1.2 Objectif
L'objectif général de l'étude est de
décrire les attitudes et pratiques du personnel de santé des
sites impliqués dans le projet Pédi-Test ANRS 12165,
vis-à-vis du dépistage VIII des enfants de moins de six mois dans
les services de pesée, vaccination et de consultations pédiatrie
générale. Et de façon spécifique, il s'agit de :
v' Décrire les attitudes et pratiques du personnel de
santé selon la formation sanitaire, le service d'activité, la
formation initiale du personnel de santé et la zone d'implantation de la
formation sanitaire ;
v' Déterminer les facteurs influençant la
capacité du personnel soignant à proposer un test de
dépistage du VIII à un enfant de moins de six mois.
1.3 Hypothèse
L'hypothèse à vérifier dans cette
étude est la suivante : les attitudes et pratiques du personnel de
santé vis-à-vis du dépistage pédiatrique sont
influencées par les caractéristiques socioprofessionnelle en
particulier la formation initiale (médecin, infirmier, sage-femme,
aide-soignant, conseillé, etc.), le service d'activité et la zone
d'implantation de la structure sanitaire (zone urbaine et zone rurale).
Attitudes et pratiques du personnel de santé
vis-à-vis du dépistage VIH des enfants 1.4 Etat actuel
des connaissances
1.4.1 Le VIH chez les enfants
Les données de surveillance du VIH s'appliquant
directement aux enfants sont rares. Les enquêtes dans les consultations
prénatales saisissent généralement des données
concernant les filles et les femmes enceintes de 15 ans ou plus. La plupart des
enquêtes démographiques nationales comprenant le test VIH ne
portent que sur les adultes. On obtient les estimations du VIH pour les enfants
grâce à des modèles fondés principalement sur la
prévalence du VIH chez les femmes adultes (entre 15 et 49 ans), sur les
taux de fécondité et sur des hypothèses relatives à
la survie des enfants séropositifs au VIH (Stover et al., 2006 ; Stover
et al. sous presse). Ces estimations montrent que le nombre d'enfants vivant
avec le VIH dans le monde suit une augmentation régulière (Figure
1.1).
On estime que plus de 90% des enfants vivant avec le VIH ont
contracté le virus au cours de la grossesse, de l'accouchement ou de
l'allaitement (toutes formes de transmission pédiatrique du VIH qui
peuvent être évitées). Une petite proportion des infections
à VIH chez les enfants est provoquée par des injections
contaminées, la transfusion de sang ou de produits sanguins
infectés, les violences sexuelles, ou la scarification (Kengeya-Kayondo
et al, 1995 ; Mulder et al, 1996 ; Hauri et al, 2004 ; Kiwanuka et al, 2004 ;
Schmid et al, 2004). Comme le montre la Figure 1.2, les nouvelles infections
à VIH chez les enfants semblent avoir atteint un pic en 2000-2002. On
pense que cela est principalement dû à la stabilisation globale de
la prévalence du VIH chez les femmes et à l'augmentation de la
couverture des programmes de prévention de la transmission du VIH de la
mère à l'enfant.
Figure 1.1 : Enfants vivant avec le VIH dans le monde,
1990-2007
Source : Rapport sur l'épidémie
mondiale de SIDA 2008
Figure 1.2 : Nouvelles infections à VIH chez les
enfants, 1990-2007
Source : Rapport sur l'épidémie
mondiale de SIDA 2008
En 2007, on estime que 270 000 enfants de moins de 15 ans
infectés par le VIII sont morts à cause du sida avec plus de 90%
d'entre eux en Afrique subsaharienne. Dans les pays les plus gravement
touchés, comme le Botswana et le Zimbabwe, le VIII est la cause
sousjacente de plus d'un tiers de tous les décès d'enfants de
moins de cinq ans (Mason, 2006). En effet, en l'absence de traitement
antirétroviral, la progression de l'infection à VIII chez les
enfants est particulièrement agressive et nombreux sont
les enfants qui meurent très jeunes (Taha et al, 2000 ; Newell et al,
2004 ; Brahmbhatt et al, 2006).
Comme le montre la Figure 1.3, le nombre total de
décès dus au sida chez les enfants a atteint un maximum vers 2003
et baisse depuis lors. Ce déclin est surtout le reflet de la baisse des
nouvelles infections déjà parmi les enfants (visible dans la
Figure 1.2) ainsi que de l'augmentation de l'accès aux traitements
antirétroviraux. Prévenir les nouvelles infections à VIH
est la clé pour inverser le cours de l'épidémie chez les
enfants. La PTME se révèle efficace dans les milieux pauvres en
ressources et sa mise en oeuvre est recommandée à travers le
monde
Figure 1.3: Décès dus au sida chez les
enfants, 1990-2007
Source : Rapport sur l'épidémie
mondiale de SIDA 2008
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