2.3.4 Attitudes du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA par zone d'implantation dans la formation
sanitaire
Les résultats du tableau 2.8 ci-dessous nous montrent
que la majorité (64,8%) du personnel quelle que soit la zone (rurale ou
urbaine) n'éprouve pas de difficulté à proposer un test de
dépistage du VII. En zone urbaine plus d'un personnel sur cinq (20,7%)
n'a jamais proposé de test de dépistage à un patient et
16,1% du personnel de cette zone éprouve des difficultés à
proposer un test. En zone rural c'est seulement 16,1% du personnel qui n'a
jamais proposé un test de dépistage à une personne. On
constate donc qu'en milieu urbain le personnel éprouve plus de
difficulté à proposer le test par rapport à la zone rurale
car il n'est que de 11,1% dans cette dernière.
Pour ce qui est de l'importance de faire le dépistage
chez les enfants, presque tout le personnel du milieu urbain (98,8%) pense
qu'il est important de faire dépister les enfants. 16,1% du personnel de
santé du milieu rural ne connait pas l'importance du dépistage du
VII chez les enfants. L'importance de faire le dépistage chez les
enfants est significativement liée à la zone d'implantation de la
formation sanitaire (p=0,004).
En zone urbaine plus des trois-quarts du personnel de
santé (76,5%) proposent qu'il faut dépister les enfants
lorsqu'ils sont âgés de moins de six mois alors qu'en milieu rural
c'est presque tout le personnel soignant (93,3%) qui propose également
le test aux enfants de moins de six mois. Près des trois-quarts du
personnel de santé quelle que soit la zone pensent que tout personnel
soignant devrait proposer le dépistage VII aux enfants de moins de 18
mois. Soit en zone urbaine 74,7% du personnel soignant et 72,2% en zone rural.
Plus du quart du personnel de santé (27,8%) du milieu rural, pense que
seul le médecin doit proposer le dépistage aux enfants. Cette
proportion est presque réduite de moitié (12,6%) pour le
personnel de santé qui penserait la même chose en zone urbaine.
Pour ce qui est de la capacité du personnel soignant de
proposer un test de dépistage VII à un enfant de moins de six
mois, respectivement plus du tiers (33,8%) et plus du quart (27,8%) du
personnel de santé des zones urbaine et rurale ne l'est pas. Et
évoque comme raison le manque de formation à propos : 60% du
personnel de santé en zone urbaine et tout le personnel de santé
en milieu rural. Interroger sur quel service pourrait proposer en routine le
dépistage des enfants de moins de six mois, 55,3% et 72,2%
respectivement du personnel
de santé des zones urbaine et rurale déclare les
services de consultation de pédiatrie générale et de
pesée/vaccination. Par ailleurs tout le personnel de santé de la
zone rural est favorable pour que son propre enfant de moins de six mois se
fasse dépister pour le VIII ; alors que 21,2% du personnel de
santé du milieu urbain est contre.
Face à un enfant soupçonné infecté
la majorité du personnel de santé (59,3% en zone urbaine et 70,6%
en zone rurale) proposerait le test de dépistage du VIII à toute
la famille. Aucun personnel du milieu rural ne proposerait le test à
l'enfant seul alors 7% du personnel du milieu urbain le fait et 1,2% de ce
même personnel de la zone urbaine ne propose rien face à un tel
cas. Toutefois environ sept personnels de santé sur dix des deux zones
(urbaine 70,1% et rurale 72,2%) manifestent un intérêt à
s'investir dans le dépistage VIII des enfants de moins de six mois. Et
presque tous ont besoin de formation professionnelle sur le dépistage
des enfants (91,8% en zone urbaine et 93,7% en zone rurale).
