Partie Bibliographique
Chapitre I:
Généralités
« L'histoire des plantes aromatiques et de leur
utilisation en médecine se perd dans la nuit des temps etse trouve
étroitement liée à chaque civilisation
»
JEAN VALNET(2007)
I. Les plantes médicinales
I.1. Etudes des plantes médicinales
La connaissance rationnelle des plantes médicinales
date de l'Antiquité. C'est Hippocrate qui différencia l'usage
interne et l'usage externe et qui définit la notion de dose qui permet
de distinguer l'effet thérapeutique de l'effet toxique
(Colette-Keller, 2004). Au cours des dernières
décennies, les recherches scientifiques les plus modernes n'ont fait que
confirmer le bien-fondé des vertus thérapeutiques de la plupart
des plantes médicinales utilisées (Carillon, 2000).
Ce savoir traditionnel ancestral se transmet de
génération en génération est devenu aujourd'hui une
mine d'informations extrêmement précieuses pour les chercheurs
d'industrie pharmaceutique (Fouché et al,
2000).
Aujourd'hui la pharmacologie s'oriente de plus en plus vers
des traitements à base de plantes, car l'efficacité de la
synthèse chimique a largement atteint ses limites et n'arrive plus
à être créative. L'exemple de l'antibiorésistance
microbienne, à l'origine de la recrudescence des maladies nosocomiales
se passe de tout commentaire (Iserin, 2001).
I.2. Intérêt de l'étude des plantes
médicinales
La plupart des espèces végétales
contiennent des substances qui peuvent agir, à un niveau ou un autre,
sur l'organisme humain et animal. On les utilise aussi bien en médecine
classique qu'en phytothérapie. Elles présentent en effet des
avantages dont les médicaments sont souvent dépourvus
(Iserin, 2001). La raison fondamentale est que lesprincipes
actifs végétaux proviennent de processus biotiques
répandus dans tout le monde vivant, alors que l'essentiel des
médicaments de synthèse sont des xénobiotiques aux effets
secondaires très mal maitrisés (Bruneton,
2009).
Les plantes médicinales sont donc importantes pour la
recherche pharmaceutique et l'élaboration des médicaments,
directement comme agents thérapeutiques, mais aussi comme matière
première pour la synthèse des médicaments ou comme model
pour les composés pharmaceutiquement actifs (Decaux, 2002).
La tubocurarine, le relaxant musculaire le plus
puissant dérive du curare
(Chondroendrontomentosum). La morphine,alcaloïde
caractéristique des papavers (papaver somniferum) est
l'analgésique le plus puissant, utilisé dans la chirurgie lourde
et la thérapie anticancéreuse (Iserin, 2001 ; Bruneton
2009). Il est difficile d'imaginer le monde sans la quinine
(dérivée du genre Cinchona) qui est un alcaloïde
anti malarique, sans la digoxine (du genre Digitalis) qui est
cardiotonique, ou encore l'éphédrine (du genre
Ephédra) que l'on retrouve dans de nombreuses prescriptions
contre le rhume :stimule l'automatisme cardiaque, elle est bronchodilatatrice
et stimulante du centre respiratoire bulbaire. (Iserin,2001 ; Bruneton,
2009).
Les plantes aromatiques constituent une catégorie
à part, par le fait qu'elles élaborent des substances volatiles,
odorantes, caractéristiques appelées huiles
essentielles. (Iserin ,2001). Ces plantes,connus
depuis l'antiquité, sont généralement utilisées en
médecinetraditionnellecomme agents antibactériens et
antifongiques. Ces propriétés antifongiques ont été
confirmées par de nombreux travaux sur les souches de levures,
dermatophytes et Aspergillus (Pinto et al. 2003 ;
Salgueiro et al. 2003), et présentent un potentiel
thérapeutique, principalement dans les maladies fongiques impliquant les
muqueuses, la peau et autres infections des voies respiratoires. Certaines
espèces de Juniperus, sont aussi utilisées en
médecine populaire comme antiseptiques (Newall et al.
1996). Juniperus communis est traditionnellement
utilisée pour le traitement des infections urinaires, Juniperus
oxycedrus est utilisée comme un remède pour les infections
dermatologiques (Cosentinoet al, 2003) et
Juniperus phoenicea est considérée comme antimicrobien
et antioxydant (Bouzouita et al, 2008 ; Hayouni et
al, 2007).
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