3.2.4. La
redistribution des revenus :
La finance islamique se base sur la charia. Elle impose donc
à ses banques d'en respecter les principes. Ainsi une banque islamique
se doit de respecter la philosophie de l'Umma. Elle en est un acteur au
même titre que ses clients. Il lui est donc nécessaire de
redistribuer une partie de ses revenus sous forme de Zakat. Ceci afin d'oeuvrer
dans l'intérêt de l'Umma. Elle pourra aussi se charger de la
reverser pour ses clients. Ainsi elle sera l'intermédiaire entre le
bénéficiaire et le client. De plus, en tant que membre de la
communauté, elle peut financer certains projets, sponsoriser certains
évènements, ou même organiser elle-même des
évènements d'intérêt général. Ainsi la
banque n'est plus qu'une entreprise dont le but et le bénéfice,
mais bien un acteur social de proximité avec ses
clients.
Enfin, on peut voir dans la finance islamique, un rappel de la
morale qui s'impose à tous. Comme nous avons pu le voir dans le cadre du
prêt immobilier mourabaha, un client qui ne paye pas une de ses
échéances, se voit contraint de payer une pénalité
sous forme d'un don auprès d'une association d'utilité publique.
On voit bien ici que la finance islamique cherche à donner un
réel rôle social aux banques.
3.2.5. Le
renforcement du partenariat banque et entreprise :
Comme nous l'avons vu précédemment, la finance
islamique encourage la prise de participation. En effet, cela permet aux
entrepreneurs de supporter une partie du risque mais aussi de
bénéficier de l'expertise de sa banque. Cela entraine une
réelle relation de partenariat entre les deux parties. Ainsi les deux
partageront les bénéfices ou les pertes de l'opération.
Cela est très important car en période de crise, il faut que les
banques puissent avoir confiance en leur client et que leurs clients aient
confiance en elles. De plus, rappelons que les banques sont les poumons d'une
économie développée. Effectivement, elles possèdent
le pouvoir de pratiquer une activité d'intermédiation. Cela
signifie qu'elles peuvent transformer les dépôts de leurs clients,
en enveloppe de crédits pour les autres. Ainsi elles peuvent
prêter à nos entreprises grâce à nos
dépôts. Les techniques de financements par prise de
participations vont dans ce sens. Ainsi, une banque qui croit au projet de son
client pourra s'y investir plus facilement car elle y verra un
bénéfice futur. Cela peut même aller dans le sens du
capital risk. Grace à ces outils elles permettent la création,
ou le développement d'entreprises, et ainsi favorisent l'emploi. Ainsi
les banques islamiques constituent des leviers en termes d'emplois et
d'économie.
Le principe des 3 P, peut être un réel outil de
sortie de crise. En effet, nous savons aujourd'hui que l'un des objectifs des
dirigeants européens (notamment François HOLLANDE), est de
relancer l'économie par le biais de la croissance. En ce sens les prises
de participations peuvent servir aux entreprises (notamment les
PME), pour investir dans des facteurs de croissances.
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