Au Nord Cameroun, on les rencontre dans les Parcs Nationaux
(PN) de Waza, de la Bénoué, de Bouba-Ndjiddah (SAID et al.,
1995). En zone de forêt, leur présence est signalée
dans la Réserve de Campo et aux environs de Korup et dans la plaine de
Mbo (BLANC et al., 2003). Leur densité est estimée
à 0,12 éléphants au km2 (OMONDI et al.,
2007) au Parc National de Waza (PNW) contre 0,47 en zone forestière
(BARNES et NANDJUI, 2005).
En avril 2008, le WWF représentation du Cameroun a
procédé à un inventaire total aérien dans les Parcs
Nationaux de Bouba-Ndjiddah, Faro et Bénoué ainsi que dans les
zones de chasse périphériques. Une population de 525
éléphants a été dénombrée avec 42,2%
au Parc de Bouba-Ndjiddah, et 22,67% dans la ZIC 23 (OMONDI et al.,
2008).
Figure 2 : Carte de distribution des
éléphants au Cameroun (BABAN, 2007). 2.2.8 Déclin
des éléphants d'Afrique
è
PFEFFER (1996) situe le premier déclin de
l'espèce entre le milieu du XIXsiècle (à partir de 1840)
et la première guerre mondiale. Aucune région de l'aire de
répartition des éléphants n'a échappé au
déclin. C'est au cours de ces deux décennies que PFEFFER (1996)
situe le second déclin de l'espèce. Le même auteur estime
que c'est au début des années 1970 que le second déclin de
l'espèce s'infléchit dramatiquement ; tombant brutalement
à environ
2,3 millions en 1979, il chute à 760 000 en 1987 et
à 400 000 ou 600 000 suivant les auteurs en 1989. L'espèce a
failli disparaître du continent noir. Entre 1970 et 1977, le Kenya aurait
perdu plus de la moitié de ses 120 000 éléphants et au
Rwanda ce sont les quatre cinquièmes de ces animaux devenus
incontrôlables qui furent abattus en 1974 (KANGWANA, 1996).
2.3 LES CONFLITS HOMME - ELEPHANT (CHE) 2.3.1
Dégâts sur les cultures
Logiquement, les éléphants ne devraient se
risquer dans les plantations que si celles-ci leur procurent un fourrage de
meilleure qualité que celui disponible dans leur habitat naturel
(KOTCHONI, 2007). TCHAMBA et HATUNGIMANA (1996) ont recensé les cultures
saccagées par les éléphants dans la plaine de Waza -
Logone. Il s'agit du sorgho fluvial (64%), des arachides (12%), du coton (10%)
et du sorgho de saison sèche (9%). Un travail similaire
réalisé par BABAN (2007) dans les villages Doudja, Mbandjoukri,
Mbaou, Taboun, ressort que les dégâts concernent le mil (98%), le
maïs (90%), le coton (88%), l'arachide (81%), l'igname (24%), le
niébé (10%), le gombo (1%), la patate (10%), le riz (5%), le
manioc (1%) et la banane plantain (1%) et 104,25 ha de terres
abandonnées à cause des dégâts causés par les
éléphants. La photo 3 illustre l'ampleur du préjudice
causé aux paysans après le passage des pachydermes dans une
plantation.
Dans la région de Waza-Logone, la superficie annuelle
de culture dévastée est d'environ 2 000 ha, la superficie
détruite par victime étant de 0.88 ha. Les pertes
financières totales annuelles de cette production sont
évaluées à 190 975 000 FCFA (TCHAMBA et HATUNGIMANA,
1996).