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Etude linguistique du slogan révolutionnaire égyptien (La révolution d'Egypte du 25 janvier 2011)

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par Yasser Abdelaziz
Université Mentouri de Constantine - Master en science de langage 2011
  

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II- La sémiotique du langage révolutionnaire :

D`une manière générale, le slogan révolutionnaire incarne essentiellement l`aspect verbal de notre langage présupposé, le langage de la révolution. Ce dernier est une entité « multiforme et hétéroclite »24 et constitué selon Charaudeau « d`un ensemble

22 Marie-Françoise MORTUREUX. La lexicologie entre langue et discours. Ed. Carmand Colin, 2008. P105.

23 P. Charaudeau et D. Maingueneau. Dictionnaire d'Analyse du Discours. Paris, Seuil. 2002. p :537. 24.F. De Saussure. Cours de linguistique générale. P24.

structuré de signes formels »25en représentant des codes sémiologique divers (code iconique, code gestuel...) dans la mesure où l`homme se sert non seulement de la parole, mais de tout « un univers de comportements [...] juxtaposé à celui des mots »26.

Dans ce cadre sémiotique, tout signe langagier entre dans des interactions et des relations proxémiques et kinésique27, dont la mise en question et en considération de ce rapport entre signaux révolutionnaires nous permet d`indiquer et d`analyser la complémentarité, la compatibilité des deux aspects du langage d`une part, d`autre part son organisation et son fonctionnement dans la société.

1. Le processus révolutionnaire égyptien :

Pour atteindre les objectifs et les finalités visées par cette analyse sémiotique, il nous faut d`abord comprendre et expliciter les divers mécanismes sur lesquels se fond le processus révolutionnaire égyptien. En d`autres termes, les différents moyens et techniques auxquelles le peuple égyptien a fait appel pour se révolter. Ce processus, comme nous l`avons constaté, s`est répété dans les pays du monde arabe ayant connu des soulèvements de ce mouvement. Ces mécanismes ont été représentés à travers des principaux événements de protestation : les manifestations, le site -in, les grèves et jusqu`à toute forme de violence sociale.

. Les manifestations :

C`était la technique la plus rependue durant la révolution des 18 jours. En Égypte, le premier geste pour se protester était la grande mobilisation de manifestations du 25 janvier le jour du déclanchement de la révolte. Cependant, il était une réaction et une repense massive et réussite à un appel à « une journée de colère » lancé par un mouvement de jeunes apolitiques du mouvement 6 avril en collaboration avec d`autres associations et partis politiques d`opposition, comme celui de Kifaya (ALHARAM Hebdo.2011. N°855). Bien évident ce mouvement de manifestations a été tellement organisé en s`amplifiant d`un jour à un autre envahissant toutes les grandes villes et les provinces du pays. En effet ce mouvement a perpétué et orné la rue égyptienne même

25 P.Charaudeau. Une théorie des sujets du langage. In langage et société. N° 28. 1984 P38.

26 E.T.Hall. Le langage silencieux. Ponits, 1984. P12.

27 Joseph Coutés. La sémiotique du langage. Ed.A.C, 2007.P31.

après le départ du président (le 11 février) avec une nouvelle dimension et valeur de célébration.

. Les Sit-in :

Depuis plusieurs années, avant la révolution du 25 janvier, le contestataire égyptien a connu cette nouvelle technique ou mécanisme de protestation. Il s`agit d`organiser des sit-in notamment devant des établissements étatiques concernés, pour réclamer des droits et des revendications perdues. Cette même procédure, philosophie et culture de la révolution a été adoptée durant, et même après, la période du soulèvement populaire.

Depuis le premier jour de la colère, les manifestants militent pour occuper « la place Tahrir » et plusieurs autres places sensibles et symboliques. La place qui n`a enfin été envahie qu`au vendredi soir le 28 janvier après le retrait inattendu de la police. Cet endroit est devenu ensuite, la place emblématique de la révolution, la place de tous les événements (ALAHRAM Hebdo.2011. N°856).

. Les grèves :

Les grèves ont aussi embarrassé plusieurs secteurs socioprofessionnels durant, et même avant, la révolution. Ces mécanismes et techniques de protestation ont fait intervenir pour augmenter la surpression de la révolution.

Les deux principaux mouvements grévistes signalés pendant le soulèvement sont : d`abord la grève générale qui a été lancée le dimanche soir, le 6eme jour de la révolution, par des dirigeants de l`opposition et des travailleurs des grandes villes (Caire, Alexandrie, Suez...), ensuite dans les derniers jours qui précédaient la démission du président, dont tout le pays était en paralysé totale à cause de désobéissance civil. Une série de grèves levaient la pression du processus révolutionnaire, lancées par la composante ouvrière de tous les secteurs, en rejoignant les militants à la place Tahrir (ALAHRAM. Hebdo. 2011. N°856).

. La violence sociale :

Comme tout autre mouvement révolutionnaire, la courbe de la violence égyptienne a été tellement active et contrastée entre scenes terrifiantes et parfois d`un calme prudent sur plusieurs façades :

D`abord des scenes de violences entre manifestants et forces de l`ordre et de la police qui ont utilisées tant de moyens pour empêcher et réprimer les manifestations notamment durant les 3 premiers jours ( la défaite du 25 janvier), ayant fait au moins 140 morts (ALAHRAM. Hebdo.2011. N°856, N°859).

Ensuite après le retrait de la police, la violence s`est régressée, mais s`est transformée en une autre scène entre les manifestants, les citoyens et le phénomène de « Baltagui » (hommes de mains et des milliers de prisonniers s`enfuis) (ALAHRAM. Hebdo 2011. N°856). Cette scene a été fortement accompagnée d`une vague de folie, de pillages, de vols, et d`incendier de plusieurs sieges de polices, de gouvernorats et de PND (partie politique du pouvoir : Parti National Démocratique). En revanche, même l`héritage archéologique a été menacé (ALAHRAM. Hebdo 2011. N°859).

Encore une autre scene a aussi attiré l`attention, est la plus importante qui a mis en enjeux toute la révolution égyptienne. Elle est connue par « La bataille des dromadaires » du 2 février 2011. Des affrontements meurtriers à la place Tahrir entre les anti-Moubarak et ses militants (pro-Moubarak) en faisant des dizaines de morts et des milliers de blessés (environ 1500) (ALAHRAM. Hebdo. 2011. N°861).

Enfin, la révolution égyptienne a présenté un bilan assez lourd de 864 morts et de 6460 blessés dans les rangs des manifestants et 26 policiers ont été tués (ALAHRAM. Hebdo. 2011.N°868).

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