La finance islamique est- elle une solution face à la crise?( Télécharger le fichier original )par Ismaël BOULABAS INSEEC - Master 2 banque et assurance 2012 |
3.2.Les solutions de la finance islamique face à la crise :Après avoir vu en quoi consistaient les différentes crises, ce qu'était cette finance, et quel était son potentiel en France, il est nécessaire de voir en quoi elle peut être une solution face à la crise. 3.2.1 Une banque pour tous A l'instar des banques conventionnelles, les banques islamiques, se positionnent sur une clientèle de particuliers et une clientèle corporate. La première se gère en banque de détail. Cette cible est composée de personnes de confession musulmane (1,3 milliards d'individus dans le monde). On peut cependant noter que l'accès à ces banques n'est pas restrictif. En effet, la finance islamique, s'adresse à tous. D'après Dhafer SAIDANE, la population musulmane est encline à se tourner vers la finance islamique. Il explique ce phénomène par un besoin de spiritualité, un besoin de se trouver en conformité avec les lois islamiques. La cible corporate, quant à elle, se gère en banque d'investissement. A l'instar des banques conventionnelles, elle a comme mission principale de financer l'activité des entreprises, par le biais des instruments que nous avons décrit dans le second chapitre de notre étude. Cette activité s'est développée ces dernières années. Ainsi, elle s'appuie aujourd'hui sur des prises de participation d'entreprise en croissance. Le but ici est de générer des effets de levier. En ce sens nous pouvons dire que la banque islamique exerce un métier de capital investissement basé sur son activité d'intermédiation. La banque islamique est un moyen de faire avancer l'économie via une activité d'intermédiation développée. Effectivement, elle base son modèle sur un métier de proximité (banque de détail) pour pouvoir financer les entreprises qui ont besoin de partenaires financiers. Nous pouvons noter dans l'approche de l'IFAAS et de l'AIDIM, que la banque de détail en France pourrait constituer une véritable alternative à la banque traditionnelle. En effet, d'après Dhafer SAIDANE les musulmans recherchent un retour à leur spiritualité. La banque de détail islamique pourrait en ce sens répondre à leurs attentes. Ainsi le développement de la finance islamique, pourrait passer par la création de produits de détails charia-compatible 3.2.1. La banque islamique, un modèle de rentabilité :Bien qu'elles ne peuvent pas se prémunir des risques de marché, les banques islamiques sont capables de dégager des résultats positifs. Effectivement, elles arrivent à maintenir un grand niveau de marge. Dhafer SAIDANE établit dans son livre la finance islamique à l'heure de la mondialisation un graphique qui compare les ROE (return on equity) de 10 grandes banques conventionnelles et ceux de 10 grandes banques islamiques. Rappelons tout d'abord que le return on equity, sert à mesurer la rentabilité des fonds propres. Autrement dit, il permet aux actionnaires de savoir, pour chaque euro investis, quel est le gain. Il résulte donc du rapport entre le résultat net et les capitaux propres. Tableau 3: Evolution du ROE des banques islamiques et des banques conventionnelles43(*) 251658240 Comme nous pouvons le voir les banques islamiques, dégagent des ROE plus important que les banques conventionnelles. Cela est dû, notamment à leur modèle économique. En effet, ces dernières ne dégagent pas de marge d'intermédiation. Elles établissent leurs bénéfices grâce au coût de leurs produits et services, mais aussi grâces aux participations qu'elles prennent dans les entreprises qu'elles financent. De plus on observera que l'activité financière musulmane est encore très réduite. Ainsi, nous avons observé que l'essentiel de cette activité s'exerçait dans les pays d'Asie du sud ainsi que dans les pays du golfe. Ceci explique en partie la grande différence entre les ROE des banques islamiques et ceux des banques conventionnelles On notera que les résultats des banques islamiques sont en décorrélation totale avec ceux des conventionnelles. Ce graphique comparatif démontre bien que le risque systémique ne menace pas directement les banques islamiques. * 43SAIDANE Dhafer op.cit. |
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