13-4. RESTAURATION ET PRESERVATION DES ECOSYSTEMES
FORESTIERS EXISTANTS.
Toutes les actions entreprises se résument à des
opérations sylvicoles ponctuelles imposées le plus souvent par
des besoins économiques ou politiques mais rarement écologiques
ou forestiers. Malgré leurs potentialités, exceptionnellement
connues, le forestier se refuse d'agir sur les formations
végétales par crainte de dégrader et de perturber dont la
cause se situe dans la méconnaissance de ces formations. La prudence
observée n'est plus de mise au regard du stade atteint par les
peuplements et les formations ligneuses, il suffit d'assurer une
objectivité technique et une logique écologique à
l'intervention proposée. LEUTREUCH-BELAROUSSI (1981) note: "
parfaitement conscient des très graves dégâts, aujourd'hui
trop bien connus, qui résultent d'une déforestation
exagérée et de coupes abusives, le personnel forestier est d'une
extrême réserve et pêche sans doute par excès de
prudence. La peur d'abimer la forêt et l'environnement le paralyse dans
ses interventions". A tel point que la forêt a été
délaissée à ses agressions et à son
évolution désordonnée. Toutes les formations injustement
abandonnées se trouvent actuellement dans un état de
sous-production qu'on est en mesure de se demander où a
été destiné l'investissement consenti par l'état
durant toutes ces années?
Les mérites écologiques et économiques
des espèces principales et secondaires: thuya, pin d'Alep, chêne
vert, chêne zeen, chêne liège, chêne kermès,
filaire, lentisque, arbousier, genévrier, alfa, viorne tin, diss,
cytise, olivier ne sont plus à venter ne serait ce qu'à leur
rôle écologique et économique à l'unique condition
de les associer dans la dynamique. Toutes les espèces qu'elles soient
principales ou secondaires comme nous l'avons démontré
précédemment peuvent contribuer efficacement à engendrer
une dynamique progressive dans toutes les formations
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
|
1996
|
|
|
végétales dégradées. Toutes les
formations végétales quelque soit le stade de dégradation
atteint offrent un potentiel de production de matière ligneuse
appréciable qu'il ne faut en aucun cas négliger mais valoriser
par des techniques adéquates. Les volumes de matière ligneuse
mobilisable et immédiatement exploitable dans presque toutes les
vieilles futaies et les formations très denses est remarquable dans la
région, pouvant facilement atteindre 2,5 à 4 mètres cube
dans un premier temps pour se stabiliser après régulation de
toutes les formations à 1 à 2 mètres cube par hectare sur
les 600.000 hectares. Le seul facteur limitant pour cette matière
ligneuse dont la mobilisation est indispensable pour assurer un avenir à
ces formations, est le faible diamètre du bois retiré qu'il
convient de valoriser. La technologie de transformation de la matière
ligneuse dans l'industrie du bois à atteint des perfections qui peuvent
prendre en charge toute matière ligneuse quelque soit son
diamètre. Cette opération est vital pour redynamiser
l'accroissement en volume des peuplements quelque soit leur état et
rentre dans le cadre de la proposition faite: préparation des formations
végétales à recevoir des actions permettant leur gestion
et leur évolution.
L'aire potentielle hypothétique devant être
occupée par des formations forestières naturelles est largement
plus importante que la surface réellement occupée, de ce fait la
restauration des reliques et des formations extrêmement
dégradés est une obligation incontournable car elle permet
rapidement d'étendre le patrimoine végétal sans consentir
des investissements importants. La conservation d'espèces ligneuses dont
l'impact sur la diversité floristique est certain fait partie de la
restauration des formations qui renferment ces espèces. Une approche
graduelle de la forêt para-climacique doit transiter par:
- une préservation de toutes les formations ayant pu
résister à toutes les pressions,
-une intervention sylvicole permettant d'éduquer tous les
peuplements et les formations,
-une introduction d'espèces secondaires dont le rôle
est indispensable pour enclencher le mécanisme d'évolution
-une préparation écologique et biologique du
biotope avant l'introduction d'essences principales.
Les formations basses auxquelles des paragraphes ont
été réservés dans ce travail peuvent et doivent
constituer un stade de démarrage d'une évolution vers des stades
en para-équilibre avec les conditions de milieu en utilisant
rationnellement les potentialités.
|