2.2 Formation du personnel de santé en
matière VIH/SIDA
En ce qui concerne la formation sur les questions du VIH en
général, le personnel semble en majorité être
formé (88,5%) dont plus six personnels sur dix (60,6%) formés par
le moyen des séminaires, 27,9% par recherche internet et 64,4% par
lecture de documents. Il est aussi à noter que 11,5% du personnel n'a
reçu aucune formation sur les questions du VIH.
Les thèmes sur lesquels a porté la formation
sont les suivants : le dépistage dans 67,2% des cas dont plus de la
majorité du personnel (59,5%) s'est formé après 2007, la
PTME dans 82% des cas dont plus de la moitié du personnel (53,3%) est
formé sur ce thème avant 2007 et le thème de la prise en
charge médicale pour plus de la moitié du personnel (54,1%) dont
70,4% formé sur ce thème précis après 2007. Ce qui
montre un personnel suffisamment à jour en ce qui concerne les questions
sur le VIH.
Dans les hôpitaux généraux, la formation
par séminaire est majoritaire. A Port-Bouët, environ neuf
personnels sur dix sont formés sur le VIH par séminaire (Figure
2.1). Les formations sanitaires et les services où 71,7% du personnel de
pédiatrie est formé par séminaire et la formation initiale
du personnel sont chacune associée à la formation sur les
questions du VIH (p-value<0,05).
Figure 2.1: Répartition (en %) de la formation du
personnel sur le VIH par site
100,0 90,0 80,0 70,0
|
|
|
|
|
60,0 50,0 40,0
|
|
Séminaire Autre moyen Aucune
|
|
30,0 20,0 10,0 0,0
|
|
|
|
FSU-Com Hôpital Hôpital Hôpital
HKB. général de général de
général de
Abobo Bonoua Koumassi Port Bouët
Avocatier
|
|
|
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs 2.3 Attitudes du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA
Cette section a pour but de décrire les attitudes du
personnel de santé des formations sanitaires vis-à-vis du
dépistage pédiatrique du VIH. L'analyse des attitudes sera
développée selon quatre axes principaux : par formation
sanitaire, par service d'activités (consultation général
et pesée/vaccination), par formation initiale et par zone
d'implantation.
Dans l'ensemble, le personnel de santé
enquêté ne fait pas face au dépistage de l'infection
à VIII chez les enfants de moins de six mois. Seulement 39% du personnel
a déclaré avoir fait face au dépistage pédiatrique
parmi lesquels huit personnels sur dix (80%) trouvent cela difficile d'en
parler (27%), de le faire techniquement (40%), de faire l'annonce aux parents
si le résultat est positif (42,9%) et de prendre en charge les enfants
si le résultat est positif (22,9%).
Toutefois, il est à souligner que plus de six
personnels de santé sur dix (64,8%) n'éprouvent pas des
difficultés à proposer le test de dépistage et deux
enquêtés sur dix (20%) n'ont jamais proposé de test de
dépistage. Presque tout le personnel médical et
paramédical (96,2%) pense qu'il est important de faire du
dépistage chez les enfants et 79% parmi eux proposeraient le test de
dépistage aux enfants de moins de six mois. Plus de la majorité
du personnel (74,3%) pense que tout personnel médical ou
paramédical doit proposer le dépistage VIII aux enfants de moins
de dix-huit moins. Pour 15,2% du personnel c'est le médecin seul qui
doit proposer ce test et 10,5% propose que se soit le médecin ou la
sage-femme ou l'infirmier.
En ce qui concerne la capacité de proposer un test de
dépistage VIII à un enfant de moins de six mois, moins de sept
enquêtés sur dix (67,4%) se déclarent capables. Leur
incapacité est justifiée par le fait qu'ils n'ont pas reçu
de formation sur le dépistage des enfants (66,7%) et 16,7%
évoquent la difficulté de recherche d'anticorps chez les enfants.
Moins du tiers (33%) du personnel déclare le service de consultation de
pédiatrie générale comme le service où l'on
pourrait proposer en routine le dépistage des enfants de moins de six
mois. Plus de la moitié du personnel (58,3%) déclarent à
la fois le service de consultation de pédiatrie générale
et celui de pesée/vaccination.
Pour le dépistage de leur propre enfant, 82,9% du
personnel accepteraient que leur propre enfant de moins de six mois fasse
dépister du VIII pour les raisons suivantes : connaitre le statut
sérologique de l'enfant (33,3%), pour le bien être de l'enfant
(28,6%) et 19,1% avancent comme raison la prise en charge si l'enfant est
dépisté positif.
