1.1.4. Techniques culturales
a) Préparation du sol
Le manioc est cultivé sur buttes, sur billons ou en
terrain plat labouré. Le choix du billonnage ou de la plantation sur
terrain plat est fonction de la nature du sol. Un sol lourd exigera des billons
tandis qu'un sol sableux une plantation à plat. Un labour ne
s'accompagnera pas forcément d'une augmentation de production
(RAFFAILLAC, 1985).
b) Matériel de plantation et mise en place
culturale
Les critères de choix des boutures sont essentiellement
la qualité (les dimensions : Longueur, diamètre et l'âge
physiologique) et leur état sanitaire.Des considérations
pratiques et économiques conduisent à choisir des boutures de 20
à 25 cm de longueur, portant aux moins cinq à six noeuds,
épaisses et prélevées sur les parties moyennes
suffisamment lignifiées des plantes mères saines. Il convient
donc d'éviter les parties les plus basses lorsque celles-ci sont
très âgées (SILVESTRE et ARRAUDEAU, 1983).
Pour la position oblique, il est préférable
d'enfoncer la bouture à moitié ou les 2/3 dans le sol. Il est
recommandé de ne placer qu'une seule bouture par emplacement.A
l'optimum, la densité de plantation se situe entre 10 000 et 20 000
plants à l'hectare soit des écartements entre plants passant de 1
m x 1 m à 0,5 m x 0,5 m(YANINEK et HERREN, 1989).
c) Récolte et rendement culturale
Selon POUZET (1988), la récolte commence par la coupe,
le plus souvent manuelle des tiges d'où l'on tirera les boutures pour la
prochaine plantation. Les plants sont ensuite arrachés avec des
arracheuses mécaniques ou à la main. Le rendement par
hectare était de 5 à 20
tonnes ; mais avec une bonne combinaison des systèmes de
production et des variétés améliorées, on peut
passer à un rendement de 70 à
100 tonnes par hectare en quelques années (ASIEDU
J.J ; 1991).
1.1.5. Toxicité du manioc et voies de
détoxication
Le Manioc amer (Manihot Esculenta),
est appelé ainsi car il renferme une grande proportion de manihotoxine,
acide cyanhydrique (HCN) qui le rend toxique. C'est la variété la
plus cultivée notamment en Afrique car son rendement est plus
élevé, et il est plus résistant aux maladies (RUKIYA R.,
1988).
La toxicité du manioc amer ne peut s'atténuer
même après cuisson ; cela provoque des douleurs abdominales, des
vomissements avec sueurs froides, des évanouissements et la mort.
Même cuit, le manioc amer qui devrait perdre son amertume, ne doit pas
être consommé.
Pour le rendre consommable, il faut faire disparaître sa
toxicité en traitant la racine par rouissage dans de l'eau durant
plusieurs nuits, puis séchée. On le retire alors de l'eau pour le
décortiquer, le laver dans plusieurs eaux et l'écraser au pilon.
Une autre méthode consiste à râper le manioc puis à
le sécher ou le faire fermenter.
Le rouissage est la fermentation de la racine dans l'eau
pendant deux à trois jours (détoxification). Selon les pays, il
existe différentes préparations et différentes
appellations dont voici quelques exemples :
· Préparation du gari : les
tubercules lavés et épluchés, sont râpés
à la main pour obtenir une pulpe fine. Celle-ci est introduite dans des
sacs de chanvre grossier que l'on ferme Ces sacs sont pressés entre des
planches ou des pierres pour éliminer l'excès d'eau et on les
laisse reposer pendant trois ou quatre jours pour produire une fermentation
(pendant les deux premiers jours de fermentation, on remarque une odeur d'acide
cyanhydrique, qui disparaît ensuite). La masse de pâte
fermentée est concassée, tamisée grossièrement,
mise à sécher. La semoule ainsi obtenue peut être ensuite
frite dans un peu d'huile.
· Le terme de foufou s'applique à
divers produits en Afrique occidentale; en général c'est un
aliment pilé ou bouilli pour former une pâte épaisse
(foufou à base de manioc bouilli, taro, igname, plantains). Le foufou
nigérian est particulier puisqu'il s'agit de manioc fermenté non
séché, auquel on ajoute de l'eau froide et que l'on fait cuire
jusqu'à formation d'une pâte épaisse.
· Le bâton de manioc, autrement
appelé chikwangue, est constitué par la
pâte cuite enroulée dans une feuille de manioc, etc.(AUFRET,
1997 ; FAO, 2007 et PICARD, 1989).
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