Tableau 2.8 : Répartition (en %) des attitudes du
personnel de santé par zone d'implantation de la formation
sanitaire
Attitudes vis-à-vis du dépistage du
VIH
|
Zone Urbaine
|
Zone Rurale
|
P-value
|
Ensemble
|
Eprouve des difficultés à proposer le
test
|
n=87
|
n=18
|
|
N=105
|
Non
|
63,2
|
72,2
|
0,803
|
64,8
|
Oui
|
16,1
|
11,1
|
|
15,2
|
Test jamais proposé
|
20,7
|
16,7
|
|
20,0
|
Important de faire du dépistage chez les
enfants
|
n=86
|
n=18
|
|
N=104
|
Non
|
1,2
|
0,0
|
0,004
|
1,0
|
Oui
|
98,8
|
83,3
|
|
96,2
|
Ne sais pas
|
0,0
|
16,7
|
|
2,9
|
Age proposé pour le dépistage des
enfants
|
n=85
|
n=15
|
|
N=100
|
Moins de six mois
|
76,5
|
93,3
|
0,416
|
79,0
|
Six mois à dix sept mois
|
12,9
|
0,0
|
|
11,0
|
Plus de dix sept mois
|
10,6
|
6,7
|
|
10,0
|
Personne qui doit proposer le dépistage VIH
aux enfants de moins de 18 mois
|
n=87
|
n=18
|
|
N=105
|
Médecin
|
12,6
|
27,8
|
0,122
|
15,2
|
Médecin/Sage-femme/Infirmier
|
12,6
|
0,0
|
|
10,5
|
Tout le personnel
|
74,7
|
72,2
|
|
74,3
|
Capable de proposer le test à un enfant de
< 6 mois
|
n=80
|
n=18
|
|
N=98
|
Non
|
33,8
|
27,8
|
0,625
|
32,7
|
Oui
|
66,3
|
72,2
|
|
67,3
|
Service proposé en routine pour le
dépistage des enfants de moins de six mois
|
n=85
|
n=18
|
|
N=103
|
Consultation de pédiatrie générale
|
34,1
|
27,8
|
0,326
|
33,0
|
Consultation de pédiatrie générale et
pesée/vaccination
|
55,3
|
72,2
|
|
58,3
|
Tous les services
|
10,6
|
0,0
|
|
8,7
|
Accepteriez vous que votre enfant fasse le test
VIH
|
n=66
|
n=16
|
|
N=82
|
Non
|
21,2
|
0,0
|
0,061
|
17,1
|
Oui
|
78,8
|
100,0
|
|
82,9
|
Face à un enfant que vous pensé
être infecté à qui proposez un test
|
n=86
|
n=17
|
|
N=103
|
Enfant seul
|
7,0
|
0,0
|
0,862
|
5,8
|
Mère seule
|
16,3
|
17,6
|
|
16,5
|
Enfant et mère
|
16,3
|
11,8
|
|
15,5
|
Toute la famille
|
59,3
|
70,6
|
|
61,2
|
Aucune
|
1,2
|
0,0
|
|
1,0
|
Veut s'investir plus dans le dépistage des
enfants
|
n=87
|
n=18
|
|
N=105
|
Non
|
29,9
|
27,8
|
0,858
|
29,5
|
Oui
|
70,1
|
72,2
|
|
70,5
|
Avez-vous un besoin de formation
|
n=85
|
n=16
|
|
N=101
|
Non
|
8,2
|
6,3
|
0,629
|
7,9
|
Oui
|
91,8
|
93,7
|
|
92,1
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
Attitudes et pratiques du personnel de santé
vis-à-vis du dépistage VIH des enfants 2.4 Pratiques
du personnel vis-à-vis du dépistage VIH/SIDA
Cette section a pour objectif de décrire les pratiques
du personnel de santé au travers de différentes analyses portant
sur la formation initiale, le service, la formation sanitaire et la zone
d'implantation. Les analyses sur les pratiques porteront donc uniquement sur
les formations sanitaires, les services, la formation initiale du personnel et
la zone d'implantation des formations sanitaires étudiées.
Néanmoins, nous commencerons par une analyse globale des pratiques des
individus enquêtés.
Dans l'ensemble, il faut dire que le personnel médical
ou paramédical ne milite presque pas dans une association de lutte
contre le sida. Seulement 12,4% sont ou ont déjà
été membre d'une association de lutte contre le sida. Les
activités liées à la prise en charge des patients
infectés par le VIH menées par le personnel de santé sont:
les activités de sensibilisation communautaire par 21,4% du personnel,
les activités de conseils pré-test et post-test par 47,1% du
personnel, les consultations médicales et prescription d'ordonnances par
plus du quart du personnel (25,2%) et le service des ARV par 7,8% du
personnel.
Dans leur service, plus de la moitié du personnel (61%)
réalise une activité liée au dépistage du VIH. Dont
79,4% du personnel réalise le conseil pré et post test, 34,4% le
prélèvement sanguin et plus de la moitié (68,3%)
réalise comme activité l'annonce des résultats. Plus de
six personnels sur dix (62,1%) adressent des patients à quelqu'un
d'autre pour la proposition d'un test de dépistage VIH, dont près
de la moitié (49,5%) les adressent à un centre de
dépistage de VIH et seulement le tiers (33,3%) à un service
spécialisé dans le VIH/sida.
Plus de la majorité (71,6%) du personnel oriente
toujours leurs patients infectés par le VIH. Près de six
personnels sur dix (59%) les orientent vers une ONG de soutient des patients
infectés par le VIH, 30,5% vers une association de personnes vivants
avec le VIH, 6,3% vers un groupe spirituel ou religieux et aucun personnel
n'oriente les patients à la médecine traditionnelle. Huit
personnels sur dix (80%) ont déjà eu à proposer un test de
dépistage VIH à une personne; dont 42,3% l'on proposé
à un enfant, 76,2% à un adulte et 62,5% à une femme
enceinte. Près de huit personnels de santé sur dix (79,8) n'ont
jamais proposé un test de dépistage du VIH sans le consentement
du patient.
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