II.2.3. Propriétés physiques
- Volatilité (Roux et Catier, 2007). -
Solubilité (Roquebert, 2002).
- Pouvoir rotatoire (Mebarki, 2010).
II.2.4. Activités biologiques des huiles
essentielles
Les HE's par leurs propriétés nombreuses et
variées sont utilisées dans différents secteurs : en
parfumerie, en cosmétologie, en conserverie et dans les industries
pharmaceutiques (Dorman et Deans, 2000 ; Lahlou,2004 ; Prabuseenivasan
et al, 2006 ; Rota et al,2008)
II.2.4.1. Industrie alimentaire
Les plantes aromatiques, les épices et leurs HE's sont
utilisées depuis des siècles dans la préparation
alimentaire non seulement pour la flaveur qu'elles apportent, mais aussi comme
conservateurs, pour empêcher le développement des contaminants
alimentaires. (Mebarki, 2010).
Plusieurs travaux ont montré que les HE's de
genévrier, de cannelle, de romarin, de clou de girofle et d'autres
plantes aromatiques ont un effet inhibiteur sur la croissance et la
toxinogenése de plusieurs bactéries et champignons responsables
de toxi-infections alimentaires.(Valero et Francés, 2006 ;
Mebarki, 2010).
II.2.4.2.Désinfection des locaux
Grâce à leur pouvoir antiseptique des HE's
peuvent permettre d'assainir l'air ambiant ou du système de ventilation,
notamment dans le milieu hospitalier, entrainant un effet
bénéfique au niveau de la qualité de l'air et limitant
aussi la propagation des germes microbiens. (Billerbeck,
2007).
II.2.4.1.3. Activité
pharmaco-thérapeutique
Depuis longtemps, les HE's sont utilisées en
thérapeutique, leurs applications sont vastes. Elles requièrent
de bonnes connaissances de ces substances et le bon fonctionnement du corps
humain car si leur pouvoir antiseptique est indiscutable, leur toxicité
l'est aussi (Moreno-Rodriguez et al, 2006). L'usage
des HE's en médecine ne fut jamais abandonné malgré la
découverte des processus de synthèse organique et la naissance de
l'industrie pharmaceutique. Elles sont considérées comme un
véritable réservoir de molécules de base qui sont
irremplaçables (Ouraini et al, 2007).
De nombreuses HE's se trouvent dans différentes
préparationspharmaceutiques : sirop, gouttes, gélules, elles
rentrent aussi dans la préparation d'infusion telle que : la verveine,
thym, menthe et autres (Prabuseenivasan et al, 2006 ;
Domaracky et al, 2007).
II.2.4.1.3.1.Activité antimicrobienne des huiles
essentielles
En phytothérapie les HE's sont utilisées contre
les maladies infectieuses d'origine bactérienne, comme les
bactéries endocanalaires ou la microflore vaginale, ou d'origine
fongique comme les dermatophytes, les moisissures allergisantes ou les
champignons opportunistes (Billerbeck, 2002). Elles
représentent aussi des propriétés cytotoxiques qui les
rapprochent donc des antiseptiques et désinfectants entant qu'agents
antimicrobiens à large spectre (Billerbeck, 2007).
Cette activité antimicrobienne est principalement en fonction de leur
composition chimique, et en particulier de leurs composés volatils
majeurs (Mebarki, 2010).
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Activité liée à la composition
chimique (notion de chemotype)
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Une même plante aromatique présentera une
composition différente en HE's, suivant les parties utilisées, la
période de cueillette, la localisation géographique et même
suivant le protocole d'extraction ou le mode d'utilisation (Iserin,
2001). C'est la notion de chemotype qui présente de grandes
variabilités, quantitatives et qualitatives et qui explique les
divergences des résultats rapportés pour une plante donnée
(Garreta,2007).
