II.1.2.2 Objectifs de la décentralisation au
Cameroun
La loi n° 2004/017 du 22 juillet 2004 portant orientation de
la décentralisation dans son article 2, alinéa (2) énonce
les trois objectifs poursuivis par ce processus au Cameroun :
- promouvoir le développement local ;
- renforcer la démocratie locale ;
- promouvoir la bonne gouvernance au niveau local
a) La promotion du développement
local
Le premier objectif visé par la
décentralisation est le développement local. Il implique la
réalisation des infrastructures sociales de base (écoles,
dispensaires/hôpitaux, puits/forages, routes stades et complexes
sportifs, etc.) et l'offre de service de proximité (accès aux
soins de santé, à l'eau potable, à l'éducation,
à l'électrification,...) en ce sens que «
l'indisponibilité des services relatifs à ces besoins essentiels
dans certaines localités peut rendre également pauvres les
individus et les ménages qui disposent pourtant des revenus pour les
acquérir »34 comme l'indique le document de
stratégie de réduction de la pauvreté publié en
2003. Il induit en outre l'amélioration des revenus des populations
à la base grâce notamment à la promotion, au financement
des activités génératrices de revenus (AGR) ; toute chose
qui contribue à l'amélioration de leur qualité de vie et
de leur mieux être.
b) Le renforcement de la démocratie
locale
Le renforcement de la démocratie locale constitue le
deuxième objectif de la décentralisation. Il s'agit de la
désignation par les populations locales de leurs représentants
dans les instances décisionnelles. Cette désignation se fait soit
par consensus, soit par le vote.
c) La promotion de la gouvernance au niveau
local
La gouvernance au niveau local consiste, d'après Nach
Mback « de laisser la maîtrise de l'administration locale à
la communauté des habitants de la collectivité
»35. Elle s'opère à travers le conseil
des élus. Elle ne se réduit pas seulement à l'organisation
et au fonctionnement des collectivités, mais pose également le
problème de l'exercice du pouvoir avec ses exigences de
responsabilité, de liberté, de proximité. Elle incite
aussi l'implication de tous les acteurs locaux (ONG, entreprises, organisations
à la base, populations locales, etc.).
34 A. Tang Essomba, représentation sociale de
la commune et participation des élites au développement local
à l'ère de la décentralisation : le cas de la commune
rurale d'Akono, mémoire rédigé et présenté
en vue de l'obtention du Diplôme de Maîtrise en Psychologie,
Université de Yaoundé I, Septembre 2007
35 Nach Mback, « La décentralisation en Afrique :
enjeux et perspectives », in Afrique
contemporaine, Paris, Documentation française, Vol
1999.
24
|