5- Conclusion de la pré-enquête
Au terme de notre pré-enquête nous remarquons que
le marché linguistique du Sida est un marché non pas seulement du
sens (en ce que chacun donne une définition à la maladie du Sida
par le moyen de métaphores te de métonymies, mais aussi un
marché du charisme) mais aussi un lieux hétérotopiques qui
est par essence un lieu de transgression, de déviance,
d'utopies. Nous sommes en faite dans un marché purement
capitaliste qui inaugure l'exploitation du sens de la maladie du Sida à
des fins d'accumulation de fidèles, de charismes et d'argent. La
présence d'autant de sens pour définir une maladie montre que le
rapport à la maladie n'est plus un rapport de malade à «
médecin » mais un rapport de maladie au sens, un rapport de client
à marchand, un rapport de maladie au capitalisme donc un rapport social.
Au regard des différentes données recueillies, nous arrivons
à la conclusion que les métaphores et les métonymies du
Sida sont des expressions crées pour assoir un pouvoir charismatique et
un pouvoir financier avéré. Le concept de métaphores et de
métonymie du Sida est en fait l'indicateur qui permet d'identifier le
marché « vicieux » du capitalisme. Les acteurs du
marché linguistique sont des capitalistes qui se servent des mots et de
la violence du sens ou de l'abstraction pour exploiter la maladie du Sida. La
société gabonaise devient ce grand espace
hétérotopique, ce grand lieu des chimères et des
cauchemars, un contre-espace, une contre-société, un
hors-lieux.
6- I IP 1tL1rdLrl'étudL
L'une des principales limites que nous avons rencontrée
est particulièrement l'indisponibilité de nos
enquêtés. Ils avaient généralement peu de temps
à nous accorder. Ceci nous obligeait à avoir des données
parcellées. Nous étions obligé de faire plusieurs demande
d'entretien afin de pouvoir arriver à avoir un corpus plus ou moins
conséquent. Nous avons étais obligé de suivre des
séances de prières, de recevoir des demande d'affiliation de
L'AMORC, de participer à des collectes de médicaments
indigènes en forét pour obtenir les informations que nous venons
de traiter. Nous avons aussi était obligé de créer des
techniques de collecte en créant des débats dans les
marchés, les bars, les transports en commun.
Une autre limite est à présenter. C'est un
contrat qui a été passé par un enquêté et moi
sur la non divulgation de certains secrets concernant le fusil nocturne. En ce
sens que l'intéressé m'a fait découvrir des techniques
qu'il utilise pour taper le fusil nocturne. Nous respectons scrupuleusement ce
contrat, car nous ne savons pas l'utilisation que les lecteurs en feront. C'est
en ce sens que dans cette enquête nous avons entièrement pris
conscience de ce que Montesquieu énonçait : « science sans
conscience n'est que ruine de l'âme ».
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