Face à un enfant infecté, 5,8% du personnel
propose le test de dépistage pour l'enfant seul, 16,5% à la
mère seule, 15,5% au couple mère-enfant et plus de la
majorité du personnel (61,2%) le propose non seulement à la
mère et à l'enfant mais aussi au père de l'enfant.
2.3.1 Attitudes du personnel vis-à-vis du
dépistage VIH/SIDA par formation sanitaire
L'analyse des résultats par centre (tableau 2.5) montre
que, à Bonoua, seulement le tiers du personnel (33,3%) fait face au
dépistage de l'infection à VIH chez les enfants de moins de six
mois. Dans les formations sanitaires de la ville d'Abidjan, plus de la
moitié du personnel des hôpitaux généraux de
Koumassi (51,9%) et Port-Bouêt (53,3%) font face au dépistage
alors qu'à la FSU-com d'Abobo Avocatier seulement un personnel y fait
face au dépistage pédiatrique. Faire face au dépistage de
l'infection à VIH chez les enfants est liée (p-value=0,001)
à la formation sanitaire.
Tout le personnel de l'hôpital général de
Bonoua ayant fait face au dépistage des enfants de moins de six mois
trouve cela difficile. A l'hôpital général de Koumassi et
à celui de Port-Bouêt, plus de la moitié (78,6%) le trouve
difficile. Il en est de même pour la FSUcom HKB d'Abobo Avocatier
(66,7%). De façon globale tout le personnel des formations sanitaires
trouve important de faire le dépistage chez les enfants. Il existe une
corrélation positive (p-value=0,003) entre l'importance de faire le
dépistage aux enfants et les formations sanitaires.
Trois quart du personnel enquêté à Abobo
Avocatier proposent qu'il faut tester les enfants avant l'âge de six
mois, alors que à Bonoua, c'est presque tout le personnel (93,3%) qui
propose le test aux enfants de moins de six mois et respectivement presque les
mêmes proportions 77,8% et 76,7% dans les hôpitaux
généraux de Koumassi et Port-Bouët.
Pour ce qui concerne la personne qui peut proposer le test de
dépistage VIH aux enfants de moins de dix-huit mois, au moins 70% des
personnels de chaque formation sanitaire proposent tout personnel
médical. Moins de sept enquêtés sur dix (69,2%) d'Abobo
Avocatier se sentent capables de proposer le test de dépistage VIH
à un enfant de moins de six mois. Alors que dans les hôpitaux de
Bonoua, de Koumassi et Port-Bouët respectivement 72,2%, 76% et 55,2% du
personnel se sent capable à proposer ce test.
Dans l'ensemble, le personnel de santé des formations
sanitaires déclare que tous les services hospitaliers ne peuvent
proposer en routine le dépistage VIH à des enfants de moins de
six mois. Par ailleurs à Abobo sept personnels sur dix proposent
à la fois les services de pédiatrie générale et de
pesée/vaccination, à Bonoua c'est presque la même
proportion
(72,2%) du personnel qui propose ces services. Respectivement
53,8% et 41,4% des personnels de santé des hôpitaux de Koumassi et
Port-Bouët proposent également le dépistage en routine dans
les services de consultation de pédiatrie générale et de
pesée/vaccination. Le service proposé en routine pour le
dépistage des enfants de moins de six mois est significativement
lié aux formations sanitaires.
Tout le personnel de santé de l'hôpital
général de Bonoua accepterait que leur propre enfant de moins de
six mois se fasse dépister pour le VIII ; alors qu'à la FSU-com
d'Abobo Avocatier c'est 72,7% du personnel qui est favorable. Dans les
hôpitaux généraux de Koumassi et Port-Bouët c'est
respectivement 89,5% et 76% du personnel qui est favorable. Face à un
enfant soupçonné infecté, plus de la moitié des
personnels des formations sanitaires proposent le test à toute la
famille, soit six personnel sur dix à Abobo avocatier, 70,6% du
personnel de Bonoua, 63% du personnel de Koumassi et 55,2% de Port-Bouët.
Il est aussi important de souligner que face à un enfant supposé
infecté, 3,4% du personnel de l'hôpital général de
Port-Bouët ne proposerait le test à aucune personne.
