Introduction
Introduction:
Depuis l'antiquité, et certainement bien avant, les
plantes ont servi de pharmacothèque naturelle et pragmatique pour
l'Homme. Personne ne cherchait à savoir pourquoi ou comment elles
agissent, mais c'était un fait incontesté et qui paraissait
magique. En effet il est étonnant qu'une feuille, une fleur ou une
racine puisse guérir ou tout au moins soulager un état
pathologique ou des troubles organiques (Schauenberg et Ferdinand,
2006).
Après quelques siècles de domination de la
synthèse chimique, la pharmacologie, mais aussi la nutrition et
l'agroalimentaire redécouvrent les vertus des plantes dites
médicinales, ce qui est le cas de toutes les plantes. Elles sont de plus
en plus considérées comme source de matières
premières essentielles pour la découverte de nouvelles
molécules nécessaires à la mise au point de futurs
médicaments (Maurice, 1997).Mais leurs usages
traditionnels n'ont jamais disparus, bien au contraire. Selon l'Organisation
Mondiale de la Santé (OMS), en 2008, 80 % de la population mondiale
repose sur la médecine traditionnelle pour leurs soins primaires
(Pierangeli et al, 2009).
Dans la lutte perpétuelle contre les infections
microbiennes, les antibiotiques, toutes catégories confondues, ont
été considérés comme l'arme absolue. Mais le
phénomène de transfert de l'antibiorésistance à
travers les différents genres et espèces et les effets
secondaires des médicaments de synthèse, sous-estimés
(parfois volontairement !) ont remis d'actualité la phytofilière
(Service, 1995. Mukherjee et al, 2002 ;
Mazari et al, 2010 ; Cavaleiro et al,
2006).
Dans le bagage chimique des plantes, les huiles essentielles,
les alcaloïdes et autres composés phénoliques,
représentent des molécules de fortes valeurs, utilisées
dans les industries pharmaceutiques, cosmétiques et agroalimentaires.
Les activités antibactériennes de ces produits ont
été rapportées dans de très nombreux travaux
(Bouzouita et al, 2008).
Juniperus phoenicea, « Ara'ar »
(Cupressaceae) est un arbuste indigène sur les terres du Nord riverains
de la méditerranée (Bonnier et Douin, 1990 ; Derwich et
al, 2011). Cette espèce est considérée
comme une importante plante médicinale, largement utilisée dans
la médecine traditionnelle de nombreux pays. (Dawidar et
al, 1991 ; Adams et al, 1996). Elle est
utilisée à l'état vapeur pour la bronchite et le
contrôle de l'arthrite. Son huile est irritante pour les microbes
(Derwich et al, 2010a). Ses feuilles sont
utilisées pour traiter les diarrhées, les rhumatismes et le
diabète (Bellakhder, 1997 ; Allali et al, 2008).
Le mélange de feuilles
et de baies de cette plante est utilisé comme agent
hypoglycémiant (Amer et al, 1994). Les fruits
séchés et réduits en poudre peuvent guérir les
ulcérations de la peau et les abcès (Akrout, 1999).
En Algérie elle est surtout reconnue pour son activité
anti-diarrhéique (Dob et al, 2008 ; Mazari et
al, 2010) .
Dans cette optique nous nous proposons de tester
l'activité antimicrobienne de deux types d'extraits majeurs de cette
plantes :
- l'extrait total des huiles essentielles ; - l'extrait
phénolique total.
Pour la mise en évidence de cette activité nous
avons retenu diverses espèces bactériennes et fongiques, avec une
attention particulière sur les germes courants des toxiinfections
alimentaires : E. coli et S. Aureus.
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