2.2.2.4. L'Obligation de partage des profits et des
pertes
La finance islamique, utilise les banques comme leviers. Pour
ce faire elle incite le financement par prise de participation. Le but est de
faire de la banque un partenaire qui oeuvrera pour la réussite des deux
parties. Ainsi ce système permet de mutualiser des moyens
financiers et de savoir-faire, afin de réaliser un
bénéfice partagé. On appelle souvent cet
élément les 3 P (Partage des Profits et des
Pertes)
2.2.2.5. L'obligation d'adossement à un actif
tangible.
Comme nous l'avons évoqué plus tôt,
l'islam prône une économie au service de l'Homme. Cette
religion, ne permet pas que l'on « gagne de l'argent sur de
l'argent ». C'est pourquoi l'un des grands principes de la finance
dont on parle est d'interdire les opérations qui n'ont pas d'actif
tangible. Cela signifie en claire, que les produits
dérivés sans actifs sous-jacent tangibles sont proscris de ce
système.
2.2.2.6. Les axiomes de la finance islamique
éthique :
Ces 5 piliers sont les principes fondamentaux de la finance
islamique. Ils permettent de poser les bases techniques de cette
dernière. Cependant dans son intervention à l'IAE de Lyon, Anouar
HASSOUN en définit les « axiomes » en matière
d'éthique.
Grâce à cette présentation il montre en
quoi la finance islamique s'insère dans la finance éthique. Il
explique en quoi elle est en adéquation avec ces thèmes. Il est
intéressant de noter que ce paradigme prône le
désendettement progressif des Hommes (cf. annexe 7). Nous pouvons aussi
observer dans cette présentation qu'avant d'être une
extrapolation d'un droit religieux, la finance islamique, est basée sur
les principes de l'éthique en finance.
2.2.2.7. Le sharia board
Toutes les structures de finance islamique reposent
sur une gouvernance bicéphale. En effet il existe une
organisation de gestion classique couplée à un sharia board
indépendant. Ce dernier est composé de personnes
compétentes pour interpréter le fiqh (jurisprudence islamique),
des oulémas, qui disposent de compétences en ingénierie
financière. Le but du sharia board est de pouvoir encadrer
l'activité de financement de manière à ce qu'elle ne
dépasse pas le cadre de la finance islamique. Son rôle est de
répondre à trois questions : est-ce que le contrat est
charia-compatible ? Est-ce que le contrat est dans l'intérêt
du client ? Est-ce que l'investissement est dans l'intérêt de
la communauté ?
Il est important de savoir que les premiers sharia board sont
apparus dans les années 1970. Effectivement, nous avons pu voir qu'il
existait des différences d'interprétations incessantes du Coran
dans le monde musulman. Par exemple, on pourra noter que l'Arabie Saoudite est
plus stricte que les pays d'Asie du sud-est. Ou alors on pourra dire que
l'Université d'Al-Azhar en Egypte a autorisé le recours au taux
d'intérêts dans certains cas. Il était donc
nécessaire de créer un organe capable d'harmoniser les avis.
Ainsi fut créé le « Sharia Supervisory
Board ».
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