La finance islamique est- elle une solution face à la crise?( Télécharger le fichier original )par Ismaël BOULABAS INSEEC - Master 2 banque et assurance 2012 |
2.3. Les outils de la finance islamiqueLa finance islamique est avant tout un moyen de financer l'économie par des moyens « charia-compatibles ». Nous verrons dans cette partie les différents outils à la disposition de cette finance. Nous aborderons, dans un premier temps, les instruments de participations et de partage de revenus, ensuite nous expliquerons les instruments de prêt, et enfin nous verrons l'innovation financière que constituent les Sukuks. 2.3.1. Les instruments de participation à revenus variables2.3.1.1. Le contrat moucharakaLe contrat moucharaka est un instrument de prêt par participation à revenus variables. Il permet un financement par partage de risques. En effet, l'étymologie de ce mot vient de l'arabe « charika » qui signifie association ou société. Cet instrument est essentiellement utilisé pour financer l'achat, ou la création d'entreprises. Le principe, basé sur le système de la joint-venture, est simple. Ainsi, la banque finance une partie du capital de l'affaire visée. Alors que le client devra se charger de la partie restante. Elle suppose donc un apport de fonds de la part du client. Figure 3: Le contrat moucharaka29(*) Le but ici est de créer une relation de partenariat entre la banque et son client. En effet, nous sommes en présence d'un contrat permettant de partager les pertes et les profits. Le moucharaka permet de générer des droits de propriétés proportionnels à la part dans l'investissement des deux parties. C'est pourquoi, les risques ainsi que les gains potentiels sont proportionnels à la part d'implication des deux parties (banque et client). 2.3.1.2. Le contrat moudharabaLe contrat de moudharaba est un contrat d'investissement qui implique un partage des bénéfices et du rendement de l'investissement. Son fonctionnement rappel le système d'intermédiation classique. Effectivement, à son passif elle collecte et gère les dépôts de ses clients. 251738112 PROJET ENTREPRENEUR BANQUE ISLAMIQUE A son passif elle investit dans des projets. Par cet instrument la banque obtient donc le rôle d'investisseur et d'entrepreneur. Cependant, il ne faut pas confondre les rôles. La banque ne fait que financer une partie de l'opération. Elle n'est en rien gestionnaire de la société. En effet, l'administration de l'affaire reste à la compétence de l'emprunteur. La banque apporte une partie des fonds, et l'entreprise son savoir-faire (même si on est bien dans un schéma de prise de participation inscrite au bilan). En général le contrat moudharaba s'applique pour les entreprises de petite taille. Les actifs sont répartis entre la banque et l'emprunteur. Ceux qui ont été acquis par les fonds avancés par la banque, resteront la propriété de cette dernière, jusqu'au remboursement du prêt par l'emprunteur. Les profits nets, quant à eux, seront répartis entre la banque et l'emprunteur d'une manière convenue à l'avance entre les deux parties. Ils seront partagés après que les frais de gestion aient été réglés par le gestionnaire et que l'investisseur (la banque) ait recouvré son capital. Ainsi, nous pourront qualifier le banquier dans cette opération de bailleur de fonds. Le fonctionnement concret de cet instrument : La banque transmet à l'entrepreneur les fonds nécessaires à l'investissement. Elle peut exercer un contrôle et superviser l'opération. La banque porte donc le risque financier. En effet, elle seule investie les moyens financiers dans le projet. En revanche, on pourra noter qu'en cas de faute manifeste, ou d'une négligence de la part de l'entrepreneur, la banque peut dégager sa propre responsabilité et donc, ne pas supporter une éventuelle perte. Pour résumer on dira que la banque porte un risque de perte financière, et que l'entrepreneur, porte le risque de perdre le fruit de son travail. * 29SAIDANE Dhafer, (2012) La finance islamique à l'heure de la mondialisation |
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