I. Substances antimicrobiennes d'origine
végétale
Toutes les substances antimicrobiennes dérivent du
métabolisme secondaire. Le métabolisme secondaire dérive
du métabolisme primaire et fournit des métabolites à
faibles quantités, mais dont l'application dans différents
domaines, en particulier à intérêt pharmaceutique et
cosmétique, voir nutritionnel, sont de la plus grande importance
(Harbone, 1998). Les composés phénoliques, les
alcaloïdes ainsi que les huiles essentielles font partis du groupe de
métabolites secondaires (Haddouchi et Benmansour,
2008).
II.1. Les composés phénoliques
(polyphénols)
Les polyphénols sont des groupes de molécules de
structures variées (TableauN°I) (Richter, 1993).
L'élément structural fondamental qui les caractérise est
la présence d'au moins un noyau benzoïque auquel est directement
lié un groupe hydroxyle, libre ou engagé dans une autre fonction
: éther, ester, hétéroside (Bruneton, 1999).
Les composés phénoliques sont synthétisés
à partir de métabolites primaires via deux voies : la voie de
l'acide shikimique et la voie des poly-acétates (Bravo, 1998 ;
Lugasi et al, 2003). Les phénols furent les premiers
agents antiseptiques et désinfectants largement utilisés
(Lansing et al, 2003).
II.1. 1. Classification des composés
phénoliques
Les composés phénoliques sont classés en
plusieurs groupes principaux qui se distinguent par le nombre d'atomes de
Carbone constitutifs et la structure du squelette de base (Robard et
al, 1999 ; Michalak, 2006) (ANNEXE 1).
II.1.2. Principaux composés phénoliques
à pouvoir antimicrobien
De nombreuses études in vitro menées
sur les composés phénoliques les ont confirmés comme
agents antimicrobienscontre un grand nombre de microorganismes
pathogènes, avec des spectres d'activités variables
(Scalbert, 1999). En effet certains quinones présentent
un effet bactériostatique sur les bactéries à Gram positif
mais pas vis à vis des bactéries à Gram négatif
(Riffel et al, 2002). Les acides-phénols ont
des propriétés antiseptiques urinaires, antifongiques et
antibactériennes (Bruneton, 1999).
Des récentes études ont montré que les
coumarines exercent plusieurs activités antimicrobiennes
(Benidicte et Hooper, 1998) : inhibitions de la croissance de
Saccaromyces cerevisiae et de la germination des spores
d~Aspergillus niger. Pour l'activité antibactérienne on
note qu'ils sont plus efficaces contre les Gram positifs (Benkiki,
2006).
Les flavonoïdes avec leur différentes classes dont
les plus importantes sont : les flavones, flavonols, flavonones, flavonones
3-oles, flavanes-3,4 dioles, et les anthocyanidines. (Marfak, 2003)
ont un grand potentiel antibactérien (Alan et Miller,
1996) :
- en se complexant avec des composants des
parois avec inhibition de la croissance microbienne (Rojas et
al,1992 ; Perret et al,1995) ;
- en perturbant leurs métabolismes
énergétiques (Jones et al, 1994).
D'autre part, les tanins sont largement connus par
leurs propriétés inhibitrices des microorganismes et des enzymes
grâce à leur pouvoir à former des complexes stablesavec les
protéines et en les précipitant (Nguz et al, 1996). Ils
exercent une activité antibactérienne par interaction avec la
membrane cellulaire qui induit un changement morphologique de la
bactérie, en inhibant l'activité des protéases, des
protéines de transport et des adhésines (Cowan, 1999). Des effets
inhibiteurs de la réplication des virus ont été
également décritsin vitro (Bruneton, 1999 ; Charpentier
et al, 2008).
Tableau N°I : Structure de quelques
composés phénoliques :
Classes
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Structures
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Références
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Quinones
|
Quinone
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(Bruneton, 2009)
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Acides phénoliques
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Acide gallique
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(Bruneton, 1999)
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les coumarines
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Coumarine
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(Cowan, 1999)
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les flavonoïdes
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Flavonoïde
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(Ghedira, 2005)
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Les Tannins
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Tannin condensé Tannin hydrolysable
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(Cowan, 1999)
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