2. Période post coloniale
La première coopérative d'épargne et de
crédit qui n'existe plus aujourd'hui est apparue à MBUJI-MAYI
en1969 sous l'appellation de caisse populaire coopérative. En Afrique
les pays anglophones ont été les premiers à être
sensibilisés. En 1948 la première coopérative populaire
fut fondée à Kampala (Ouganda) par un groupe d'enseignants
catholiques réunis autour de Monsieur l'abbé EMMANUEL KIRIGE,
prêtre ougandais.
D'autres pays suivirent l'exemple de l'Ouganda et le mouvement
d'épargne et de crédit prit naissance en Afrique.
A la 6ème conférence africaine sur la
mobilisation des épargnes, tenue à Lesotho en 1968, les
participants décidèrent de former une association africaine
dénommée : Association de coopérative d'épargne et
de crédit en Afrique (ACECA). Le but de l'ACECA est d'aider les
associations nationales membres à organiser la mobilisation des
ressources locales, d'institutionnaliser l'épargne et les crédits
aux fins de développement économique et social.
En Août 1969, il s'est tenu une Assemblée
générale de l'ACECA qui a élu le siège à
Nairobi, au Kenya et son bureau régional pour l'Afrique de l'ouest
à Lomé, au Togo.
L'ACECA regroupe les pays membres suivants : Bénin,
Botswana, Burkina-Faso, Cameroun, Cote d'Ivoire, Ethiopie, Gambie, Ile Maurice,
Kenya, Lesotho, Liberia, Malawi, Nigeria, Ouganda, RDC, Rwanda,
Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Swaziland, Tanzanie, Togo,
Zambie.
L'ACECA est affiliée au Conseil Mondial de
Coopératives d'épargne et de crédit WOCCU (World Council
of Crédit Union) créé en 1970 à Washington et qui
comprend les associations régionales telles qu'ACCU (Asie), ACECA
(Afrique), COLAC (Amérique Latine), CUNA (Etats-Unis d'
Amérique...).
L'ACECA ayant bénéficié d'une aide
financière de la part de l'Agence Canadienne de Développement
International (ACDI) et de l'Aide Technique de NACCU (Association Canadienne de
caisses de Crédit) le projet ACDI -
ACECA - NACCU prit naissance. C'est ainsi que l'Association
Canadienne de Caisse de Crédit sélectionna 5 experts canadiens
pour la représenter en Afrique. Un coordonnateur
délégué fut installé au siège de l'ACECA
à Nairobi, les autres furent envoyés en Tanzanie, au Cameroun, au
Burkina - Faso et en République Démocratique du Congo.
Les expériences des coopératives
d'épargne et de crédit en RDC sont bien connues. Les
échecs qui les sont caractérisés n'ont pu cependant
décourager l'esprit coopératif dont la vivacité reste
réelle et est à la base de l'apparition depuis 1969 d'un nouveau
type de coopérative, les coopératives d'épargne et de
crédit COOPEC en sigle. La première coopérative
d'épargne et de crédit est apparue à Mbuji-Mayi en 1969
sous l'appellation de caisse populaire coopérative . En mars 1970 fut
initié à Bansankusu (Equateur) un projet de coopérative
d'épargne et de crédit.
L'étude de ce projet fut orientée à la
méthode de la caisse populaire du genre RAIFFEISEN mais ce projet
étant soutenu par l'assistance de la Société de
Développement International Desjardins (SDID) cette coopérative
vu le jour en 1971. Avec l'aide technique et morale de l'Agence Canadien de
Développement International (ACDI), le père SCHILIPE fonda
à la même époque la première coopérative
d'épargne et de crédit à Bukavu qui
bénéficia de l'appui technique de Mr Paul Beaulieu l'expert
envoyé par l'association canadienne de caisse d'épargne
(NACU).
Toujours à la même année 1970, la
première COOPEC fut créée à Kinshasa au sein de la
Communauté Protestante Baptiste du Congo Ouest (CBCO) sous l'impulsion
de Monsieur Masamba Luyeye avec le concours d'un groupe d'enseignants et
l'appui financier de l'Agence Canadienne de Développement International
ACDI.
Depuis leur introduction en RDC ces coopératives
connurent un essor remarquable. En 1987, elles détenaient
l'équivalent de 7% de l'épargne du secteur bancaire. Elles
étaient pour la plupart affiliées à des centrales
provinciales (COOCEC) qui étaient à leur tour regroupées,
au niveau national en une union des coopératives centrales
d'épargne et de crédit (UCCEC).
Ensuite elles ont connu une crise
généralisée depuis les années 90.Celle-ci est
à la base de la méfiance constatée vis-à-vis du
système bancaire en général et de coopérative
d'épargne et de crédit.
une opportunité de combler cette carence en
développant à côté de leurs activités
traditionnelles un volet crédit. Ce qui prit de plus en plus d'ampleur
et amena la Banque Centrale par instruction n°1 du 12 septembre 2003
à instituer les institutions de microfinance autres que les COOPEC et en
enjoignant aux ONGD qui avaient des volets de microcrédit à les
transformer en institutions de microfinance distinctes des ONGD promotrices et
de solliciter leur agrément par la Banque Centrale en passant ainsi du
secteur informel au secteur semi formel.
A l'heure actuelle les demandes de la population en services
financières trouvent dans une certaine mesure satisfaction par l'offre
provenant de systèmes de microfinance à savoir : le
système informel dominé par les tontines et les mises
régulières sous forme de carte ; le système semi formel
qui s'inspire aussi bien du système informel que du système
formel. Ce système regroupe les coopératives s'épargne et
de crédit ; les organisations non gouvernementales ONG, les mutuelles de
crédit ; les mutuelles d'assurance et de protection sociale ; les fonds
de solidarité pour le développement. Dans ce contexte
l'épargne locale est souvent insuffisante et est complétée
par les financements externes provenant du système bancaire et ou des
bailleurs ; le système formel relevant du système bancaire
regroupent actuellement trois banques commerciales qui offrent des services
financiers aux populations à faible revenu. La Trust Merchant Bank ; le
Procrédit Bank et Afriland First Bank.
Cette évolution structurelle s'est réalisée
dans un cadre juridique peu élogieux.
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