Introduction
Les transformations industrielles qui bouleversent le monde
depuis plus de deux décennies, ont commencé avec la mise en place
des nouvelles technologies, c'est-à-dire d'un type de machine qui
appelait à un changement complet des modes de production. Dans le plein
sens du mot nous vivons une « mutation industrielle » qui
implique progressivement une nouvelle culture.
En effet, la révolution industrielle a permis un
démarrage sans précédent de la croissance
économique. Or cette révolution industrielle avant même
d'être celle des machines fut d'abord une modification des façons
de travailler, de l'organisation du travail c'est-à-dire de la
répartition du travail entre les travailleurs (répartition
technique liée aux machines, répartition sociale liée
à l'existence ou non d'une hiérarchie).
C'est dans ce contexte que la division du travail s'est
développée. La notion d'appareil productif ne se limite pas
à sa dimension économique et technique (progrès technique,
innovations, investissements, profits...), il faut aussi tenir compte de la
dimension sociale de l'entreprise. Toute forme d'organisation du travail
présente aujourd'hui quatre objectifs:
· Produire le plus possible.
· Dans les délais les plus courts.
· Avec le moins d'efforts.
· En tenant compte de la qualité.
Ainsi la normalisation et la rationalisation s'étendent
aujourd'hui à tous les domaines, les délais sont devenus des
critères de compétitivité, le travail
répétitif est plus que jamais la règle.
Et si l'on considère le modèle
TAYLORIEN parmi l'une des phases de l'organisation du travail
qui étaient bien adaptées à l'esprit et aux conditions de
leur époque, certains de ses principes demeurent valables et il est
indispensable de bien les connaître avant d'entreprendre toute action
d'organisation.
Les questions qui se posent dans ce cadre : Est ce que le
Taylorisme est mort? Ou est ce qu'il est devenu tout
simplement plus intelligent que ces principes sont plus ou moins à
l'origine des gains de productivité et donc de la croissance ? Est-ce
que la normalisation industrielle est considérée
comme un outil du Taylorisme et un impératif
également de croissance pour les entreprises?
Pour répondre à ces questions, nous allons
aborder ce thème en deux parties. Dans un premier temps, on va
présenter le contexte de l'émergence du taylorisme qui a
accompagné la transition de la révolution industrielle à
la normalisation industrielle. En suite, dans un deuxième chapitre, nous
allons définir les principes du taylorisme et en présenter les
différentes applications.
Dans la deuxième partie, on va présenter les
différentes difficultés rencontrées par l'application du
taylorisme, ses limites, ses crises et son irréalisme ; en se
posant la question Taylor est-il mort ? Le dernier chapitre tentera de
nous éclairer sur la renaissance du taylorisme à travers la
normalisation industrielle moderne, notamment dans les domaines de services.
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