CHAPITRE II : La Cytogénétique.
Le développement de la génétique
médicale au cours des trente dernières années et son
implantation dans la pratique médicale ont précédé
l'explosion récente de la génétique moléculaire.
Deux lecteurs ont principalement contribué à la naissance de
cette nouvelle discipline médicale : l'augmentation relative de la
pathologie malformative comme cause de morbidité et mortalité
infantiles, consécutive à la maîtrise de la pathologie
infectieuse, et la possibilité de contrôle des naissances qui
compagne d'une exigence de qualité des couples envers ces enfants
désirés et programmés, i conseil génétique a
pour but d'évaluer le risque de survenue ou de récurrence d'une
maladie ou une malformation dans la descendance d'un couple, de proposer
à celui-ci les différentes solutions s'offrent à lui pour
avoir des enfants normaux et de l'aider dans sa décision. C'est une
démarche Jicale originale dans le sens où elle s'adresse le plus
souvent à un couple et non à un individu, /elle concerne une
tierce personne, l'enfant à venir, qu'elle n'aboutit le plus souvent
à aucune thérautique et que la prévention repose sur
l'interruption de grossesse.
Cartographie du génome humain et l'identification des
gènes à l'origine de la plupart des maladies
génétiques fréquentes ont considérablement
modifié la pratique du conseil génétique. Il faut
actuelle-sont tenir compte non seulement de la disponibilité des tests
moléculaires mais aussi des contraintes aosées par la
législation entourant la pratique de ces tests.
La cytogénétique humaine (ou
génétique chromosomique) est une discipline récente dont
l'essor date de 1956 avec la détermination du nombre exact de
chromosomes chez l'homme.
Ce dénombrement a été rendu possible pas
l'introduction d'un choc hypotonique parmi les différentes étapes
de préparation, qui a permis d'obtenir un étalement correct des
chromosomes.
En 1970, l'introduction des techniques de marquage en bandes des
chromosomes a grandement amélioré la résolution et la
sensibilité de l'analyse cytogénétique.
Les techniques classique de caryotypage offrent une vue
d'ensemble du génome mais avec une faible résolution (une
sous-bande chromosomique correspond au mieux à environ 2Mb sur un
caryotype en haute résolution), l'hybridation in situ apport une
résolution de l'ordre de quelques Kb(ou même moins si
l'hybridation est réalisée sur une fibre d'ADN
étiré), ce qui comble le fossé analytique entre
cytogénétique et moléculaire.
II.1 Historique de la cytogenetique :
* La première période
(1819-1952) ou "âge des Ténèbres de la
Cytogénétique Humaine" débute par le travail d'un
cytologiste D.von Hanseman qui en 1819, dénombre le
premier 18.24 et plus de 40 chromosomes dans un tissu humain normal. Les
comptages des chromosomes étaient difficiles par la superposition des
images et la perte d'un ou de plusieurs chromosomes. En 1912, Winiwarter
améliore cette technique en prenant des biopsies de testicules
prélevés chirurgicalement, immédiatement fixées et
coupées à un^ épaisseur de 5 à 7,5 mm qui
permettent de garder intact l'ensemble de la garniture chromosomique. Painter
conclut en 1923 à l'existence d'un déterminisme
du sexe liée à la formule XX pour le sexe féminin ou XY
pour les individus de sexe masculin.
* La deuxième période
(1952-1959) de la cytogénétique débute avec
la découverte hasardeuse, en 1952, de Hsu, du
prétraitement par le choc hypotonique technique qui va favoriser le
gonflement cellulaire, la dispersion des chromosomes et permet une meilleure
individualisation de chaqu'un deux. A l'aide de cette technique, deux
cytologistes Albert Levan et Joe Hin Tjio, en 1956,
déterminent le nombre chromosomique dans les cellules
somatiques humaines qui est de 46.
* La troisième période
(1959-1969) commence par la publication le 26 janvier 1959 par le
Lejeune, Gautier et Turpin dans les comptes-rendus de l'Académie des
Sciences (Paris) de la présence chez neuf enfants mongoliens d'un petit
chromosome acrocentrique surnuméraire.
Depuis cette date, un effort collectif des
cytogénéticiens et des cliniciens pour rechercher dans les
anomalies congénitales une éventuelle étiologie
chromosomique. Rapidement, différentes anomalies des nombre et de
structure chromosomiques sont décrites.
Lejeune et Coll. (1963) ainsi que Carr
(1963) établirent que des anomalies Chromosomiques
peuvent être à 1' origine d'avortements spontanés. Les
doiées cumulatives montrent que les anomalies chromosomiques
trouvées par les cytogénéticiens des plantes et des
insectes surviennent spontanément dans les populations humaines avec une
fréquence importante donc, on est arrivé à la conclusion
que les chromosomes sont très instables, ce qui d'un autre coté
à permis l'énorme essor de cette discipline.
*La quatrième période de la
cytogénétique (après 1969) est cette du
Banding chromosomique. La première technique de Banding est due à
Caspersson (1968-1970), qui utilise la moutarde de quinacrine
pour individualiser chaque chromosome par l'apparition de bandes
caractéristiques: les bandes Q. la découverte des bandes
chromosomiques va améliorer considérablement les
potentialités d'analyses comme la localisation de points de cassure,
caractérisation des centromères et la nature
hétérochromatique de certains segments chromosomique qui
n'était pas évidant auparavant. D'autres chercheurs sont
rapidement montés au créneau et on observa: le Banding G
(Seabright, 1971), le Banding R
(Dutrillaux et Lejeune, 1971), le
Banding C (Summer et al. 1971), le Banding
NOR (Howell et al. 1975).
Les techniques de "haute résolution", mises au point
par Yunis en 1976, permettent encore d'améliorer la
définition cytogénétique des chromosomes car leur
résolution est telle qu'elle permet la détection des
microdélétions et microduplications. Par conséquent, cette
technologie fine rapprocha les résultats de la
cytogénétique de ceux de la génétique formelle.
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