1.4.2 L'ampleur de l'épidémie
pédiatrique en Afrique avec une mortalité élevée et
précoce
En 2006, en Afrique, plusieurs interventions de PTME
basées sur l'utilisation de régimes courts
d'antirétroviraux permettent de réduire efficacement le risque de
TME, à court terme (LEROY V. et al. 2005; WHO, 2006). Dans les
populations d'enfants allaités où le risque de transmission du
VIH par l'allaitement est élevé, cette efficacité à
court terme doit être soutenue par des interventions postnatales pour
maintenir l'efficacité à long terme (COUTSOUDIS A. et al. 2004;
ALIOUM A. et al. 2003). La combinaison d'interventions
antirétrovirales périnatales et postnatales a
ainsi permis d'obtenir des taux de TME de l'ordre de 6% à long terme
à Abidjan en Côte d'Ivoire (LEROY V. et al. 2006). En
dépit de ces progrès, moins de 10% des femmes enceintes
infectées par le VIH ont accès à une intervention
antirétrovirale de PTME, à l'échelle mondiale
principalement pour des raisons opérationnelles d'insuffisance
d'accès au dépistage prénatal du VIH (WAMAI N. 2007) et
d'insuffisance d'accès aux traitements de PTME (UNAIDS, 2006; EKOUEVI D.
et al. 2004; MCINTYRE J. et al. 2005.). En l'absence de toute
intervention, la mortalité infantile des enfants infectés par le
VIH en Afrique est dramatiquement élevée et précoce,
atteignant 35% à l'âge de 12 mois et 52% à deux ans (NEWELL
ML. et al. 2004 ). Au-delà de ces deux premières années de
vie, les enfants infectés survivants auraient une amélioration de
leur survie avec une évolution bimodale (SPIRA R. et al.
1999).
1.4.3 Personnel de santé et VIH/SIDA
Nous n'avons pas trouvé de littérature
précise sur les attitudes et pratiques du personnel vis-à-vis du
dépistage pédiatrique. Toutefois nous avons trouvé des
écrits sur le dépistage de manière globale et le
comportement du personnel soignant vis-à-vis des patients venant en
dépistage de routine.
Une enquête (Hamou SN et al. 2000) menée
auprès du personnel médical et paramédical de quelques
formations sanitaires de Bamako et de l'hôpital de Kati a
révélé que les malades du sida ne sont pas
considérés comme les autres malades par les agents de
santé. En effet, dès que ces derniers suspectent la
séropositivité, leurs consultations deviennent très
sommaires, il y a très peu d'échanges verbaux et d'examens
corporels. La plupart ont déclaré qu'ils ont été
affectés par trois sentiments: la tristesse, la pitié et la
peur.
Une étude (V. Hentgen et al. 2000) auprès du
personnel sanitaire en charge du couple mère-enfant à Tamatave
(Madagascar) au sujet de ses connaissances sur la transmission du VIH, de ses
pratiques vis-à-vis du test de dépistage a montré que 61%
du personnel de santé répondant n'ont jamais proposé de
test de dépistage à un de leurs patients. En ce qui concerne
l'attitude par rapport aux patients infectés par le VIH, 20 % des
soignants déclarent qu'il faudrait les isoler.
Une étude portant sur 879 médecins
Québécois a montré que 40 % d'entre eux considèrent
qu'il est acceptable de faire le test sans le consentement du patient (Boyer R,
et
al, 1994). De même une enquête auprès des
infirmières francophones au Canada montre que celles-ci ont des
connaissances limitées sur le sida. De ce fait, elles ont plus de
préjugés à l'égard des sidéens et moins de
volonté pour s'en occuper, notamment lorsqu'elles sont jeunes (21-34
ans), et qu'elles n'ont jamais donné de soins à des patients VIH
positif (Taggart ME, 1992)
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