II- REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE L'ETUDE
1. REVUE DE LITTERATURE ET CLARIFICATION DES
CONCEPTS
1.1. REVUE DE LITTERATURE
L'étude sur les questions de renforcement des
capacités dans l'agriculture occupe une place de choix dans la
littérature de par la pertinence de la thématique. Cet
intérêt que portent différents auteurs sur la question se
justifie par l'importance du renforcement des capacités dans
l'amélioration de la production et des conditions de vie des acteurs
intervenant dans l'agriculture.
Ainsi, dans leur mémoire de fin de formation
intitulé « Plantation d'anacardier (Anacardium occidentale) :
production et commercialisation de noix cajou à Igbomakro dans la
Sous-préfecture de Bassila », Olossoumaï et Al
(2001) ont montré la nécessité de renforcer les
capacités des producteurs d'anacarde dans la commune de Bassila. Dans
cette étude, il y ressort que les plantations d'anacardier dans la
commune de Bassila ont été installées par les paysans
à des écartements très faibles. En plus ces producteurs
n'ont aucune notion en matière d'entretien des plantations. Ce qui fait
que les rendements obtenus au niveau des plantations de huit (8) ans tournent
autour de 285 kg par hectare, alors que la production d'un verger d'anacardier
installé à un espacement normal est de 500 kg/ha à
l'âge. Selon ces auteurs, cette situation est due à la
méconnaissance par les producteurs des itinéraires techniques de
production.
Abordant l'importance du renforcement des capacités
dans l'agriculture, Nasser et Al (2010) dans leur rapport
technique sur l'étude d'adoption des méthodes
améliorées de production et de transformation dans les
filières promues par le Programme de Conservation et de Gestion des
Ressources Naturelles dans les départements de l'Atacora et de la Donga
ont montré que les actions du programme ont contribué
à l'amélioration des techniques de production, de transformation,
de conservation et de commercialisation grâce aux innovations
vulgarisées par le programme. Cette étude a le mérite de
présenter les données sur le taux d'application de chaque
innovation vulgarisée au niveau des maillons des filières
agricoles. De cette étude, il y ressort que le taux d'adoption des
innovations est
relativement élevé au niveau des deux
départements. L'adoption des innovations vulgarisées concernent
aussi bien les bénéficiaires que les
non-bénéficiaires.
Dans la même dynamique, Wamba (2011),
dans son étude intitulée « La contribution du Projet
d'Appui à la Protection du Verger Cacao et Café(PPVCC) au
renforcement des capacités des producteurs dans le bassin de production
du centre », a montré que dans le souci d'améliorer la
production cacaoyère au Cameroun, le projet a mené plusieurs
actions relatives au renforcement des capacités des producteurs.
L'objectif principal de cette étude est d'estimer l'efficacité du
soutien accordé aux producteurs de cacao/café par le PPVCC. Selon
l'auteur, les actions du projet ont permis d'améliorer la production du
cacao, de changer les attitudes et aptitudes des producteurs et d'augmenter le
nombre d'OP.
Abordant les effets du ProCGRN dans la commune de Bassila,
Ofio (2007) dans son rapport d'étude intitulée
« Etude sur l'accroissement de la valeur ajoutée des
filières riz et anacarde promues par le Programme de Conservation et de
Gestion des Ressources Naturelles (ProCGRN) dans les communes de l'Atacora
Donga » a présenté les effets des actions du ProCGRN sur le
revenu des différents acteurs intervenant au sein de ces
filières. Dans son étude, il a montré à travers
l'analyse de chacun de ces filières que le ProCGRN a contribué
à l'amélioration des rendements de production et de
transformation ce qui a un effet positif sur le revenu des producteurs et
transformatrices. Selon l'auteur, au niveau de la filière riz, le
rendement moyen dans la commune de Bassila est de 3.632 kg/ha et le rendement
à la transformation du riz paddy est estimé à 65% au
niveau des producteurs et transformatrices bénéficiaires du
projet. Ce rendement de la production du riz est largement supérieur
à la moyenne des 1200 kg/ ha enregistré au niveau de l'ensemble
de la commune par l'Office Nationale pour la Sécurité Alimentaire
(ONASA) entre 1998 et 201018. Au niveau de l'anacarde, le rendement
moyen est de 245 kg/ha et le rendement de transformation est de 12% du fait du
caractère artisanal de l'activité de transformation au niveau de
l'anacarde dans la commune. Dans leur rapport d'étude intitulée
« Impacts socio-économiques des interventions du ProCGRN sur
les revenus des ménages en particulier les femmes des zones
d'intervention », Yabi et Al (2010) ont
présenté les revenus générés par les
18 ONNASA. (2010), op cit.
différentes filières promues par le ProCGRN.
Selon les auteurs, les revenus moyens au niveau des communes de Bassila, de
Pehunco, de Matéri et de Kérou s'élèvent à
300.000 FCFA par an. En faisant la comparaison de revenu entre les
ménages appuyés par le programme et les ménages non
bénéficiaires, il ressort que les appuis du programme induisent
une augmentation de revenu de 52% environ. Selon ces auteurs, cette
augmentation est due à la promotion de la transformation et de la
commercialisation du riz issus des innovations vulgarisées au niveau des
producteurs appuyés.
Nous avons vu au cours de cette revue de littérature
que des études ont été menées dans le cadre du
renforcement des capacités des acteurs des filières agricoles.
Mais la plupart des études concernant le ProCGRN n'ont pas abordé
de manière profonde le cas spécifique de la commune de Bassila.
Elles ne sont pas parties de la situation d'avant-projet pour mieux
appréhender les effets du programme ce qui justifie le choix du
présent thème.
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