VII-2 -Les facteurs explicatifs au plan local
A--Au Plan macroéconomique locale
La croissance économique a chuté à : -1,6%
en 2002 alors qu`elle était
passée de -2,3% en 2000 à +0.1% en 2001. La
persistance de la crise a encore fait chuter l`économie à : -1,
7% en 2003. Pourtant, l`esquisse du cadrage macroéconomique
prévoyait avant le déclenchement de la guerre en 2002, une
croissance annuelle moyenne de +5% sur la
période 2002-2005. Et cette tendance de
dépérissement des recettes de l`état continue
jusqu'à nos jours en 2010. Le secteur économique est
sinistré mettant en danger l`emploi, favorisant le
chômage et la fermeture de nombreuses entreprises citoyennes. Le cadre
macroéconomique actuel se prête donc à l`émergence
et à la pérennisation de l`économie souterraine dont la
contrebande, la corruption généralisée, le racket, les
dessous de table, la fraude sont les ferments.
B- Au niveau des finances publiques, sur les
ressources
Au niveau intérieur, le premier impact est la perte
sèche des recettes historiquement collectées dans la zone CNO.
Cette perte est consécutive à la fermeture des postes douaniers
et bureaux de collectes d`impôts dans ces zones. Le préjudice subi
par le trésor public est estimé à plus de 240 milliards.
Dans le même temps, la persistance de la crise et ses effets
dévastateurs a obligé l`Etat à prendre un ensemble de
mesures dont le coût direct supporté par la Direction
Générale des Impôts est estimé à 800
milliards. Les fuites de café et de cacao vers les pays limitrophes ont
occasionné des pertes de l`ordre de 240 milliards à la Douane. Au
total, l`estimation préliminaire du manque à gagner pour
l`Etat s`élève à plus de 1280 milliards
de FCFA, auxquels il faut ajouter près de 1000 milliards de FCFA des
Bailleurs de Fonds qui ne viendront pas du fait de la crise. Soit une perte de
ressources de 2280 milliards de FCFA. Sur les dépenses. Apparition de
nouvelles charges liées à la sortie de crise. Le cumul des
dépenses de sortie de crise s`élève à fin
décembre 2009 à 665,1 milliards. Ces ressources consacrées
aux opérations de sortie de crise ont créé, dans un
contexte de contraction des recettes, de vives tensions de trésorerie
dont une des conséquences est l`accumulation d`arriérés de
paiement. Ainsi, les arriérés sur la dette intérieure
culminent à plus de 500 milliards de FCFA en 2004 et 2005 tandis que les
restes à payer du Trésor (dettes fournisseurs) se montent
à plus de 400 milliards en 2004 et 2006. Outre, ces nouvelles
dépenses, l`Etat a pris à sa charge le règlement de la
totalité des consommations d`eau et d`électricité de la
zone CNO de septembre 2002 à décembre 2006, pour un montant de 40
milliards. De mOme, l`Etat doit rembourser à la BCEAO 50 milliards
emportés des agences de Bouaké, Korhogo et Man lors des casses.
Le total des pertes enregistrées sur les 7 ans au niveau des finances
publiques se chiffre à plus de 3 035,1 milliards de FCFA. Toutes ces
conséquences ont des incidences négatives sur le mode de vie des
populations de côte d`ivoire en général et celles du
district d`Abidjan en particulier. Les individus sinistrés survivent
grâce à la débrouillardise, à l`économie
souterraine et informelle. Economie qui échappe aux contrôles, aux
réglementations et au code des douanes en vigueur dans l`état,
lui-même englué dans des problèmes interminables de
règlement d`une crise qui s`étend dans la durée.
Les problèmes du bien-être social sont mis en
retrait des priorités de l`état. La priorité actuelle de
l`état concerne la sortie de crise. Au plan structurel, la crise
déclenchée en septembre 2002 a touché tous les secteurs
d`activités économiques. Au niveau du secteur primaire :
Détournement d`une partie des productions de
café et cacao chaque année, vers les pays limitrophes ;
Perturbations dans la filière café cacao (grèves
répétitives et problème de gouvernance dans la
filière et dans tous les secteurs d`activités) ; ArrOt partiel de
la production d`or et reprise difficile avec une forte baisse au 1er trimestre
2004, 51,3 kg de produits contre 309,5 kg et 420,0 kg au 1er trimestre
respectivement des années 2003 et 2005 ; Développement de la
production informelle de diamant ; Etc. tout cet univers informel fait
l`affaire des contrebandiers cachés a travers le pays et le district
d`Abidjan. Cette crise bien quelle n`a pas réussir à
détruire les fondamentaux des institutions ivoiriennes, elle a
reçu quand même à les affaiblir du point de vue de la
gestion des trafics et des populations sur le territoire.
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