3.2.6. L'exclusion
des produits « toxiques »
Nous avons vu que certains produits, tels que les CDO ou les
CDS font partis des éléments constitutifs des crises que nous
avons étudié. En regardant, de près ces produits nous
pouvons voir qu'ils ne peuvent pas être intégrés dans les
bilans des banques islamiques. Effectivement, les CDO et autres produits
structurés, par exemple, sont des produits de taux. Par
conséquent ils sont illicites au sens de cette finance (interdiction du
riba). De plus, ils sont excessivement spéculatifs. Ce qui est aussi
interdit en finance islamique (gharar). Ainsi le bilan d'une banque islamique
doit être basé sur le même modèle que celui de
l'annexe 5.
De plus, les banques islamiques n'ont pas le droit de prendre
des positions sur des dettes sur des banques traditionnelles, qui sont
exposées aux risques de crédit. En effet, cette finance exige de
la part des banques une surveillance accrue de ses actifs. Ainsi elles ne
peuvent intégrer que des actifs dont elles sont sures de la
qualité. Elle tente par ces principes d'enrayer le risque
systémique, en interdisant l'intégration de produits
« toxiques » et en limitant les transferts de risques par
le biais de la titrisation. D'autre part, de par la structure du bilan des
banques islamiques (cf. annexe 5 et 6), elles fonctionnent avec des fonds
propres très présents, limitant ainsi les risques
d'insolvabilité en cas de faillite. Cependant on pourra noter que
même si les banques islamiques ne sont pas directement exposées au
risque systémique, elles le sont indirectement. Effectivement, nous
noterons qu'en cas de faillite du système bancaire, les entreprises ne
pourraient plus se financer. Cela se ressentirait dans les résultats de
leurs partenaires commerciaux, qui eux peuvent être suivis en banque
islamique. Cet élément impacterait de façon significative
ces institutions financières, qui sont dépendantes des
filières qu'elles financent.
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