2-3-La réalisation des entrevues
Pour réaliser les entrevues on a pris contact par
courrier avec les répondants ou on les a croisés directement sur
le terrain de la recherche. On leur a expliqué les objectifs de la
recherche et en quoi consisterait leur participation. On leur a demandé
également une copie qui retracerait leur parcours dans la contrebande
puisque l'entrevue porterait sur leurs activités illicites. A cette
occasion leur nom ne serait pas dévoilé dans aucune production,
que ce soit la thèse ou dans des publications ultérieures.
Quelques jours avant la date prévue de la rencontre, les
répondants nous faisaient parvenir leur réponse quant à
leur volonté de participer à l`enquOte. Dans le but de
préserver l'anonymat des répondants, il leur était offert
de réaliser l'entrevue dans un endroit de leur choix, autre que leur
lieu d`activité. Un seul répondant a demandé à ce
que l'entrevue ait lieu dans un lieu, situer à l'extérieur du
lieu d`activité auquel il est affilié. Un second
répondant, pour des raisons de contraintes de temps, a demandé
à ce que l'entrevue ait lieu dans un maquis de la place. Tous les autres
répondants ont choisi que l'entrevue ait lieu à leur lieu
d`activité. Une fois rendu sur place, certains nous présentaient
à leurs collègues et divulguaient l'objet de notre visite.
Plusieurs nous suggéraient, sans que nous le demandions, le nombre
d`acteurs qui, selon eux, seraient intéressés à participer
à notre enquête, ou qu'il serait intéressant que nous
rencontrions pour notre recherche.
On peut déduire du caractère ouvert dans lequel
se déroulait la majorité des entrevues que la question de la
définition légitime des pratiques contrebandière et de
l'évolution du système criminel dans le district d`Abidjan au
cours des 10 ou 20 dernières années semble Otre une question que
les chercheurs commencent à aborder ouvertement.
Cette ouverture a rendu la cueillette des données possible
différemment à ce que nous imaginions.
Cependant, si on reproche à ces entrevues de nous
fournir des réponses impressionnistes, elles permettent néanmoins
de cerner les méandres du comportement de l`acteur. Ces trois techniques
(observations, enquête interrogation et entrevues) sont
complémentaires par rapport à l`objet. Les statistiques ont mis
en interaction des faits avec les différentes théories,
théories elles mêmes liées aux déductions et aux
hypothèses opérationnelles. Il s`agit aussi de confronter
l`hypothèse générale aux réalités de
l`enquête par l`intermédiaire de la technique de l`observation.
Les mesures ont consisté à mettre en relation des concepts
abstraits en tentant de les mesurer. Exemple : la contrebande ; sa forme d`une
part et sa quantité d`autre part. Aussi les statistiques ont permis de
mettre en évidence la population et l`échantillon à
l`étude. Cependant, des difficultés de communication avec les
enquêtés ont existé dans la mesure où le niveau de
langue utilisé dans le guide d`entretien semblait trop
élevé pour la plupart de nos interlocuteurs, principalement les
acteurs contrebandiers analphabètes. On a été contraint de
simplifier le niveau de langue afin de l`adapter au leur. On a aussi connu des
refus surtout pour ce qui concerne les femmes, qui refusaient d`être mise
au devant des projecteurs. Elles ont toujours souhaité rester dans
l`anonymat. Aussi, les acteurs témoins (policiers, douaniers, gendarmes,
inspecteurs du ministère du commerce ont été très
souvent indisponibles.
CHAPITRE 6 : METHODES D'ANALYSE ET APPROCHES
DISCIPLINAIRES
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