Tableau 2.5 : Répartition (en %) des attitudes du
personnel de santé selon les formations sanitaires
Attitudes vis-à-vis du dépistage du
VIH
|
FSU-Com HKB. Abobo Avocatier
|
Hôpital général
de Bonoua
|
Hôpital général
de Koumassi
|
Hôpital général de Port
Bouët
|
P-value Ensemble
|
Fait du dépistage VIH des enfants de moins de
six mois
|
N=30
|
N=18
|
N=27
|
N=30
|
|
N=105
|
Non
|
90,0
|
66,7
|
48,1
|
46,7
|
0,001
|
62,9
|
Oui
|
10,0
|
33,3
|
51,9
|
53,3
|
|
37,1
|
Difficultés lorsqu'on fait face au
dépistage chez les enfants de < 6mois
|
N=3
|
N=4
|
N=14
|
N=14
|
|
N=35
|
Ne trouve pas difficile
|
33,3
|
0,0
|
21,4
|
21,4
|
0,921
|
20,0
|
Trouve difficile
|
66,7
|
100,0
|
78,6
|
78,6
|
|
80,0
|
Important de faire dépistage
enfant
|
N=29
|
N=18
|
N=27
|
N=30
|
|
N=104
|
Non
|
3,4
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
|
1,0
|
Oui
|
96,6
|
83,3
|
100,0
|
100,0
|
0,003
|
96,2
|
Ne sais pas
|
0,0
|
16,7
|
0,0
|
0,0
|
|
2,9
|
Age propose pour le dépistage des
enfants
|
N=28
|
N=15
|
N=27
|
N=30
|
|
N=100
|
Moins de six mois
|
75,0
|
93,3
|
77,8
|
76,7
|
|
79,0
|
Six mois à dix sept mois
|
17,9
|
0,0
|
11,1
|
10,0
|
0,729
|
11,0
|
Plus de dix sept mois
|
7,1
|
6,7
|
11,1
|
13,3
|
|
10,0
|
Personne qui doit proposer le dépistage VIH
aux enfants de moins de 18 mois
|
N=30
|
N=18
|
N=27
|
N=30
|
|
N=105
|
Médecin
|
10,0
|
27,8
|
7,4
|
20,0
|
|
15,2
|
Médecin/sage-femme/infirmier
|
13,3
|
0,0
|
14,8
|
10,0
|
0,356
|
10,5
|
Tout le personnel
|
76,7
|
72,2
|
77,8
|
70,0
|
|
74,3
|
Capable de proposer test à un enfant de moins
de 6 mois
|
26
|
18
|
25
|
29
|
|
98
|
Non
|
30,8
|
27,8
|
24,0
|
44,8
|
0,385
|
32,7
|
Oui
|
69,2
|
72,2
|
76,0
|
55,2
|
|
67,3
|
Service propose en routine pour le dépistage
des enfants de moins de six mois
|
N=30
|
N=18
|
N=26
|
N=29
|
|
N=103
|
Consultation de pédiatrie générale
|
26,7
|
27,8
|
23,1
|
51,7
|
|
33,0
|
Consultation de pédiatrie générale et
pesée/vaccination
|
70,0
|
72,2
|
53,8
|
41,4
|
0,026
|
58,3
|
Tous les services
|
3,3
|
0,0
|
23,1
|
6,9
|
|
8,7
|
Accepteriez vous que votre enfant fasse le test du
VIH
|
N=22
|
N=16
|
N=19
|
N=25
|
|
N=82
|
Non
|
27,3
|
0,0
|
10,5
|
24,0
|
0,079
|
17,1
|
Oui
|
72,7
|
100,0
|
89,5
|
76,0
|
|
82,9
|
Face à un enfant que vous pensez être
infecté à qui proposer un test
|
N=30
|
N=17
|
N=27
|
N=29
|
|
N=103
|
Enfant seul
|
3,3
|
0,0
|
14,8
|
3,4
|
|
5,8
|
Mere seule Enfant et mère
|
26,7 10,0
|
17,6 11,8
|
7,4 14,8
|
13,8 24,1
|
0,406
|
16,5 15,5
|
Toute la famille
|
60,0
|
70,6
|
63,0
|
55,2
|
|
61,2
|
Aucune personne
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
3,4
|
|
1,0
|
Veut s'investir plus dans dépistage des
enfants
|
N=30
|
N=18
|
N=27
|
N=30
|
|
N=105
|
Non
|
36,7
|
27,8
|
25,9
|
26,7
|
0,790
|
29,5
|
Oui
|
63,3
|
72,2
|
74,1
|
73,3
|
|
70,5
|
Avez-vous un besoin de formation
|
N=29
|
N=16
|
N=26
|
N=30
|
|
N=101
|
Non
|
6,9
|
6,3
|
7,7
|
10,0
|
1,000
|
7,9
|
Oui
|
93,1
|
93,8
|
92,3
|
90,0
|
|
92,1
|
Source : Enquête personnel Projet Pédi-Test/ANRS
12165, Nos calculs
|
|