7-1.2.3. Groupement du chêne vert dans
l'étage semi-aride
C'est le type de végétation qui semble le moins
souffrir de l'action du feu car le chêne vert est reconnu pour sa
vitalité, sa résistance à une rapide inflammation, sa
faculté de rejeter, son indifférence aux conditions
édapho-climatiques, son pouvoir d'adaptation aux diverses agressions
qu'il subit. Après le passage du feu c'est l'espèce qui
apparaît en premier au même moment si ce n'est avant les autres
espèces dotées d'une faculté de
régénération rapide et favorisée par le passage du
feu tel que le romarin, les cistes etc...Espèce d'ombre le chêne
vert presque toujours en sous-bois arrive à dominer les espèces
formant habituellement la strate arborescente, dés qu'elles sont
détruites par le feu, pendant les premières années (une
dizaine au moins).
Le feu agit sur la composition floristique durant les trois
premières années avec le développement d'espèces
résistantes et adaptées à des conditions difficiles
caractéristiques d'un faciès aride, les espèces les plus
présentes sont: Juniperus oxycedrus, Rosmarinus
tournefortii, Pistacia lentiscus Stipa tenacissima, Tetraclinis articulata,
Phillyrea media et qui rapprochent ce groupement du pin d'Alep;
le chêne vert étant relégué comme espèce
secondaire. En plus de la perturbation de la constance floristique le feu agit
sur la structure et par conséquent sur le type de formation
végétale. La formation la plus fréquente imposée ou
dictée par les incendies est un matorral le plus souvent dense où
dominent des espèces assez étrangères au groupement du
chêne vert encouragées par des conditions de milieu nouvelles qui
leurs sont favorables.
Chêne vert et thuya appartiennent à deux familles
différentes mais présentent des caractéristiques
forestières très semblables qui font que leur écologie est
analogue. Mais si le chêne vert est très répandue sur
l'ensemble du bassin méditerranéen, le thuya est pratiquement
endémique au Maghreb et s'y cantonne presque dans la région
occidentale: l'Oranie et le Maroc comptent à eux seuls 95% des 930.000
hectares que couvre au total la callitraie nord-africaine. Pour la seule
région du Tell oranais-Maroc oriental elle couvre 305.000 hectares. Les
deux
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
essences ont considérablement reculé par rapport
à leur aire botanique de 1.807.000 hectares pour le chêne vert en
Algérie à 600.000 hectares soit un déchet de 67%; de
521.000 hectares pour le thuya algérien à 130.000 actuellement
soit un déchet de 75%. (PEYERIMHOFF, 1928). Le sousbois
généralement faiblement développé, permet de lutter
contre les incendies. Dans les taillis de 10 à 20 ans (très
représentés) où les cépées sont touffues et
encombrées d'un tapis de 5 à 10 cm de feuilles sèches le
feu peu causer des dégâts importants. Cependant les souches ne
sont pas atteintes et rejettent rapidement de nombreux drageons.
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