13-2. DOIT-ON CONSERVER LES FORMATIONS BASSES?
Les formations végétales basses occupent plus de
40% de la surface forestière de la région, les 60% restants sont
dominés par des groupements végétaux
dégradés. L'importance des formations basses n'est plus à
souligner dans la région, tous les paramètres analysés
militent en faveur de l'accroissement de la surface occupée par la
broussaille, le matorral et le maquis au détriment de la forêt.
Les espèces qui contribuent, à un taux assez élevé,
à la composition de ces formations sont caractéristiques des
formations basses. Grâce à leur faculté de rejeter, de se
régénérer facilement par semis, de résister aux
agressions jouent un rôle remarquable dans la composition et la structure
de la végétation ligneuse. Les espèces qualifiées
de secondaires agissent sur la stabilité de pratiquement toutes les
formations, elles ne peuvent être remplacées dans l'état
actuel des conditions par des espèces pouvant atteindre le stade
arborescent.
Les conditions édaphiques, climatiques et les pressions
humaines et animales qui agissent sur les formations forestières sont
souvent défavorables à un développement et une
évolution optimale et imposent de ce fait une structure et une
physionomie particulière à la végétation ligneuse.
Cet aspect physionomico-structural de la végétation est la
résultante d'une interaction d'une multitude de facteurs et de
paramètres tant naturels qu'artificiels difficilement maîtrisables
et modulables. L'équilibre entre le comportement des espèces dont
l'impact sur la composition des formations végétales ligneuses et
les conditions du milieu et de l'environnement est presque parfait. Les
espèces végétales semblent s'accommoder aux diverses
agressions et pressions, elles se dégradent puis puisent dans leur
réserve et se régénèrent dés que
l'intensité des pressions diminue. Ce cycle remarquable justifie la
dynamique physionomique que présentent les différentes formations
basses, c'est un stade et un passage indispensable par où transitent
toutes les formations dans leur dynamisme naturel ou imposé par les
facteurs dégradants.
Les espèces principales ou secondaires qui
présentent la plus haute résistance aux facteurs
dégradants n'offrent que des hauteurs peu élevées ne
permettant d'avoir que des matorrals et des maquis. L'impression qui domine
lorsque l'on parcourt les monts de Tlemcen et les monts de
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
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1996
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Dhaya est que toutes les formations végétales
sont hétérogènes avec cependant une dominance nette des
strates arbustive et buissonnante. Les espèces caractéristiques
de ces formations basses sont remarquables par leur taux de présence et
de fréquence qui agissent directement sur le taux de recouvrement donc
sur la physionomie. Elles façonnent de ce fait les types de
végétation et en caractérise les particularités
floristiques et structurales.
La multiplicité des mixtums végétaux et
l'absence d'éléments d'analyse et de synthèse climatique,
d'appréciation des agressions que subi la végétation et
l'évolution des surfaces ne permettent pas de situer exactement la
valeur floristique de ces formations basses dans la dynamique globale des
groupements végétaux. Ce qui est sur par contre c'est que ces
formations constituent l'ossature de toute évolution face aux
dégradations. Le plus souvent on se trouve en présence de
formations végétales au sein desquelles une concurrence
remarquable entre plusieurs espèces est présente à tel
point qu'il est difficile d'identifier des groupements. Suivant les
caractéristiques du sol, du climat, de l'action négative des
activités humaines et la lutte entre les espèces pour la
colonisation de l'espace on abouti à une végétation
résultant de la juxtaposition d'une mosaïque de petits groupements
forestiers où dominent des espèces selon les conditions
locales.
Les principales essences dont la dominance est constante dans ces
formations basses peuvent être classées comme suit:
Quercus rotondifolia, Quercus coccifera, Juniperus
oxycedrus, Tetraclinis articulata, Pistacia lentiscus et Phillyrea angustifolia
auxquelles sont subordonnées d'autres espèces
buissonnantes.
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