Le principal facteur modulant le spectre d'activité des
HE's est le type et la structure moléculaire des composants actifs
présents dans les HE's ; ainsi in vitroon observe une
activité antimicrobienne plus élevée des terpènes
oxygénés en comparaison aux terpènes à
hydrocarbures.(Dorman et Deans, 2000). La structure
moléculaire semble présenter un rôle aussi important que le
degré d'oxydationde la molécule de terpène : la
caractéristique lipophile du squelette hydrocarboné ainsi que la
propriété hydrophile des groupes fonctionnels sont
déterminantes vis-à-vis de l'activité antimicrobienne des
terpénoides (Dorman et Deans; 2000). Sur cette base
l'ordre de l'activité antimicrobienne de ces composés est le
suivant : (Ouraini et al, 2007 ; Bekhechi et al,
2008).
Phénols >Alcools > Aldéhyde >
Cétones > Oxydes > Hydrocarbure > Esters.
Le pouvoir antimicrobien des HE's est probablement en rapport
avec leur fort contenu phénolique, (Sokmen et al,
2007), mais les phénols ne sont pas les seuls responsables
de
l'intégralité de l'activité, la
totalité de la composition chimique devant être prise en compte
(Cosentino et al 1999). Lahlou (2004) a montré
que les activités antimicrobiennes, antivirales, insecticides,
larvicides des extraits totaux des HE's sont supérieures à celle
des composés majoritaires testés séparément.Ces
données ont été confirmées par Rota et
al (2008) dans une étude in vitro sur les
microbes pathogènes isolés des aliments.
Un autre paramètre important déterminant
l'activité antimicrobienne des HE's est le type de microorganismes
ciblés, c'est ce qu'on appelle le spectre d'activité. En
général les différents microbes n'ont pas une
sensibilité similaire vis-à-vis des HE's. (Mebarki,
2010).Car une HE peut être biocide vis-à-vis de certaines
souches et biostatique en vers d'autre ou n'avoir aucun effet (Lahlou,
2004). Donc il est important de mentionner la dénomination
complète: le Gram des microorganismes ainsi que l'espèce
botanique et le chemotype des HE's. (Mebarki, 2010).
Il n'y a pas de règles majeures déterminant le
spectre d'activité :
- Marzouk et al (2006) ont
trouvé que les bactéries à Grampositif serait plus
résistantes aux HE's que les bactéries à Gram
négatif ;
- D'autres travaux rapportent que les bactéries à
Gramnégatif apparaissent plus résistantes que celles à
Grampositif vis-à-vis des HE's (Sokmen et al, 2004 ;
Cosentino et al, 1999).
Ces affirmations n'ont cependant pas été
confirmées par d'autres travaux. La susceptibilité des
bactéries serait en effet indépendante du Gram (Bekhechi
et al 2008 ; Sokmen et al, 2004) ou dépend
des HE's utilisées (Prabuseenivasan et al, 2006).
Ceci souligne encore l'importance de la notion de chemotype.
Les HE's attirent actuellement beaucoup d'attentions parce
qu'elles ont montré une activité contre les pathogènes
résistants aux antibiotiques tels que :
- Meticillin - resistant (S.aureus)
- Vancomycin-resistant (Enterococcuspneumoniae)
- Itraconazole-resistant( Candidat.sp) (
Shigeharu et al, 2006 )
Mode d'action antimicrobien
Du fait de la variabilité des teneurs et des profils
des composants des HE's, il est probable que leur activité
antimicrobienne n'est pas attribuable à un mécanisme unique, mais
à différentes cibles d'action au niveau cellulaire
(Carson et al, 2002). De façon
générale il a été observé une
diversité d'actions toxiques des HE's :
-La perturbation de la membrane cytoplasmique,
-La perturbation de la force motrice des protons,
-La fuite d'électrons
-La coagulation du contenu protéique des cellules
&etc. (Dorman et Deans, 2000 ; Oussala et al, 2006 ;
Bekhechi, 2008).
Cox et al (2000) ont rapporté
que l'activité antifongique des HE's est due à une augmentation
de la perméabilité de la membrane plasmique suivie de sa rupture
entrainant une fuite du contenu cytoplasmique et donc la mort de la cellule.
Les composés terpéniques des HE's et plus
précisément leurs groupements fonctionnel tels que les
phénols et les aldéhydes réagissent avec les enzymes
membranaires et dégradent la membrane plasmique de la levure
(Glodani et Kaloastran , 2006).
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