2.3.1 Les facteurs qui favorisent le conflit agriculteur -
éléphant
TCHAMBA et NSHOMBO (1996) pensent que plusieurs facteurs
interagissent pour contribuer au pillage des cultures par les
éléphants. Ce sont la proximité des plantations de la
lisière des aires protégées ; la réduction et la
fragmentation de l'habitat de l'éléphant suite à la
dégradation totale de la zone de transition entre la forêt de
basse altitude et la forêt de haute altitude ; l'effectif de la
population des éléphants ; l'appétence et la valeur
nutritive des plantes cultivées ; et l'insuffisance des mesures de
protection des cultures.
2.3.3 Techniques de protection des plantations
Selon TCHAMBA et NSHOMBO (1996), les stratégies de
gestion développées pour faire face au problème
multidimensionnel qu'est le CHE tentent de réduire son ampleur
plutôt que de l'éliminer totalement. Les mêmes auteurs
pensent que les stratégies développées dans une
région ne peuvent être nécessairement appliquées
à une autre région. Chaque conflit ayant ses
spécificités car se développant dans un contexte
écologique, politique, économique et social particulier qui exige
une analyse particulière. MARCHAND (1999) présente les
méthodes modernes, traditionnelles et expérimentales
utilisées pour contrôler les éléphants tel qu'il
suit.
2.3.3.1 Techniques de protection traditionnelles
· Surveillance des cultures
C'est un système de gardiennage des champs de jour
comme de nuit très utilisé par les populations victimes des
dégâts causés par les éléphants (TSAGUE,
1994). Organisée ou non, la surveillance des cultures ne constitue pas
une solution efficace pour prévenir les incursions
d'éléphants. Dans la plupart des cas, la seule présence
humaine ne suffit pas à empêcher les incursions, à
l'exception des régions où les populations
d'éléphants ont subi d'énormes pressions humaines
(braconnage intensif).
· Construction des enclos
Les clôtures construites en matériaux locaux
pour empêcher les éléphants d'atteindre les cultures se
sont révélées peu efficaces pour deux principales raisons.
Tout d'abord les intempéries contribuent à la dégradation
rapide de ces installations qui demandent un entretien important pour rester
fonctionnelles. Ensuite la fragilité de ces installations. Dans bien des
cas, les éléphants parviennent à les franchir.
Généralement, les clôtures métalliques
destinées à protéger les plantations des
grands mammifères ne résistent pas souvent à la pression
d'un troupeau d'éléphants.
~ Refoulements traditionnels
Les techniques habituellement choisies par les populations
pour refouler les éléphants qui pénètrent dans les
plantations sont la production des bruits et l'utilisation du feu. En poussant
des cris, en tapant sur divers ustensiles métalliques, en tirant des
coups de feu ou en allumant des brasiers, les villageois tentent d'effrayer les
animaux et de les faire fuir. Cependant l'efficacité de ces
méthodes est très discutable. Si elles sont efficaces lors des
premières incursions, elles se révèlent totalement
inopérantes sur le long terme. Les pachydermes finissent par s'habituer
aux dérangements et deviennent de ce fait insensibles.
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