2-2. SITUATION PRESENTE
Malgré la prise de conscience dans le domaine, devant
la dégradation accélérée, les actions entreprises
malgré l'importance de leur volume financier se caractérisent par
une absence de programmation et d'objectifs techniques à atteindre. La
cause principale de cette situation résidait et l'est toujours dans une
absence de politique forestière à même de répondre
aux préoccupations du secteur.
- 1962-1966: le souci majeur durant cette
période était de freiner l'exode rural particulièrement
important et menaçant les villes, la protection des terres
menacées par l'érosion et le reboisement. Devant la
précipitation et l'absence de maturation des projets, malgré les
moyens humains et financiers mobilisés, les résultats obtenus
étaient dérisoires et la couverture végétale
pérenne continuait à régresser et se dégrader.
- 1967-1973: les actions entreprises se
distinguent par un manque de continuité et
d'hétérogénéité dans les objectifs.
C'était surtout la solution de problèmes ponctuels et
conjoncturels qui étaient pris en charge. Toutes les interventions
programmées et concrétisées tant bien que mal ne
répondaient nullement aux besoins réels et urgents indispensables
aux formations végétales. L'analyse comparative des
investissements forestiers avec leur impact sur le milieu forestier est
tellement contradictoire qu'on est tenté d'avancer qu'il fallait depuis
1962 seulement et essentiellement protéger.
- 1974-1983: aucune politique
forestière ne se dégage, c'est les mêmes actions
routinières qui se réalisent chaque année sans objectif ni
écologique ni économique. Ce n'est que durant cette
période que des études d'aménagement de massifs forestiers
sont entreprises.
Cependant un facteur nouveau de dégradation
apparaît: l'incendie qui ravage en moyenne annuellement plus que ce qui
est planté et dont la probabilité d'échapper au feu est
très faible (généralement moins de 20 ans, donc avant
l'âge d'exploitabilité). L'utopie des responsables ayant
élaboré des textes de protection de la forêt en
bureaucratisant les rouages et en axant le tout sur l'interdiction à
l'homme d'utiliser le milieu forestier. Les résultats sont connus, une
recrudescence des incendies où la moyenne annuelle avoisine les 25
à 30.000 hectares.
- 1984-1988: période de
réorganisation et de restructuration du secteur forestier dont la
résultante s'est limitée à une redynamisation de
l'exploitation forestière pour répondre aux besoins en bois de
l'industrie. Les études sur lesquelles se basaient les interventions
étaient en somme toutes dépassées, certaines
n'étaient appliquées que partiellement. Jamais la
dégradation
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
officielle des forêts n'a été aussi
importante, c'est l'ère d'entrée de la forêt
algérienne dans l'économie du pays en livrant à
l'industrie du bois plus de 100.000 tonnes.
Le rapport de la F.A.O (1990) fixe la couverture
végétale à 3.700.000 hectares dont 1.900.000 hectares de
formations dégradées. La situation se résume ainsi:
Tableau 2: Situation des surfaces en Algérie.
Couverture végétale
|
Superficie Ha
|
% S.T
|
% le nord
|
|
3.700.000
|
1,50
|
12,3
|
Forêts
|
1.800.000
|
0,75
|
6,20
|
Forêts économique
|
1.200.000
|
0,50
|
4,15
|
Forêts de protection
|
600.000
|
0,25
|
2,10
|
Formations dégradées
|
1.900.000
|
0,79
|
6,50
|
Superficie totale
|
240.000.000
|
-
|
-
|
Superficie du nord
|
28.885.000
|
-
|
-
|
La répartition des surfaces par espèces dominantes
entre les années 1955 et 1984 se récapitule comme suit:
Tableau 3 : Surface occupée par espèce
forestière.
Principales
|
1955
|
1984
|
Différence en %
|
Espèces
|
Surface
|
%
|
Surface
|
%
|
|
Pin d'Alep
|
852.000
|
25,9
|
881.000
|
24
|
- 1,9
|
Chêne vert
|
700.000
|
21,3
|
108.000
|
2,9
|
-18
|
Chêne liège
|
425.000
|
12,9
|
229.000
|
6,2
|
- 6,2
|
Genévrier
|
290.000
|
8,9
|
18.000
|
0,5
|
- 8
|
Thuya
|
157.000
|
4,8
|
93.000
|
2,5
|
- 6,3
|
Chêne zeen afares
|
66.000
|
2,0
|
48.000
|
1,3
|
- 6,3
|
Cèdre
|
30.000
|
0,9
|
16.000
|
0,4
|
- 0,5
|
Pin maritime
|
12.000
|
0,3
|
32.000
|
0,9
|
+ 0,6
|
Eucalyptus
|
-
|
-
|
43.000
|
1,2
|
+ 1,2
|
Forêts mixtes
|
46.000
|
1,4
|
302.000
|
8,2
|
+ 6,8
|
Divers
|
-
|
-
|
24.000
|
0,6
|
+ 0,6
|
Total forêt
|
2.578.000
|
78,4
|
1.794.000
|
48,9
|
-29
|
Total maquis
|
711.000
|
21,6
|
1.876.000
|
48,9
|
-29
|
Total général
|
3.289.000
|
100
|
3.670.000
|
100
|
|
|