II. Le test du modèle dans les districts de
santé
L'objectif était de vérifier si le modèle
d'accréditation conçu était en adéquation et
applicable sur le terrain et si dans une certaine mesure son application
rencontrait l'adhésion des acteurs du terrain.
Le modèle a été
délibérément testé dans plusieurs situations
possibles qui représentent le reflet global des différentes
situations qu'on peut rencontrer dans le pays (cf. tableau n° 6 et annexe
n° 11). Malgré cela, aucun problème particulier n'a
été relevé relativement aux différentes situations
lors de l'application. Et même par rapport a un terrain comme celui du
district de Boundiali qui est touché par la crise, l'application a
été possible. Par ailleurs, on note que toutes les
procédures ont être déroulées du début a la
fin. Ces observations suggèrent dans une certaine mesure que le
modèle est pertinent et consistant.
Par rapport aux résultats de la mise en oeuvre qui
s'est soldée par la qualification des districts ayant servi de terrain
de test, il est difficile de tirer des conclusions indiscutables. Car pour
certains districts, notamment Abidjan nord, Abidjan sud 3 et Bassam, la
synthèse et la qualification ont été faites sans les
résultats de quelques ESPC dont les résultats n'ont pas pu
être collectés a temps. Notons quand même que dans le
processus d'accréditation, les
procédures prévoient de prendre en compte la
totalité des établissements sanitaires (ESPC et hôpitaux)
du district. Pour Abidjan nord et sud 3 en particulier la participation des
ESPC a été faible soit respectivement 30% et 46%. Pour Bassam, la
participation était de 90%.
Cette observation n'entache en rien la consistance du
modèle car l'objectif principal du test n'était la qualification
en elle même. Il s'agissait d'apprécier l'applicabilité ou
l'opérationnalité d'un modèle à partir des
critères, des supports et des procédures qui le composent. Vu
donc sous ce rapport, les résultats finaux des districts importent
peu.
Que nous suggèrent néanmoins ces
résultats ? On constate que pour avoir une chance d'être
opérationnel ou performant, il ne faut pas être trop
pénalisé pour les critères de O1 à O6 qui sont
essentiellement des critères de ressources du district. D'autre part, la
taille du district dont sa population (O1), sa superficie et le nombre
d'établissements (O6), en particulier les ESPC, sont le reflet semble
beaucoup influencer le niveau de qualification des districts. Si nous prenons
l'exemple des districts d'Agnibilékro et de Bassam qui sont
respectivement qualifiés << district performant >> et
<< district opérationnel >>, les bons résultats au
niveau de ces critères ont fait la différence. A ces deux
critères, on peut aussi associer le critère O4 se rapportant au
<< nombre complet de personnel >> du district. Les quatre autres
districts qui ont été qualifiés << district non
opérationnel >> ont été principalement
pénalisés à cause des mauvais résultats acquis pour
ces trois critères (O1, O4 et O6). Ce constat corrobore les
thèses de certains auteurs qui stipulent que la taille et l'insuffisance
des ressources influencent négativement la performance des districts de
santé (Wilkin & al. 2003, Shaikh & Rabbani 2004, Omoleke 2005).
D'autre part on constate que, l'appui d'un projet de coopération semble
être important la réalisation de bons scores d'exécution du
PMA atteignant le seuil de performance (O8, O9, O10). Cela semble être le
cas pour le district d'Agnibilékro qui a réalisé des
scores de performance pour O8, O9 et O10 (Tableau n° 7) et même pour
le district d'Abengourou déclaré << non opérationnel
>> mais qui a un score de performance de O8. Ces deux districts
continuent de bénéficier de l'appui du << Projet
santé ivoiro belge >> qui ne s'est pas retiré malgré
la crise sociopolitique.
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