'espèces
présentant des facultés de régénération
remarquables constituant à court terme une menace pour la
présence du chêne liège: Quercus rotondifolia,
Viburnum tinus, Quercus faginea, Quercus coccifera, Arbutus unedo, Rhamnus
alaternus, Myrtus communis, Juniperus oxycedrus
Ce groupement végétal sous l'effet du feu
évolue vers un matorral bas se rapprochant de celui du chêne vert.
L'importance de la régénération de toutes les
espèces du sous-bois permet d'assurer une pérennité
à cette formation où l'espèce principale (le chêne
liège) est condamnée à disparaître dans le temps. La
composition floristique et la structure sont profondément
perturbées sous l'effet de l'incendie. Caractérisé par une
sensibilité aux feux, une instabilité et une fragilité le
groupement du chêne liège dans de telles conditions est totalement
disponible à un envahissement par le chêne vert ou le chêne
zeen.
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