13-5. CONTRAINTES D'ORDRE ORGANISATIONNEL.
A l'orée du 21ème siècle notre
pays se débat encore dans des problèmes d'ordre organisationnel,
ainsi le secteur des forêts depuis 1965 a connu une multitude de
restructuration aussi incohérentes les unes que les autres. A chaque
remaniement ou changement de gouvernement le secteur chargé des
forêts est réorganisé car rattaché à un
nouveau département: l'agriculture, l'équipement, l'hydraulique,
secrétariat d'état, agence nationale, direction
générale.
En l'absence de toute politique forestière les
changements et les restructurations se font rapidement car au niveau du terrain
aucun plan à long terme ne peut être perturbé car il
n'existe pas. Les textes réglementaires devant régir le secteur
sont en totale inadéquation avec la réalité du terrain et
du milieu forestier qui est désertisé. L'objectif fixé par
toute la réglementation en vigueur est de transformer la forêt en
un " no mans land" et exclure toute la population riveraine par
incapacité de mettre au point un compromis technique permettant de
trouver le juste milieu. Après une trentaine d'années de
tergiversation?
Le secteur des forêts se trouve dans une situation
catastrophique où malgré tous les moyens financiers investis dans
ce secteur la perte annuelle de la superficie forestière est
impressionnante et dépasse les 50.000 hectares par an, l'un des plus
forts taux au monde.
La sauvegarde des formations forestières garantes de la
production agricole et de la disponibilité des ressources en eaux qui
font tout deux défaut dans notre pays repose sur la mise en place d'une
politique forestière avec un plan d'action à long terme. Cette
politique doit reposer sur:
- une redéfinition des surfaces à vocation
forestières et de les matérialiser,
- une identification des zones à protéger en
urgence car des formations sont menacées, - une carte d'occupation
des terrains forestiers, base indispensable à tout plan d'action,
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
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1996
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- un bilan critique de toutes les actions entreprises depuis plus
d'un quart de siècle, - une association entre les secteurs agricole,
hydraulique et forestier,
- une réinstallation du forestier dans son milieu,
- un perfectionnement des cadres chargés de la gestion
forestière en adéquation avec le terrain, - une
complémentarité entre secteur appartenant à une même
région naturelle,
- une mise en place d'une politique d'amélioration des
conditions de vie des populations riveraines.
Pour atteindre ces objectifs une organisation reposant sur les
massifs forestiers et les terrains à vocation forestière est plus
que nécessaire car le découpage administratif ne peut s'adapter
à un milieu naturel. Des régions naturelles dotées d'une
autonomie de décision seront chargées de la gestion et du
développement des zones forestières. Cette région sera
subdivisée en massifs hypothétiques car basés sur la
surface forestière théorique et sur des paramètres
écologiques.
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