3-2 . PROBLEMATIQUE
Certaines données sont facilement accessibles ou
récoltées sur le terrain ou à travers la bibliographie
traitant de l'Oranie dans ces aspects précis. Les travaux sur la
région sont peu nombreux, le plus souvent localisés et sans
importance pour notre travail.
L'interaction entre la forêt, l'homme et son
élevage a atteint un stade très avancé où toute
modification irréfléchie de ces relations risque d'avoir de
lourdes conséquences sur le milieu naturel. Le principal problème
réside dans la manière dont l'homme agit avec son troupeau sur le
milieu forestier sans interruption. Les résultats obtenus sont alarmants
au regard du stade de dégradation atteint pat toutes les formations
végétales. Il ne vient plus d'ailleurs à l'idée
d'aucun écologue de nier l'importance du facteur humain dans
l'écosystème. Ce n'est que par une parfaite maîtrise des
manifestations de l'activité humaine qu'il est possible de positionner
les activités humaines à leur vraie place dans le milieu.
Ainsi on pourra tendre vers la conception d'un système
cohérent dans lequel chaque élément abiotique, biotique et
anthropique doit trouver sa place et son activité optimale tout en
préservant l'équilibre de l'écosystème.
3-3 .DECOUPAGE DU MILIEU
Les facteurs écologiques ne varient pas
systématiquement d'un point à un autre et certaines zones de ce
fait présentent une stabilité relative de leurs
caractéristiques. C'est sur cette notion de stabilité des
facteurs édapho-climatiques et biologiques que se basera le
découpage de la région pour pouvoir faire un travail d'analyse,
de description et de synthèse efficace.
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
La notion de zone isopotentielle définie dés
1963 par OZENDA est un outil de travail intéressant mais devant
l'importance de la région d'étude et les objectifs fixés
nous retiendrons la notion de zone écologique au sens large.
3-3.1 Critères de découpage
Le critère principal est
l'homogénéité qui est la résultante de tous les
facteurs; basée sur la répétitivité d'une image.
Tous les facteurs n'ont pas la même importance car souvent l'un d'entre
eux est prépondérant imposant ses caractères au milieu.
Les principales variables à prendre en compte sont:
- les conditions édapho-climatiques,
- le milieu humain,
- la végétation.
C'est la végétation qui est le facteur
déterminant et prépondérant car elle set le reflet et la
résultante de toutes les autres variables du milieu. Il n'est donc pas
étonnant que la végétation soit un facteur
privilégié dont l'étude est indispensable. Son seul
défaut est qu'elle n'a pas de mémoire et n'arrive pas toujours
à renseigner sur le passé (la dendroécologie arrive
à lire cette mémoire mais est encore absente dans notre pays).
Elle est très sensible à la pression humaine et conserve pendant
un laps de temps appréciable les séquelles des agressions dont
elle a été victime.
La pauvreté des archives scientifiques et
d'études récentes ou anciennes est à l'origine du choix
d'une méthode simple et rigoureuse à la fois, basée sur
des critères synthétiques capables de palier à l'absence
presque totale de données fiables.
Nos travaux de recherches publiés en 1983 sur la mise
au point d'une méthodologie d'appréciation de l'action
anthropozoogéne sur la végétation ont été
utilisés. Les principaux paramètres pris en compte sont:
- le climat (facteur de découpage important),
- le milieu physique (type de sol et orographie
déterminants pour un découpage),
- le milieu humain (activités et impact significatifs pour
justifier le découpage),
-l'élevage (en liaison avec le milieu humain),
- le végétal (résultante des conditions du
milieu).
Le végétal à lui seul permet de
synthétiser toutes les interactions et de les comprendre, les
particularités de chaque facteur et ses répercussions sur le
végétal sont identifiées. C'est sur ce dernier
élément que reposent tous nos travaux puisque l'objectif
principal est de comprendre et d'identifier le comportement des
différentes formations végétales forestières face
aux agressions qu'elles subissent. De ce fait et en axant nos investigations
sur le végétal nous utiliserons les méthodes classiques de
description de la végétation axées essentiellement sur le
relevé de végétation selon BRAUN-BLANQUET (1934) et le
dynamisme végétal basé sur la succession des formations
végétales dont une nomenclature a été
définie.
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